Contre la guerre en Ukraine, le chef d’orchestre explique ne plus “supporter la façon dont (ses) collègues, artistes, acteurs, chanteurs, danseurs, réalisateurs sont menacés, traités de manière irrespectueuse et victimes de la culture d’annulation”.
Le chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev a annoncé dimanche 6 mars avoir quitté ses fonctions de directeur musical du Théâtre Bolchoï à Moscou et de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, se disant sous pression pour prendre position quant aux événements en Ukraine.
“Je sais que beaucoup de gens attendaient que je m’exprime et que je fasse connaître ma position sur ce qui se passe en ce moment” en Ukraine, écrit-il dans un communiqué transmis par son agent à l’AFP.
“Tout d’abord, je dois dire la chose la plus importante : je n’ai jamais soutenu et je serai toujours contre tout conflit sous quelque forme que ce soit”, souligne-t-il. Que “certaines personnes remettent en question mon désir de paix et pensent que moi, en tant que musicien, je puisse parler d’autre chose que de la paix sur notre planète est pour moi choquant et offensant”.
“Impossible de choisir entre mes musiciens russes et français bien-aimés”
Considéré comme un des plus grands de la jeune génération, ce chef d’origine ossète -une ethnie du Caucase russe- dit encore ne pas pouvoir “supporter d’être témoin de la façon dont (ses) collègues, artistes, acteurs, chanteurs, danseurs, réalisateurs sont menacés, traités de manière irrespectueuse et victimes de la ‘culture d’annulation'”.
“On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu’une autre. (…) On me demandera bientôt de choisir entre Tchaïkovski, Stravinsky, Chostakovitch et Beethoven, Brahms, Debussy. Cela se passe déjà en Pologne, un pays européen, où la musique russe est interdite”, déplore-t-il.
“Face à l’option impossible de choisir entre mes musiciens russes et français bien-aimés, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de directeur musical du Théâtre Bolchoï à Moscou et de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (dans le sud-ouest de la France, ndlr) avec effet immédiat”, explique-t-il.
“Nous, musiciens, sommes là pour rappeler à travers la musique de Chostakovitch les horreurs de la guerre. Nous, musiciens, sommes les ambassadeurs de la paix. Au lieu de nous utiliser, nous et notre musique, pour unir les nations et les peuples, nous sommes divisés et ostracisés”, s’indigne-t-il.
AFP
Dérive fasciste et xénophobe de cette propagande occidentale. Aujourd’hui les mots et la censure, demain peut-être les agressions physiques.