Éditorial vidéo de Yana Grinshpun sur les Guillemets de Libé
Attentat terroriste à Beer Sheva: Une analyse critique de l’emploi des guillemets dans l’article de Libération du 22 mars 2022.
Les faits et le discours médiatique
Le matin du 23 mars, quatre personnes ont été tuées à Beer-Sheva, une ville dans le Sud d’Israël. Leur meurtrier est un arabe israélien.
Une vidéo de l’incident montre un homme arriver en courant derrière une des victimes et lui donner de multiples coups de couteau alors qu’elle tente de lutter contre ce dernier, et il continue à la poignarder lorsqu’elle tombe au sol. L’homme se dirige ensuite vers le centre commercial de la ville où il a continué à tuer.
Mohammad Ghaleb Abu al-Qian est originaire de la ville bédouine de Hura, dans le Neguev.
Il avait été déjà condamné pour terrorisme. Il avait purgé une peine de quatre ans de prison parce qu’il voulait rejoindre le groupe terroriste fondamentaliste du Jihad islamique en Syrie.
Ce sont les faits. Mais les faits bruts n’existent pas. Ils passent toujours au crible du discours médiatique qui les présente en fonction de l’idéologie de l’organe de presse.
Ecoutez la suite de l’analyse dans cette courte vidéo : Les Guillemets de Libé
Les guillemets comme moyen de désinformation
Tous ceux qui ont travaillé sur la construction du conflit israélo-palestinien savent que c’est aussi un conflit de narratifs et la guerre des mots. Par exemple, on peut appeler l’homme qui commet des meurtres des civils juifs en Israël « un désespéré », « un résistant », « un martyr », un « déséquilibré » ou un « psychopathe ». On peut aussi l’appeler « meurtrier », « assassin » ou « terroriste ».
Je rappelle que le sens du mot « terroriste » a pourtant une définition claire:
*Membre d’une organisation politique qui exécute des actes de terrorisme pour imposer ses conceptions idéologiques.
* Revenons au terroriste d’hier matin.
Le journal Libération a titré son article de la manière suivante :
« Israël: au moins quatre morts lors d’un attentat « terroriste » à Beer Sheva. »
Dans la première version du titre, Libé a utilisé les guillemets pour le mot « terroriste ».
Après des protestations des lecteurs, les guillemets ont été enlevés dans le titre.
Libé a publié alors une mise au point :
Mise à jour le 23 mars : « Suite à plusieurs remarques de nos lecteurs, nous avons retiré les guillemets qui entouraient le terme «terroriste» dans le titre de cet article. Cette utilisation des guillemets, rapide et malhabile, n’avait d’autre justification que la volonté de citer les sources policières israéliennes. »
Mais pour ne pas tout à fait perdre la face, les guillemets ont été laissés partout ailleurs dans le texte prétexte que c’est une citation…
Ecoutez la suite de l’analyse dans cette courte vidéo : Les Guillemets de Libé
© Yana Grinshpun
© Yana Grinhpun
Linguiste, analyste du discours, Maître de Conférences en Sciences du Langage à l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle UFR Littérature Linguistique Didactique, Yana Grinshpun est particulièrement intéressée par le fonctionnement des discours médiatiques et par la manière dont se présentent les procédés argumentatifs dans les discours de propagande. Elle co-dirige l’axe “Nouvelles radicalités” au sein du Réseau de Recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme (RRA)
Le journal Libération est, on le sait depuis des lustres, cent pour cent pro-palestinien, voire plus.
Pourquoi cet acharnement et cette constance militante ? Allez savoir, tout en vous rappelant que le propriétaire du quotidien, Patrick Drahi, est juif-israélien, que le directeur – Dov Alfon – est juif d’après le prénom qu’il porte, et que le précédent rédacteur en chef, Laurent Jauffrin, (islamo)gauchiste notoire, est désormais en vadrouille.
Restent les journalistes, qui ont eu le privilège de choisir leur nouveau rédacteur en chef, qui m’est totalement inconnu.
A tous ceux que j’ai cités, ainsi qu’aux lecteurs et lectrices de ce commentaire, je me dois de préciser, – en tant qu’ancien citoyen palestinien sous mandat britannique, devenu israélien le 15 mai 1948 le jour où David Ben Gourion a solennellement déclaré que la partie juive de la Palestine désignée par la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 29 novembre 1947 s’appelait Israël comme autrefois – , que le peuple arabo-palestinien est d’un irrédentisme à nul autre pareil, difficile à faire entendre raison.
Or, cet irrédentisme-là n’est absolument PAS justifié, sachant que les Juifs occupaient la Judée-Samarie, dont Israël de l’époque, des milliers d’années avant
l’avènement de l’Islam et du Coran.
Malheureusement, l’empire romain a disloqué l’ancien Israël …etc, etc. Consulter les livres d’Histoire.
Un correctif :Libé n’appartient plus à P. Drahi.
Quant à Dov Alfon, il est israélien (aussi), en effet. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dov_Alfon
Libe est un torchon antisioniste de gauche. Nous le savons tous.
Ce n’est pas un torchon ! C’est un journal de la gauche anti Israel et pro arabe et oui ses points de vue sont faussés par cette position!
Si, c’en est un. D’ailleurs fondé par le sinistre JPSartre (dès le lycée j’ai toujours vu dans l’admiration de notre société envers ce pseudo philosophe une preuve d’obscurantisme et de haine de soi) : c’est tout dire.
Or sur la chaîne i24 News, que je regarde tous les jours, à Paris, je n’ai pas l’impression que la Rédaction est antisioniste, et c’est cela qui m’embrouille au sujet de Patrick Drahi, le propriétaire de Libé ET de i24 News.
Le mystère reste donc d’actualité.
Entièrement d’accord avec André Mamou .
Ecrivain , je suis particulièrement sensible à la guerre des mots , à leurs valeurs
à leurs interprétations, à leurs traductions , traductions justes ou projections .
J’ai beaucoup écrit et réfléchi à ce sujet
Claudine HELFT