Citoyen russe depuis 2013, Gérard Depardieu a reconsidéré sa position à l’endroit de Vladimir Poutine. Lui qui disait du président russe[1] « Il a donné aux Russes, à son peuple, la possibilité de retrouver leurs terres, de les travailler. C’est un homme intéressant, indépendamment de ce que les médias en pensent », le défendit face à Claire Chazal dans Passage des arts sur France 5 et publiait sur Instagram il y a une poignée de jours un cliché témoin de son affection pour Vladimir Poutine légendé L’amitié,a appelé, via un échange téléphonique avec l’AFP, le président russe à arrêter les armes : « La Russie et l’Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis: ‘Arrêtez les armes et négociez. Le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine. »
La phrase qui est arrivée jusqu’aux oreilles de Moscou qui a répliqué via une déclaration dédaigneuse de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin : Je pense que Depardieu ne comprend sans doute pas tout ce qui se passe, car il n’est pas totalement plongé dans l’actualité politique. Il ne comprend pas […]ce que sont les régions séparatistes prorusses en Ukraine de Donetsk et Lougansk, il n’est pas au courant des bombardements de civils, dont le Kremlin accuse Kiev. Si cela est nécessaire, nous sommes prêts à le lui raconter et à lui expliquer afin qu’il comprenne mieux. S’il le souhaite.
Déjà les amis du président s’interrogent sur la nécessité de retirer son passeport à Gérard Depardieu pour ses attaques présomptueuses et sa prétention à parler au nom du peuple russe. Un député russe a demandé qu’on lui retire la nationalité russe et que l’on transfère ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives.
Pour sa part, hier, à la toute fin du premier des trois récitals qu’il donne dans le week-end au théâtre des Champs-Élysées où il chante Barbara et dont la totalité des recettes ira aux victimes ukrainiennes de cette guerre fratricide, Gérard Depardieu est brièvement revenu, juste avant d’entamer Göttingen, sur le communiqué de la veille : Il a fallu faire des excuses pour le théâtre parce qu’ils ne supportaient pas, alors j’ai fait une lettre.
Et d’enchaîner, remplaçant Göttingen par Marioupol, la ville martyre ukrainienne : Mais les enfants ce sont les mêmes/À Paris ou à Marioupol. Ô faites que jamais ne revienne/Le temps du sang et de la haine.
Alors, bien évidemment, les mauvais coucheurs y ont vu cynisme et opportunisme. Je réponds à ceux-là: Il l’a dit et il l’a fait.
[1] Le Parisien. 6/01/2013
Oui, il l’a dit et il l’a fait et on n’est pas très surpris de la réaction totalement infantile des amis de Poutine qui croient en leur toute-puissance …