Ce Shabbat Hahodesh, Shabbat du Mois, est l’un des plus importants de l’année, au même titre que celui de la semaine dernière, « Para » de celui d’il y a trois semaines « Zakhor », ou encore de celui de la semaine prochaine « Hagadol », qui précèdent toujours la fête de Pessah.
Il se situe toujours le 1er du mois hébraïque de Nissan qui selon nos exégètes est déterminant, associé à l’Exode et, considéré dans nos traditions comme l’élément fondateur de la Nation Juive et à la célébration de cet événement, la sortie d’Égypte.
Aussi, tous les 1ers du mois, Roch Hodesh en hébreu, c’est la nouvelle lune qui est mise en exergue.
C’est dire l’importance de la néoménie, la fixation du premier jour des mois, selon l’apparition de la lune dans nos traditions. Et comme nous l’avions vu dans le Livre de l’Exode, Parachat Bo, dont nous lirons aussi ce Shabbat le Chap 12 Vers 1-20, le calendrier hébraïque luni-solaire s’articule sur l’observation des cycles lunaires.
Ainsi, même si Israël subit parfois l’exil et le déclin, tout comme la lune qui disparaît à la fin de chaque mois mais réapparaît pour croître jusqu’à sa plénitude, il a la capacité de se renouveler jusqu’à l’arrivée du Messie où s’accompliront définitivement les promesses de la Sortie d’Égypte et de la révélation du Mont Sinaï.
Par ailleurs, Hodesh dont la racine est Hadach חדש nouveau précise aussi qu’il s’agit d’un recommencement … להתחדש dont la racine est également חדש se régénérer.
Le mois de Nissan, le mois d’Aviv, du printemps [Tel Aviv, la colline du Printemps …] le mois du renouveau [de la nature et] de l’homme.
D’ailleurs dans le texte de Bo, Chap 12, Vers 2, il est dit : « Hachem parla à Moïse et à Aaron dans la terre d’Égypte, en disant : « Ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le premier des mois de l’année. »
Nissan doit donc être le commencement des mois. Autrement dit, bien que la nouvelle année juive débute dans le calendrier juif au mois de Tichri (au moment des grandes fêtes de notre calendrier Roch Hachana et Kippour), on compte les mois à partir du mois de la sortie d’Égypte.
Le thème principal de notre péricope est la צרעת (tsaraat) au Chapitre 13 de Tazria, improprement traduite par lèpre alors qu’il s’agit en réalité des conséquences de la médisance, de la calomnie, en hébreu לשון הרע lashon harah.
A l’évidence, comme l’enseignent les Sages, la Tsaarat n’est donc pas une maladie corporelle mais bien l’expression physique d’un trouble spirituel, psychosomatique, une punition qui montre au coupable qu’il se doit de s’amender.
A ce sujet, il convient de constater que bon nombre de personnes « en responsabilité » sont encore sujettes à ce genre de troubles corporelles, même de nos jours, souvent provoqués par le stress, l’anxiété voire par le trauma.
Et, c’est aussi la calomnie et le colportage de commérages (de fake news …), qui sont principalement causés par l’orgueil, qui vont provoquer ces conséquences visibles par tous.
En ces temps difficiles, où le bien et le mal s’affrontent, où tous les jours apporte de nouvelles tragédies, où nous subissons crises après crises, où des êtres humains souffrent ou sont assassinés, tentons de revenir aux fondamentaux, au dialogue et à l’échange.
Avec un peu moins d’ego et un peu plus de compassion.
Shabbat HahodeshParacha TazriaShabbat Shalom ! שבת שלום
© François Guthmann
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