Soixante-dix ans après la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, le conflit entre l’Ukraine et la Russie, menace l’édifice européen pour les raisons mêmes qui l’ont vu naître après la seconde guerre mondiale. Car au-delà de la volonté de Vladimir Poutine de restaurer l’histoire impériale de la Russie, les enjeux de cette guerre sont avant tout d’ordre économique. La gestion de cette crise majeure sera observée attentivement par d’autres puissances à la volonté hégémonique comme la Chine ou l’Iran et déterminera très certainement l’avenir du monde.
L’invasion de l’Ukraine par le « grand frère russe » est tout sauf une surprise. Les agences de renseignement accumulaient les preuves qu’une attaque était imminente. Pourtant le « monde libre » n’a pas été en mesure d’empêcher ce conflit et a semblé désemparé face à la violence des combats. Pour trouver une issue appropriée, il est impératif d’en identifier les causes. Le résumer aux seules « aspirations impériales d’un dément » serait une grossière erreur. Il s’agit de l’aboutissement d’un long processus et de rapports de force où les questions énergétiques, les ressources naturelles, la production agricole et les voies de communication jouent un rôle majeur. La Russie, en premier lieu, mais également les USA et l’Europe ont leur part de responsabilité dans la dégradation de la situation.
La Russie, un géant aux pieds d’argile ?
On s’attendait à ce que le rouleau compresseur russe ne fasse qu’une bouchée d’une armée ukrainienne sous-équipée et mal entrainée. Force est de constater qu’il n’en a rien été. Malgré le recours massif par Moscou aux bombardements, aux blindés, et à ses redoutables forces d’élite, les jours passent, la résistance est toujours ferme et les pertes russes s’accumulent. Pour le Maître du Kremlin, c’est déjà une défaite. Raison pour laquelle, il propose de lui-même des négociations, assorties, dans le même temps, de menaces via la « force de dissuasion nucléaire ».
Pour Vladimir Poutine, le temps est désormais compté. Plus les hostilités s’éternisent, plus le nombre de victimes civiles augmente – on en compterait déjà plusieurs centaines -, et avec elles l’opposition au conflit, y compris en Russie même. L’incompréhension face à ces affrontements jugés inutiles grandit, à l’image de cet officiel russe qui a présenté ses excuses à la représentante ukrainienne lors d’une réunion sur le climat à l’ONU. La Russie qui misait sur une « blitzkrieg » a tout à perdre d’un conflit qui s’enlise. Les appels à destituer le Président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, et aux soldats à déposer les armes, restés sans effet, avaient pour but d’installer au pouvoir à Kiev un serviteur zélé pour éviter une occupation, et le risque inévitable d’une guerre asymétrique. Le fiasco russe en Afghanistan et son avatar américain sont dans toutes les mémoires.
Les raisons économiques du conflit
Les raisons qui ont motivé l’ancien officier du KGB sont à rechercher dans le délitement alarmant de l’économie russe qui repose essentiellement sur l’exportation d’hydrocarbures et d’armes, ainsi qu’à son désir de voir son pays retrouver une place prépondérante dans le concert des nations. Dans cette perspective, l’Ukraine, le plus étendu des pays d’Europe, présente de nombreux atouts convoités par son puissant voisin et un excellent subterfuge pour faire passer au second plan les problèmes domestiques. Grenier à blé de l’Europe, au sous-sol riche en ressources indispensables aux technologies de pointe, ses frontières et ses débouchés maritimes en font un véritable verrou stratégique et économique. Avoir accès aux actifs de cette ancienne République Soviétique, conjugué à ses immenses réserves de gaz, de pétrole et d’uranium serait un puissant moteur économique pour relancer la croissance et accroitrait la dépendance de l’Europe à la Russie.
Vers un nouveau rideau de fer ?
Mais derrière cette décision apparemment isolée et brutale, il y a un plan muri de longue date qui se fait jour. En habile joueur d’échec, le Président Poutine a instrumentalisé la crise ukrainienne pour détourner l’attention de la communauté internationale et réorganiser son dispositif militaire aérien et maritime. Tout d’abord à Kaliningrad, enclave russe au sein de l’Europe – située en Prusse-Orientale, entre la Pologne et la Lituanie -, et en Méditerranée orientale, riche en gisements gaziers, à partir des bases russes syriennes de Tartous et Lattaquié. L’objectif étant de jeter les bases d’une nouvelle frontière Est-Ouest, allant de la Mer Baltique jusqu’à la Méditerranée. Dans cette perspective, on comprend mieux le rôle clé de l’Ukraine, l’implication de la Biélorussie dans le conflit, et l’importance du rapprochement de Moscou avec Ankara, pourtant membre de l’OTAN. Avec le recul, on réalise également que la guerre de Crimée en 2014 et celle de Géorgie en 2008, ayant pour but d’accroitre l’emprise russe sur la Mer Noire, constituaient les premières étapes d’un processus plus large. Avec toujours les mêmes tactiques : favoriser le séparatisme de groupes russophones et l’accès à l’indépendance de régions soutenues par le Kremlin pour affaiblir les pays ayant pris leur indépendance à la fin de l’ère soviétique.
Le déclin de l’Empire américain ?
Ce plan cynique n’aurait jamais pu être mis en œuvre sans le manque de clairvoyance des occidentaux et en premier lieu des USA. L’Amérique se cherche depuis la chute du mur de Berlin. Elle n’a pas anticipé que le vide laissé par la disparition de l’URSS serait vite comblé par de nouveaux adversaires tels qu’Al Qaeda, Daesh, le régime des Mollahs iraniens, la Chine de Xi Jinping et aujourd’hui les velléités de ressusciter la Grande Russie.
Joe Biden ne veut plus que les Etats Unis assument le rôle de gendarme du « monde libre ». Apôtre du dialogue et du multilatéralisme, il lâche paradoxalement ses alliés traditionnels au profit de leurs ennemis. L’abandon de l’Afghanistan aux mains des Talibans ou les négociations forcenées avec l’Iran, proche du seuil nucléaire, menaçant ainsi tout le Moyen-Orient et les Accords de paix d’Abraham, en sont des exemples manifestes. Il en est de-même pour le dossier ukrainien. Voyant les menaces s’amonceler, il a pourtant déclaré qu’il n’interviendrait pas militairement, privilégiant l’approche diplomatique. Il n’en fallait pas plus pour que le Maître de la Place Rouge se sente rassuré dans son entreprise belliqueuse. Pire encore, le chef des forces armées les plus puissantes de la planète a proposé, rien de moins, qu’une exfiltration à son courageux homologue ukrainien. Ce dernier lui a répondu : « J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi ». Le locataire du Bureau Ovale, proche des 80 ans, a oublié deux vieux principes politiques. Le premier étant qu’aucune approche diplomatique n’est possible sans l’appui d’une menace crédible. Quant au second, il ne faut jamais annoncer dans une négociation, ce que l’on est prêt à concéder, au risque d’encourager la partie adverse à faire monter les enchères.
Quelle Europe et combien de divisions ?
La construction européenne est un beau projet qui a assuré près de 80 ans de paix et de prospérité dans cette région du monde qui a vu naître deux conflits mondiaux. Etablie sur des principes de partages et d’échanges, l’Union Européenne (UE) est devenue une entité abstraite, éloignée de ses citoyens. Si elle est une puissance économique considérable, elle a néanmoins failli sur deux plans essentiels.
Tout d’abord, dans l’établissement d’une défense commune : dépendante de la politique américaine et de l’OTAN, l’Europe sans réelle unité politique ni force armée propre n’a pas été en mesure de prévenir le conflit en ex-Yougoslavie, laissant même se perpétrer un génocide à ses portes. En outre, elle n’a jamais apporté de réponse tangible à l’occupation d’un de ses membres, Chypre, par la Turquie, pays pourtant candidat à l’adhésion. Comment dans ses conditions assurer une dissuasion crédible, surtout face à l’une des armées les plus puissantes de la planète. En vivant la paix au quotidien, les européens ont oublié qu’elle n’était pas définitivement acquise et qu’il fallait des moyens adéquats pour la maintenir, défendre efficacement notre mode de vie et notre système de valeurs.
Ensuite en manquant deux rendez-vous majeurs quant à son élargissement, celle de la Turquie d’avant le virage néo-ottoman d’Erdogan et de la Russie post-soviétique. S’il est aisé de commenter les faits après les évènements, on peut cependant concéder qu’un processus d’intégration plus simple et élargi à ces deux Etats transcontinentaux aurait été de nature à rapprocher les parties, voire d’éviter la crise actuelle.
Le règne des tyrans ?
Cette guerre n’est en fait qu’une pièce d’un puzzle géopolitique global où tous les éléments sont imbriqués les uns dans les autres. Ainsi, la Chine de Xi Jinping, suivie de près par son allié Nord-Coréen, encouragés par l’inertie de la communauté internationale, pourraient fort bien envahir leurs voisins, respectifs, Taïwan et la Corée du Sud, pour les mêmes raisons que la Russie avec l’Ukraine. Les turbulences générées en Mer de Chine auraient des répercussions économiques et énergétiques considérables sur les pays alentours, du Japon à l’Australie, et bien au-delà.
Il en est de même pour la République islamique d’Iran. Si pour se concentrer sur les menaces en Asie et en Europe, les USA bâclaient un accord sur le nucléaire, rien n’empêcherait la théocratie chiite d’accéder à l’arme atomique en très peu de temps. Les menaces russes de recours à la « dissuasion nucléaire », démontrent à l’envi que rien n’empêcherait le régime messianique des Mollahs perses d’en faire autant. S’en suivrait une très dangereuse escalade avec une prolifération nucléaire, une instabilité généralisée et la menace sur près d’un tiers des approvisionnements mondiaux en combustibles fossiles.
Trancher le nœud Gordien ?
Pour que l’assaut sur Kiev en 2022 n’ait pas les mêmes conséquences funestes que le démantèlement de la Tchécoslovaquie en 1938, il faut en tirer les leçons. Comme le disait Winston Churchill : « une politique d’apaisement face à la menace, c’est nourrir le crocodile en espérant être dévoré le dernier ». Accepter, pour mettre rapidement fin au conflit, que l’Ukraine soit amputée du Sud-Est de son territoire et de la majorité de sa façade maritime (de la péninsule de Crimée, en incluant le port stratégique de Marioupol, jusqu’aux territoires sécessionnistes de Donetsk et Lougansk) reviendrait à donner une prime à l’agresseur et garantir qu’il récidivera.
Pour l’heure, un train de sanctions sans précédent a été mis en œuvre contre la Russie. Mais l’on peut déjà anticiper un effet boumerang. Il est à craindre, en effet, qu’à court terme, l’augmentation du prix de l’essence, du gaz ou des céréales qui impacteront le pouvoir d’achat des ménages, ainsi que le raz de marée attendu des réfugiés, rendront bien moins populaire la cause ukrainienne. Aussi, il est grand temps que le « monde libre » envoie un message clair : rien ne justifie d’envahir un Etat et de priver un peuple du droit de disposer de lui-même. L’Amérique et l’Europe doivent faire preuve de courage politique et prendre des décisions inédites car nous vivons un moment charnière de l’histoire.
Les occidentaux, ne sont pas dépourvus de leviers face aux Etats ayant des visées hégémoniques et peuvent mener une politique crédible de « la carotte et du bâton ». Ainsi, côté bâton, il n’est pas besoin d’attendre qu’une force armée européenne voit le jour pour prendre la Fédération de Russie à son propre jeu. Il suffit, par exemple, de stimuler, en dessous du seuil critique, les velléités d’indépendance des composantes asiatiques de ce vaste « empire éclaté » pour le fragiliser et le ramener à de meilleures dispositions, surtout en perspective de l’après Poutine, dont l’état de santé se détériore. C’est le grand classique de l’arroseur arrosé. Côté carotte, il conviendra de démontrer l’intérêt collectif d’une politique d’intégration continentale, à l’image des Accords d’Abraham israélo-arabes, tant au sein l’UE qu’en dehors. Quant aux USA, ils doivent accepter cette réalité et assumer leur rôle de superpuissance. Cela servira leurs intérêts propres et préservera la stabilité internationale. Car affirmer que l’Etat de droit doit primer, et s’en donner les moyens, c’est autant une question de valeurs que de survie !
La désinformation et la réécriture de l’Histoire en Occident dépassent infiniment celles existant en Russie. Nouvelle preuve. Quel pays a des visées impérialistes et hégémoniques ? Les USA. Le “fiasco” afghan ? Dû aux USA qui ont armé et financé les islamistes que combattait l’URSS. C’est grâce aux Américains et non pas aux Russes que l’Afghanistan est tombé aux mains des Talibans qui n’existeraient même pas sans l’ingérence étasunienne contre l’URSS. La dictature islamiste en Iran ? C’est en partie l’oeuvre de la France qui a protégé l’ayatolah Khomeini. Mais comme le montre ce texte il n’y a plus de limite en France et en Europe a la désinformation, à l’inversion des rôles et à la réécriture de l’Histoire. Ce sont exactement les mêmes procédés qu’utilise la propagande pro palestinienne et anti israélienne.
Sylvain,
Contredisez-moi si je me trompe mais si je vous comprend bien, c’est à cause des Talibans que les troupes russes bombardent des cibles civiles ukrainiennes ?
L’Union Européenne n’a jamais apporté la paix : répéter des millions de fois un mensonge n’en fait pas une vérité. L’Union européenne est ni plus ni moins le cheval de Troie des États-unis en Europe. Les dérives d’extrême droite de l’UE ne sont plus à prouver. Et qui est ultra nationaliste si ce n’est les USA ? Très déçue par Tribune Juive, pour la première fois depuis que je le lis.
Lucie,
Si je vous suis, c’est l’UE d’extrême droite qui a envahie la Russie et pour cette raisons les troupes de Moscou ne cherchent qu’à se défendre en envahissant la Pologne… excusez-moi, je vous lais dire l’Ukraine.
Un article et une analyse de grand niveau. Son auteur confirme son excellence à exposer la géopolitique du monde contemporain.
Josaphat,
Merci infiniment pour votre message. En ces temps troublés où l’émotion et la propagande priment sur l’analyses et les faits il est souvent difficile de faire passer un message argumenté.
Bien à vous.
Hagay
Le texte que nous propose M. Hagay SOBOL me semble étrange. Il est trop bien tourné pour être parfaitement juste.
Que ce serait-t-il passé si en 2014 les événements de Maïdan n ‘ avait pas eu lieu. ( événements auxquels ont participé physiquement de hauts dignitaires américains), si le président prorusse n’ avait pas été remercié, si l Ukraine ne s ‘ était pas mis à bombarder ses citoyens du Donbass ( sans l ‘ aide des Russes aux habitants du Donbass il y aurait eu un génocide) etc.
Le texte de M. Hagay SOBOL est très précis, il est cependant excessif. Oui économiquement l ‘ Ukraine est potentiellement un poids lourd, il y a sans doute des velléités d ‘ expensionnisme chez Poutine. Mais restons simples : des russophones se font massacrer par leur propre gouvernement, l ‘ Otan ( qui est tout sauf une sainte ) veut intégrer l ‘ Ukraine, les armes de l ‘ Otan seraient de ce fait à 600 km de Moscou, personne ne veut comprendre la Russie. Acculé celle-ci réagit avec le seul moyen que comprenne les Occidentaux: la force.
Bien évidemment ont peut replacer ces événements dans un champ plus vaste : tous les dictateurs de la planète ne pensent qu ‘ étendre leur pouvoir. C ‘ vrai, pour l ‘ Iran en tous les cas, mais quoiqu’il en soit la réaction de la Russie peut se comprendre.
Joseph,
Merci malgré nos différences de points de vue, vous admettez au moins certains de mes arguments. C’est déjà un bon début.
Cependant, l’avancée russe en Ukraine quelles qu’en soient les raisons, ne justifient en aucune manière le recours à la force brutale, la mort de civils qui va bientôt se compter en milliers et la destruction des infrastructures du pays. A ce rythme, il ne restera plus que ruines et désolations.
J’ai encore le souvenir de Budapest et de Prague. Les mêmes arguments de “libération” étaient avancés. Et des intellectuels parmi les plus grands sont restés sourds et aveugles jusqu’à la publication de “L’archipel du Goulag”.
Il est des mythes tenaces, selon l’auteur de l’article, “La construction européenne est un beau projet qui a assuré près de 80 ans de paix”. Il y a la paix parce que tout simplement plus personne ne pouvait faire la guerre, et ce n’est certainement pas grâce à l’UE et à la Commission européenne.
A lire dans Le Figaro du 3 mars, l’entretien avec Robert Redeker, “Nous vivons un tournant historique aussi important que le 11 septembre 2001”, où il est question de la notion de Grand retournement en Europe.
Marcel,
Quelle plus belle confirmation de ce que j’ai écrits : “Il y a la paix parce que tout simplement plus personne ne pouvait faire la guerre “.
C’est ce qu’on appelle la dissuasion.
Force est de constater que le principe de dissuasion nucléaire a été inversé par Poutine. La dissuasion devient une menace brandie en cas d’opposition à son invasion de l’Ukraine. Cela n’a été possible que parce que les occidentaux ont oublié toutes les leçons de la guerre froide et les stratégies afférentes. Une menace crédible, comme au “bon vieux temps de la guerre froide” aurait certainement refroidi les ardeurs du bouillant président russe. Au lieu de cela, les occidentaux commentent passivement le drame qui se déroule sous leurs yeux en regrettant amèrement qu’ils ne pouvaient rien faire face à une puissance nucléaire. Sauf, à se précipiter pour signer un accord des plus dangereux avec l’Iran qui aura ainsi un blanc seing pour avoir la bombe atomique pour mieux nous menacer à son tour.
Incapable d’arrêter Poutine, ils le seront également devant Khameneï !
Finalement l’avenir du monde libre ne se jouera ni en Europe, ni aux USA. Il va dépendre de la réponse d’Israël et de ses alliés au Moyen-Orient. A la fois d’un point de vue diplomatique : car l’Etat juif est la seule démocratie à communiquer avec la Russie, l’Ukraine, la Chine, les USA et l’Europe. Et stratégiquement : car à la différence des deux derniers, l’Etat Hébreu dispose de menaces crédibles qu’il n’hésitera pas à utiliser si sa survie est en danger.
L’Europe repose entièrement sur un mythe de l’UE donneuse de paix et le révisionnisme (crimes de la Prusse et de l-Allemagne systématiquement minimisés voire carrément passés sous silence dans certains cas). Je souhaite l’effondrement total de cette union totalitaire (à laquelle croient surtout des plus de 50 ou 60 ans).
Garnier,
Les peuples européens (toutes les classes d’âge confondues, y compris les plus jeunes) par leur solidarité avec l’Ukraine, vous apportent un cinglant démenti !
@ Marcel 3 mars 12 H 06
Vous avez raison.
La Paix n ‘ a rien à voir avec l ‘ U.E.
Il y a paix en 45 car l ‘ Allemagne est rasée. Elle ne fait donc plus peur.
Ensuite il y a paix du fait du danger soviétique. C ‘est la guerre froide clairement établie à partir de 47-49.
C ‘est cette guerre froide et l ‘équilibre de la terreur atomique qui a créé la paix.
Pour assoir cette paix il y a eu le plan Marshall pour que l ‘ Europe soit apte à faire front économiquement et pour éviter que les peuples ne soient trop attirés par le communisme. C ‘est dans ce cadre que sont crées les premiers organes de ce qui deviendra l ‘ U.E.. Mais les ” ancêtres ” de cette dernière ne sont pas la source de la paix.
Marcel,
Vouloir nier tout apport dans la pacification de l’Europe et/ou le maintien de la paix est une vision partisane. Il y a eu un faisceau de circonstances et de moyens qui ont créé les conditions et le maintien de la paix. Tous les éléments que vous citez y ont contribué : le bilan effroyable de la paix, Hiroshima et Nagazaki puis la dissuasion nucléaire, le plan Marshal, la construction européenne établissant un grand espace d’échange et de stabilité. La bipolarisation a concentré les antagonismes en un face à face plus facilement maitrisable, contrairement à aujourd’hui où les fronts et les acteurs (étatiques ou non) sont multiples.
commentaires l on ne peut plus pertinents de véracité ..l’impuissance totale de l’Europe, l Otan,l’Amérique
face à cette delirante amnésie collective outre la naïveté invraisemblable des occidentaux..
Eva K,
Après Poutine, ce sont les tenants de la doctrine Obama qui ont la plus grande responsabilité dans la tragédie ukrainienne. Cette vision idéologique doublée d’une insigne faiblesse va plonger le monde dans la guerre
La dissuasion nucleaire a plusieurs definitions.A la francaise,elle signifie-apres le desastre de 1940-“envahissez nous completement et on vous ramenera a l age de pierre”.A la russe ,elle signifie-apres le desastre de 1941-“chatouillez nos glacis et frontieres et on vous ramenera,au moins partiellement, a l age de pierre” car la profondeur strategique exceptionnelle de la Russie,qui a englouti la Suede (Poltava) Napoleon (la Berezina) et Hitler ‘(Stalingrad) est un facteur geostrategique eternel.
Lamponeon,
Sauf que de dissuasion, il n’y en a plus à partir du moment où l’un des acteurs déçus de ne plus adapter sa réponse à l’autre. En l’occurrence l’Occident qui capitule au lieu de calibrer sa réponse
Je vous suis complètement quant à votre analyse ; je rajouterai simplement la personnalité de Poutine, monstre froid et joueur d’échecs qui prépare ses coups à l’avance en fonction des réactions. L’intérêt pour nous est de deviner quel sera son prochain coup et agir de même avec des réactions originales et inattendues en le devançant.
le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporidjie fait partie du coup préparé, ce n’était pas un accident mais un avertissement à moindre frais.
Il y aurait aussi à faire pression sur la Chine pour qu’elle condamne les opérations de Poutine quitte à avancer les pressions commerciales auxquelles la Chine tient absolument.
Promettre à Poutine que s’il n’arrête pas son agression et répare les destructions en Ukraine, plus personne dans le monde ne s’adressera à lui et le boycottera tant qu’il n’a pas rempli cette dernière obligation parce qu’à un moment donné il faudra bien s’assoir pour discuter de la configuration du monde qui devra se dessiner.
Aaron Meyer Emile Sitbon,
Bien d’accord. Poutine acceptera de bne conserver de l’Ukraine que les régions du Sud et de l’EST les plus importante stratégiquement et aux ressources naturelles riches. Laissant “en paix”, jusqu’à la prochaine fois, et à reconstruire par les occidentaux un État amputé de ses meilleurs actifs et aux infrastructures en ruine. Ce sera une façon pour Poutine de sortir par le haut de cette crise où il s’est enferré de manière inconsidérée et pour les occidentaux une façon de résoudre par le bas cette guerre qu’ils n’ont su ni prévenir ni arrêter.
Pour réécrire de nouvelles règles, il faudrait de la clairvoyance et du courage ce dont l’administration US actuelle en est dépourvue. Ce sont d’autres dont la survie dépdn qui devront relever le défi car leur survie en dépend.
Poutine est le maître du jeu . . .
Comme le disait La Fontaine : Poutine fort de notre faiblesse…
Le grand public confond le parapluie nucleaire stricto sensu et les ombrelles a geometrie variable (lire general Delmas “le second age nucleaire”).
Lamponeon,
si l’Ukraine qui s’est dénucléarisée contre des promesses sans lendemain (de la part des occidentaux et des russes) avait conservé une partie de son arsenal hérité de l’ère soviétique, elle n’aurait jamais été à la merci de la Russie… Raison de plus pour les iraniens de tenter par tous les moyens d’obtenir la bombe atomique.
Ayant lu les commentaires qui précèdent, je suis donc le deuxième, après Josaphate, à penser que l’article de Hagay Sobol est judicieux.
Je vous en félicite d’autant plus, H.S., que vous avez patiemment pris le temps nécessaire pour répondre à ceux et celles qui n’ont pas suivi votre raisonnement. Continuez donc à éclairer les lecteurs qui cherchent à comprendre les dérives de Poutine, d’une part, et les hésitations de telle ou telle personnalité politique occidentale, d’autre part.
Bien à vous.
Shlomo Khalifa,
Merci de tout cœur pour votre soutien. Cela m’encourage à écrire une suite de cet article.
Il faut arreter de de dire “la bombe atomique” au sens bombe larguee par avion comme au Japon en 1945.Si l aviation peut toujours larguer des projectiles de destruction massive,l artillerie mobile et les missiles des trois armees (terre-terre-,mer-terre,air-terre) peuvent provoquer des degats equivalents.Tout est question du choix et de la puissance de la tete,qui peut etre aussi bien equivalent TNT que N,B ou C.L Ukraine,tout comme l Azerbaidjan et le Kazakhstan-lies a l Iran- n ont pas l arme absolue car les USA avaient exige de la defunte URSS une politique de non proliferation ,condition sine quanon de l aide economique et financiere.
Lamponeon,
Sur les aspects techniques vous avez raison, mais la résonnance émotionnelle attachée au vocable “bombe atomique” est plus forte que pour arme nucléaire qui parait aseptisé et moins menaçant car proche de “centrale nucléaire” élément commun de notre environnement.
Mais il y a une autre raison pour que j’utilise “bombe atomique”. C’est les iraniens ne sont pas obliger d’utiliser directement la bombe et leurs lanceurs. Ils peuvent agir par proxy interposé (missile ou largage) mais surtout via une bombe sale. Cela permet de menacer et d’agir sans qu’on puisse directement les accuser bien que cela soit évident.
Israel doit jouer serre dans ce conflit,car il n y a rien a gagner a demander a Poutine d epargner la garnison au “soleil noir” encerclee a Marioupol,et en cas d affaissement economique la Russie risquerait de pactiser avec l Iran….
Lamponeon,
Une partie de la réponse est dans mon prochain article.
Ce que vous appelez “sale bombe” est la bombe non conventionnelle radiologique DDR,qui contamine au lieu de detruire.Il suffit d un fournisseur,d un groupe d ingenieurs et de quelques sbires determines.C est selon moi le seul veritable danger pour Israel qui ne peut recevoir d ICBM,car cela ne sert les interets de personne et tuerait certainement plus d arabes que d israeliens.La non proliferation est donc un imperatif universel;le club nucleaire doit rester ferme.Il ne faut pas regretter le desarmement nucleaire des ex republiques de l URSS,Ukraine comprise.
Lamponeon,
C’est la dénucléarisation de l’Ukraine contre des promesses non tenues qui l’a rendue vulnérable…