Depuis plus de 20 ans la politique de Poutine était assez lisible. La guerre déclenchée contre l’Ukraine est dans la continuité de la « doctrine Russe ». Depuis les tsars, en passant par Lénine, Staline, Gorbatchev, Eltsine et finalement Poutine, les contours de la mère-patrie doivent être protégés et contrôlés par des états vassaux. Gorbatchev, un jeune apparatchik et protégé d’Andropov, a tenté de sauvegarder l’URSS. Cela signifie le démantèlement économique de l’ensemble des pays du Pacte de Varsovie. Dès le début, la fameuse Pierestrojka – donc la réforme de l’appareil – est limitée. Il déclare clairement que Moscou exige la neutralité et la démilitarisation de tous les pays sous son contrôle et même au-delà, notamment la Finlande, la Norvège, la Suède, voire également les territoires au Sud. Poutine, même s’il accuse Gorbatchev de « capitulation », continue cette stratégie.
Pour Poutine, le pacte Staline / Hitler est une référence et donc le partage de la Pologne par les nazis et les soviétiques le 15 septembre 1939.
Du côté de l’Asie centrale et de l’Orient aux mains de dictateurs musulmans, la Russie a également des vassaux. Poutine voulait faire de l’Asie Centrale turquophone, avec Erdogan, son territoire d’influence.
Les états « djihadistes » auront des difficultés à se reprendre et à se détacher de la dépendance à Poutine car ce dernier n’hésitera pas à procéder à des massacres de masse comme les bolcheviks l’ont fait après le putsch de 1917 du Général Frunze.
Le grand obstacle sur le chemin de Poutine, c’est la Pologne. La guerre de 1920 notamment, perdue par l’Armée Rouge, reste dans les mémoires.
In fine Poutine voudrait revenir au partage de l’Europe comme à Yalta Potsdam.
Et il est prêt.
Et il va aller aussi loin que l’Occident le lui permet.
L’Occident n’est pas prêt.
Ni politiquement. Ni économiquement. Ni militairement.
C’est la naïveté qui prévaut.
© Henryk Paszt
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