La propagande fait de nous des héros. En manifestant notre indignation, en clamant notre souci de justice et de liberté, sans tenir compte d’autres réalités que celles que nous propose la propagande, nous sortons de la solitude, de l’anonymat , de la grisaille du quotidien et participons à un mouvement collectif puissant qui nous valorise en nous donnant l’impression que nos convictions sont importantes et que nous allons jouer un rôle déterminant, avec tous ceux qui pensent comme nous.
Les rôles de méchants et de gentils sont distribués et il n’est pas question d’aller plus loin dans la recherche de la réalité.
La propagande ne cherche pas à nous mentir, mais elle sélectionne les faits et les images qui justifient nos adulations et nos indignations.
Comment comprendre sinon cet unanimisme des convictions qui ne supporte pas la moindre contradiction alors que nous n’avons pas de véritables connaissances du sujet et qui fait voir des traitres ou des imbéciles dans ceux qui proposent des récits différents ?
© Charles Rojzman
Charles Rojzman est Essayiste et Fondateur d’une approche et d’une école de psychologie politique clinique, « la Thérapie sociale », exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.