Les époux Malé et Madeleine Fauconneau du Fresne ont été honorés lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Pithiviers hier vendredi 25 février. Voici leur histoire.
La médaille des Justes est décernée par l’institut Yad Vashem de Jérusalem aux personnes non juives, qui, sous l’Occupation, ont caché, nourri, logé et sauvé des Juifs.
Hier, à Pithiviers, trois personnes ont reçu à titre posthume cette médaille des Justes parmi les nations. Il s’agit des époux Malé et de Madeleine Fauconneau du Fresne.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Renée et Fernand Malé ont hébergé chez eux Paul Lederer, Jean Csonka et Wilhem Gross. De religion juive, les trois hommes de nationalité autrichienne étaient détenus au camp de Pithiviers.
« Mes parents étaient épiciers au 10, rue de la Couronne. Ils connaissaient ces trois hommes car ils venaient régulièrement en ville. Ils se rendaient à La Poste pour les gens du camp et ils achetaient des bricoles chez mes parents », raconte Edmond, le fils de Renée et Fernand, qui avait 13 ans à l’époque.
« Quand ils ont décidé de s’évader (en 1942), ils ont demandé à ma mère s’ils pouvaient rester chez nous 24 heures. Car ils comptaient passer au sud après. »
Cachés pendant deux ans rue de la Couronne
Ils ont bien réussi leur évasion mais n’ont jamais pu rejoindre la zone libre. Ils ont finalement vécu chez les Malé jusqu’à la Libération de Pithiviers, c’est-à-dire en août 1944.
Pendant deux ans, le seul jeune garçon de la famille, Edmond, a dormi avec ses parents. Ses trois sœurs étaient réunies dans une autre chambre. Et les trois Autrichiens avaient récupéré la chambre d’Edmond. « Ils ne sont pas sortis pendant deux ans. Ils m’ont appris à jouer aux échecs », se souvient-il.
« Moi, je leur apprenais le français. » Il est bien évidemment resté proche d’eux après la Libération. De fait, Jean Csonka a épousé sa sœur Mireille et Paul Lederer a épousé Madeleine, son autre sœur.
« Amie des Juifs »
Vendredi, une autre femme a reçu le titre de Justes parmi les nations : Madeleine Fauconneau du Fresne. Car elle a sauvé pendant la seconde guerre mondiale Yvonne Netter, de religion juive, qui fut internée au camp de Pithiviers. Elles étaient toutes deux amies.
Madeleine Fauconneau du Fresne a réussi à faire évader du camp Yvonne, ce qui l’a sauvée de la déportation. Accusée d’être « amie des Juifs », elle fut elle-même arrêtée, internée à la prison allemande d’Orléans, puis au camp de Beaune-la-Rolande, avant d’être libérée après plusieurs mois.
Pendant l’internement de Madeleine, Yvonne Netter avait, elle, été cachée chez la famille Tessier à Pithiviers et la famille Cardin à Gentilly (Val-de-Marne). Toutes deux se sont ensuite retrouvées puis cachées dans les Pyrénées et à Toulouse.
© Aurélie Richard
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