En trois semaines, le jeune président ukrainien s’est hissé à la hauteur de la grande histoire par son courage physique et sa résolution, galvanisant la résistance. C’est son moment churchillien.
En trois semaines, Volodymyr Zelensky s’est hissé à la hauteur de la grande histoire, se transformant en symbole héroïque de la résistance de tout un peuple. En exemple, aussi, du combat à mener pour défendre l’Ukraine, l’Europe, les valeurs de liberté et de démocratie de l’Occident, ainsi que le futur d’une Russie tombée sous la coupe du régime de Vladimir Poutine. Mardi dernier, les parlementaires britanniques n’ont sur ce point aucun doute, quand ils accueillent par un tonnerre d’applaudissements un président ukrainien en tee-shirt kaki, qui apparaît sur deux écrans installés dans la vénérable salle de la Chambre des communes à Londres, le visage pâle et les traits tirés. Nombre de parlementaires arborent des cravates jaunes et des rubans jaunes et bleu ciel aux couleurs du drapeau de l’Ukraine. Zelensky dit s’adresser à «tout le peuple du Royaume-Uni», «ce grand pays à la grande histoire» en «tant que président d’un autre grand pays», «avec un rêve et de lourdes épreuves». Un exercice qu’il répétera ce mercredi devant le Congrès américain, en visioconférence.
Nous sommes comme vous, quand votre terre a été attaquée par les nazis», lance-t-il. En quelques minutes, le jeune chef d’État, 44 ans, qui dans une autre vie, encore si proche, a été acteur comique avant de devenir l’incarnation de la résistance tragique et épique de toute une nation, met son talent oratoire au service de son pays. Il évoque les 13 jours de guerre que l’Ukraine vient de subir, avec une simplicité dont la charge émotionnelle n’en est que plus forte. Il raconte les bombardements massifs y compris sur les hôpitaux, les habitations et les églises, les civils qui meurent, Marioupol sans eau ni nourriture, les 10.000 soldats russes déjà tués, l’ampleur de la vaillance de l’armée ukrainienne et du peuple qui résiste. «La question qui se pose… alors que nous combattons l’une des plus grandes armées du monde», est «d’être ou ne pas être, comme la question de Shakespeare. Mais aujourd’hui je peux vous donner la réponse: nous serons», lance-t-il. «Nous ne renoncerons pas, nous ne perdrons pas, nous nous battrons sur la mer, dans le ciel ; dans les forêts, dans les champs, les rues et sur les rivages des fleuves, ceux du Dniepr, dit Zelensky. Mais nous avons besoin de votre aide ; de l’aide du monde civilisé!» «Boris, s’il vous plaît, augmentez la pression des sanctions et reconnaissez que le pays qui nous agresse est un État terroriste!», conclut-il, alors que la salle, unie dans la condamnation de l’agression russe, l’acclame. Dans sa réponse, le premier ministre Boris Johnson évoque l’unité des Britanniques dans leur soutien à l’Ukraine et souligne à quel point le courage de Zelensky a «touché les cœurs de tous les députés». «Nous sommes émus par la bravoure, la résolution et le leadership du président Zelensky. Les troupes de l’envahisseur marchent dans ses rues. (…) Un assassin cherche à le tuer, mais au lieu de partir, il est resté à Kiev pour diriger le peuple ukrainien et combattre. Il nous a rappelé que notre liberté et notre démocratie n’ont pas de prix. Il nous a incités à l’action alors que trop souvent, nous avions laissé Poutine faire ce qu’il voulait», lui fait écho le chef du Parti travailliste, Keir Starmer.
Johnson et Starmer ont raison. Il y a un avant et un après dans la vie de Volodymyr Zelensky, de l’Ukraine et de l’Europe. Et la ligne de séparation se dessine le 24 février quand au petit matin, le jeune président apprend que tout son pays est bombardé par les chars et les avions de Poutine. Son courage physique, sa décision de rester au milieu des siens, ont résonné comme le 13 mai 1940, le jour où Churchill a promis à son peuple devant la Chambre des communes «du sang et des larmes».
En apparence, l’ancien acteur comique Volodymyr Zelensky n’était pas préparé aux responsabilités colossales dont il se retrouve investi. Mais on aurait tort de le sous-estimer. Car si sa vie a pris un tour incroyablement dramatique, un retour sur son passé montre une personnalité accomplie, une personnalité qui se bonifie au fil des épreuves ; un leader né aussi. C’est à Krivyi Rig, une ville industrielle du sud de l’Ukraine que Volodymyr Zelensky voit le jour en 1978, dans une famille de l’intelligentsia soviétique ukrainienne, juive et russophone. Son père est professeur de mathématiques, sa mère ingénieur. Dans cette ville industrielle grise et sans charme, mais à laquelle il reste viscéralement attaché parce que «(ses) ancêtres y sont enterrés», il grandit avec un groupe de copains, avec lesquels il se met à faire des sketchs, à l’université dans les années 1990. C’est aussi là qu’il rencontre sa femme, qui était au lycée avec lui. Il a rêvé d’être diplomate, puis dissuadé par son père, entre à la faculté de droit. Mais ses talents de comique et de scénariste le propulsent, avec son groupe Kvartal 95, dans le monde de la scène russe et ukrainienne. Son envol est spectaculaire. Entraînant sa petite équipe derrière lui à Kiev, il devient l’un des comiques les plus populaires d’Ukraine, faisant aussi sa route à travers l’ex-URSS, où il est invité partout. Sur scène, il fait le clown, mais cultive aussi un regard acéré sur la scène politique dont il pourfend avec talent les ridicules. Bientôt, les chaînes de télévision se l’arrachent et Zelensky, une boule d’énergie et d’idées, crée ses propres studios de production, ajoutant à son art théâtral, un profil d’homme d’affaires avisé. Il devient riche. Comme beaucoup de gens du showbiz, il est en contact permanent avec l’oligarchie ukrainienne qui possède, raconte-t-il, l’ensemble des médias. Il fréquente aussi indirectement le petit monde des dirigeants de l’ex-URSS, devant lesquels il est invité à se produire. Un jour, racontera-t-il à Dimitri Gordon, le premier ministre prorusse Viktor Ianoukovitch le convoque pour lui demander sa «loyauté», en échange… de 100 millions de dollars! Il refuse et continue son ascension, rejoignant la chaîne 1+1, détenue par l’oligarque ukrainien Igor Kolomoisky, auquel il impose ses conditions, précise-t-il: «Aucune immixtion dans la politique éditoriale». L’autre accepte, car l’immense popularité de Zelensky lui profite. L’acteur entrepreneur a même une filiale à Moscou, qui produit des films commerciaux sur l’ensemble de l’ex-URSS.
Tout change avec l’annexion brutale de la Crimée et la guerre de Poutine au Donbass en 2014. Zelensky, horrifié, coupe les ponts avec la Russie et dénonce l’invasion. Une position qui lui vaudra d’être traité de «nazi» et de «drogué» décadent par la propagande russe. En 2015, on lui propose de tourner une série ukrainienne, Serviteur du peuple, dans laquelle il joue le rôle d’un professeur d’histoire devenu… président de l’Ukraine. Il entre pour la première fois dans la peau d’un chef d’État, de ses dilemmes. Mais le vent ironique de l’histoire souffle sur Zelensky et, en 2018, dopé par l’immense popularité de sa série, écœuré par la corruption de la scène politique, il décide de se présenter pour de bon à la présidence! Tout le monde se gausse. Mais en avril 2019, après une campagne menée comme un show sur les planches, le voilà élu à près de 73% des suffrages.
Une période difficile s’ouvre pour ce novice, coincé entre les oligarques qui l’ont soutenu, comme Kolomoïsky, les pressions croissantes de la Russie et l’irruption inattendue du facteur Trump. Ce dernier lui demande subitement de trouver des informations sur Hunter Biden, fils du candidat Joe Biden, qui a été promu au board d’une compagne énergétique par l’ancienne direction ukrainienne. Zelensky, pris dans la tourmente interne américaine, se retrouve humilié par Trump lors d’une séquence à l’ONU. Il va être ensuite malmené par Poutine lors de négociations organisées par la France, pour tenter de relancer les accords de Minsk. Des images montreront le Russe le fusiller du regard, comme une anticipation de l’agression à venir. Sa popularité s’effrite, tombant autour de 30%. Au Kremlin, l’homme fort de Russie, Vladimir Poutine, sans jamais prononcer son nom, en parle avec un mépris railleur comme «d’un homme qui connaît sans doute bien son métier», sous entendant que c’est un clown… Jusqu’à ce que l’invasion russe inverse la donne. Car face à l’agression de Poutine, qui n’a cessé depuis des années de montrer ses muscles et sa supposée virilité pour impressionner l’Occident, se dresse un Zelensky plein de courage et de force d’âme, lui qui va à pied rendre visite aux blessés sous les bombes, tandis que le patron du Kremlin se terre dans ses palais, si effrayé d’être contaminé par le Covid qu’il tient ses proches à 15 mètres de distance. Pendant que le maître du Kremlin, tel Dark Vador, s’enfonce dans l’irréalité de l’océan de propagande qu’il a lui-même créé, Zelensky incarne le remède au poutinisme, les forces du bien qui résistent. «Le drapeau blanc, ce n’est pas mon drapeau», confiait-il en 2018 à Dimitri Gordon, dans une interview prophétique. Les parlementaires britanniques ont d’ailleurs proposé d’anoblir l’Ukrainien pour reconnaître son héroïsme. Ils disent espérer poursuivre un jour Poutine pour crimes de guerre.
Laure Mandeville Source : Le Figaro
Un mensch qui est un peu sous domination américaine, qui est mené en bateau par des européens qui lui livrent des armes parce qu’ils veulent continuer la guerre jusqu’au dernier Ukrainien, enfin qui fait tout pour obtenir une extension du conflit, c ‘ est à dire la fin de l ‘ Europe.
Un homme que ses alliés n’ aident pas à être du niveau pour négocier avec les Russes.
On appelle ça un article dithyrambique. Pour ma part, je suis d’accord avec vous, Joseph, sur le mec en question.
@Joseph comme Joseph Goebbels
ou comme Joseph Staline ?
A-t-il vraiment d’autres choix ? La liberté est à ce prix et les ennemis de mes ennemis sont mes amis. L’envahisseur Russe ne peut pas être reçu avec autre chose que des balles ! Lorsqu’on te prend ton pays, ta famille, ta maison, ta terre et finalement ta liberté au prix de ta vie, que te reste-t-il comme choix ? Rien, tu n’a plus aucun autre choix à faire, tu dois te battre, pour sauver ce qui t’es le plus cher, ç’est ça la seule réponse à la guerre. Protège ta compagne, tes enfants contre ce qui est devenu le mal incarné, l’Antéchrist de l’Apocalypse, sous le nom de Poutine. Désolé Joseph, mais ça n’a rien absolument rien à voir avec la CE et les USA, tant mieux s’ils peuvent aider, c’est tout, point final!
Cela a tout à voir avec les USA qui ont créé cette situation dès 2014. Un peu comme en Afghanistan jadis (pour nuire à l’URSS) ou dans certains pays d’Amérique du sud. Récemment un haut placé d’Outre Atlantique n’hésitait pas à affirmer que les USA avaient eu raison de favoriser les islamistes en Afghanistan parce que selon lui les Talibans sont beaucoup moins dangereux que la Russie !
Et aussi “les brigades rouges” en Italie avec le truand Renato Curccio,fabriquees de toutes pieces par la CIA pour sauver les democrates chretiens lies a la mafia italo-americaine.