Bon
Mardi
Le chabbat est traditionnellement un jour de méditation et de questionnement.
Effort et travail interdits.
J’ai décidé d’être chomeret chabbat de la chronique.
Un mardi, oui…
Et alors?
On a bien changé d’heure, je peux bien changer de jour, non?
Pas d’anecdote familiale, pas de critique de film, pas de récit pleurnichard sur moi-même, mes œuvres et mes pompes, pas de détail croustillant sur la vie des putois dorés en Mongolie orientale ou les alibis bidons des bonobos adultères…
Laissons les ragondins et les belettes se souler le samedi soir , les crepidules fornicantes se besogner la coquille à la queue leu leu pour assurer l’essor démographique des mers tempérées et âne Hidalgo assassiner sereinement la ville sous le regard hébété des Parisiens sonnés.
En fanfaronnant gaiement qu’elle seule peut redresser la France et rendre la raison à Poutine…
Ce qui convainc environ 2% de la population française…
Faut être solidement amarré à son ego pour ramer contre des vents contraires et croire qu’on va rallier la terre sous les vivats d’une foule en liesse, en refusant d’abandonner le navire lourdement chahuté par les flots…
Oublions les emprunts russes, les bons de la Semeuse et les bitcoins, ne mentionnons ni Staline ni Pol Pot ni Poutine qui joue à la guerre en envoyant ses chars rayer comme d’un trait de plume des villes martyres disparues de la carte du monde…
Non, je vais consacrer ce mardi à poser quelques questions en vous laissant loisir d’y répondre pendant que je vais siroter mon goûteux Marco Polo …
Question:
Si un dépanneur de lave-vaisselle vous annonce qu il soigne les appareils et purge les portefeuilles mais pas les tuyaux, comment se retenir de lui faire avaler sa facture en la lui enfonçant dans le gosier?
Comment faire re démarrer un ordinateur récalcitrant qui ne répond ni au fouet ni aux supplications, encore moins aux imprécations constituées de mots que la morale réprouve?
Comment rattraper un anniversaire oublié en faisant croire qu’on l’a fait exprès et qu’on préférait être seul trois jours après à adresser ses vœux ?
Comment remettre d’aplomb un parapluie retourné sous des bourrasques de vent et des lessiveuses d’eau crachées d’un ciel malfaisant ?
Comment sortir une gélule de son nid sans être obligé de s’allonger à plat ventre pour rattraper la fugueuse?
Il me semble que vu la complexité philosophique des sujets ci-dessus cités, le temps manquera pour y apporter de satisfaisantes explications et que peu importe au fond , car la religion juive est davantage constituée de questions que de réponses…
Que cette journée signe la sérénité , les grandes joies et les petits bonheurs qui épicent si délicieusement le quotidien…
On fera momentanément semblant d’oublier les convulsions d’un monde de guerre et d’attentats , de bombes suspendues au- dessus de nos têtes et de reprise d’une pandémie qui confine des villes chinoises , d’élections aussi ennuyeuses qu’un brouet sans sel ou qu’un discours de Valérie Pécresse…
Je vous embrasse
© Michèle Chabelski
Sagesse et humour,voilà ce qui me manque présentement. Maisje garde espoir.