Ensaf, Toi et tant d’autres qui n’y êtes pour rien
Militante saoudienne née en Arabie saoudite, Ensaf Haidar est l’épouse du militant saoudien Raif Badawi, blogueur accusé d’apostasie car oeuvrant pour la liberté de conscience, la liberté des femmes et la liberté d’expression.
Selon Ensaf Haidar, La séparation de la religion et de la politique est au cœur de la démarche de Raif.
Après qu’une fatwa ait été prononcée contre son mari et incitant à son meurtre, elle se réfugie au Liban. Après l’emprisonnement de son mari en 2012, elle fuit avec ses trois enfants vers le Canada, où elle obtient l’asile politique en décembre 2013.
Raif Badawi est alors condamné à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et 290 000 $ d’amende. Il a reçu 50 de ces coups de fouet, la sentence ayant été suspendue en raison de son état de santé.
Suivant l’exemple de son mari, elle milite pour l’abolition du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice.
Elle est la présidente de la Fondation Raif Badawi pour la liberté qui promeut la liberté d’opinion et les droits humains dans le monde arabe. Le 15 décembre 2015, elle reçoit le Prix Sakharov décernée par le Parlement européen au nom de son mari.
En décembre 2017, le cas de son mari aurait été proposé au roi d’Arabie saoudite pour obtenir un pardon royal dans un contexte marqué par des inflexions dans la politique des droits de la personne menée par son fils Mohamed ben Salmane.
Raif Badawi est libéré le 11 mars 2022. Il reste pour l’instant soumis à une interdiction de quitter le royaume wahhabite pendant dix ans une fois sa peine purgée. Le Québec a ouvert la voie à son exil en le plaçant sur une liste prioritaire d’immigrants potentiels pour raisons humanitaires.
Ouvrages publiés par Ensaf Haidar :
La geôle des innocents. Paris. L’Archipel. 2021.
Mon mari, ma douleur, mon espoir. Paris. L’Archipel. 2017.
Mon combat pour sauver Raïf Badawi. Paris. L’Archipel. 2016.
Elle reçoit, en 2018, le Prix International Laïcité 2018 décerné par le Comité Laïcité République et partagé avec Raif Badawi.
La condamnation de Raif Badawi à mille coups de fouet est absolument diabolique.
Comme la Shoa, elle ne fait que prouver l’existence du diable.