Sur la façade du Capitole, trône cette affiche en majesté…
Aujourd’hui, avant de plaider, j’ai sollicité et obtenu du tribunal une minute de silence… un moment suspendu , un vibrant et solennel hommage à toutes les victimes de l’assassin…
Rien ne serait pire que l’oubli, que l’évènement se dissolve dans le sablier du temps.
Mais comment oublier, alors que tout nous y ramène, les images, les souvenirs, et cette épine au fond de nous?
Et la nostalgie, devenue cette compagne obligée, une maîtresse à temps partiel…
Je me souviens de cette journée du 19 mars 2012,en apparence ordinaire.Le soleil printanier de l’aube naissante irradiait discrètement un ciel presque séraphin. Et pourtant… Je me souviens des regards hagards de ma fille Sophia… de tous ces mots que l’on ne s’est pas dits. Et de ce silence pesant autour de nous , un silence strident, empli de ces cris atones, restés enfouis dans leur prison .
10 ans déjà! Dimanche 20 mars , sera célébrée une commémoration spéciale, en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses, de la société civile. En présence du président Macron… et de plusieurs anciens présidents de la république et premier ministres.
A la demande du directeur de l’Ecole Ohr Torah, Yaacov Monsonego, le papa de la petite Myriam, j’y prononcerai un discours . Nonobstant le contexte général déliquescent dans lequel est plongé notre pays que nous aimons tant, ce discours sera résolument positif. Malgré la douleur qui reste prégnante, nous pouvons être fiers du chemin parcouru… Nous avons avancé! Car nous n’avons pas vocation à nous figer dans un statut d’éternelles victimes.
Le judaïsme, c’est choisir la vie. C’est l’art du renouveau. C’est se réinventer sans cesse. L’action, l’art, la littérature… Autant d’antidotes à la barbarie. L’école a su rester debout.. Elle incarne l’éternelle victoire de la vie sur la barbarie. Commémorer, c’est se souvenir. Le souvenir n’est pas exclusif du devenir…
© Erick Lebahr
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