Le roi David était programmé pour ne vivre que trois heures. Mais le midrach nous raconte que, voyant cela, Adam harichon, le premier homme, lui fit don de soixante dix années de sa vie.
J’aurais voulu, moi aussi, avoir un nombre incalculable d’années à distribuer.
J’ai tellement de noms en tête, de Shirel à Ilan, de Miryam à Arieh.
Mais on ne sait plus faire ça.
Alors Vivons. Sans oublier, bien sûr. Mais sans que le souvenir nous empêche d’avancer. Ou de rigoler.
Parce que c’est si peu juif d’être des endeuillés. Nous ne sommes pas bons à ça, nous. La robe de bure austère ne nous sied pas.
Le Juif, c’est le sourire du monde, la blague qui restera quand plus rien ne tiendra debout. Et qui reconstruira tout.
Alors jouons notre rôle. Sans répit. Cinquante neuf ans pour moi aujourd’hui, mais j’ai l’impression de me moquer de tout, et surtout de rien, depuis au moins mille ans.
Parce que le monde est moins sérieux qu’il en a l’air, certes, mais tellement précieux. Et qu’il nous tend les bras. Malgré tout. Comme un amoureux fou.
© Bernard Zanzouri
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