L’Ukraine est un Etat de l’Europe orientale.
Le ‹ Rus/Etat› de Kiev/a été successivement partagé par la Pologne, l’empire ottoman, les cosaques, l’empire russe. Indépendante de 1917 à 1922, l’Ukraine intègre l’URSS (Union-des-Républiques-Socialistes-Soviétiques) en 1922 comme ‹ république socialiste soviétique› qu’elle demeurera jusqu’à son indépendance de l’URSS en 1991.
Les régions orientales de l’Ukraine sont majoritairement russophones, les régions occidentales à majorité ukrainophones. Tout le monde se comprend linguistiquement et personne ne s’accepte politiquement.
La Russie
Aujourd’hui, l’URSS a disparu, mais le président de la fédération de Russie exige le retour de l’Ukraine dans le giron russe. Il conteste la légitimité de l’indépendance de l’Ukraine et celle du pouvoir ukrainien. Il assimile la langue et la culture ukrainiennes comme des éléments de la langue et de la culture russes. Il revendique l’Ukraine comme la source et le cœur du monde orthodoxe russe.
La Russie a « récupéré » la Crimée que l’URSS avait cédée à l’Ukraine. Elle organise la viabilité de deux « républiques populaires » autoproclamées et détachées de fait de l’Ukraine avec lesquelles Poutine vient de signer des accords d’assistance mutuelle.
Poutine a déjà retiré une partie de son territoire à la Géorgie au profit de minorités ossètes et abkhazes qu’il contrôle en républiques autoproclamées favorables à la Russie et hostiles à la Géorgie.
Les menaces russes sur l’Ukraine
Le président Poutine a dirigé le KGB (service de renseignement et de police politique de l’URSS) de 1975 à 1991. Il entretient les pires relations avec les dirigeants ukrainiens.
Poutine évoque des « génocides » de Russes en Ukraine pour masser l’armée russe aux confins de l’Ukraine et le danger pour la Russie que représenterait l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
La crise actuelle est un épisode du conflit opposant les deux pays depuis 2014.
A Minsk (Biélorussie) ont été signés en 2014 une série de protocoles destinés à dissoudre le conflit de l’Ukraine orientale que ni l’Ukraine ni la Russie ne parviennent à respecter.
Les tentatives diplomatiques
L’Union Européenne, (UE) la France, l’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique (USA) , tentent chacun à sa façon de tenter des résolutions du conflit.
L’UE
L’’UE est impotente.
Elle est l’antinomie de la Russie.
La Russie est un géant politique et un lilliputien économique.
Géant économique et commercial, elle est un lilliputien diplomatique et politique. Son « haut représentant » diplomatique est un leurre qui échoue dans toutes ses démarches quand il ne se fait pas humilier publiquement (dossiers turcs…)
La France
La France est membre permanent du conseil de sécurité (CS) de l’ONU. Elle dispose à ce titre du droit d’initiative internationale à l’ONU. C’est ce qu’elle vient de faire. Mais comme le CS est obturé par ses décisions qui doivent être prises à l’unanimité de ses membres, la Russie bloque tout ce qui la contrarie. Les avis et propositions de la France sont ainsi nuls et non avenus.
Le président français s’est déplacé à Moscou pour dialoguer avec le président russe … dans des conditions de distances protocolaires exceptionnelles qui ne laissaient aucun doute sur le dénouement des conversations !
Il les a précédées et poursuivies par téléphone avec … les mêmes effets sur Poutine.
L’Allemagne
Liée et reliée à la Russie sur de nombreux accords de proximité, l’Allemagne était gênée aux entournures jusqu’aux signatures récentes d’accords Russie-républiques autoproclamées russes d’Ukraine. Elle opte depuis pour des sanctions fortes et rapides contre la Russie avec autant d’enthousiasme vain.
Les USA
Depuis plusieurs semaines, les USA alarment, alertent, exhortent, condamnent, menacent, sans qu’aucune de leurs initiatives vocales ne semblent impressionner le Kremlin qui poursuit et avance sa feuille de route.
Par ailleurs, le président américain avait voici quelques jours toléré une incursion russe en Ukraine si elle se limitait aux régions orientales ! C’est peu ou prou ce que fait Poutine.
Alors pourquoi ?
Poutine est un président russe de forme. Il est en réalité et de conception un président soviétique. Il souhaite publiquement récupérer les territoires qu’il estime russes et que les « fossoyeurs de l’URSS » ont cédés de façon inconséquente et irresponsable (Géorgie, Crimée, Ukraine, etc)
Les approches des démocraties occidentales considèrent Poutine comme un chef d’Etat pacifique et démocratique. Elles sont reçues par Poutine comme des failles et des faiblesses qu’il exploite « jusqu’à l’os ».
Les démocraties évoquent le principe de la supériorité de la diplomatie sur la guerre… en oubliant ou en omettant que la diplomatie ne peut fonctionner sans rapport de force.
Ce même rapport de force qui constitue l’épine dorsale des Affaires étrangères russes de Poutine. C’est dire l’inanité programmée des initiatives occidentales.
Dernière minute
Après et en réaction au discours télévisé de Poutine sur l’illégitimité de l’Ukraine et les menaces qu’elle ferait peser sur les russes résidant en Ukraine orientale, les occidentaux ferment les portes et annoncent des sanctions dures et rapides.
Ces sanctions économiques et commerciales atteindront certes les Russes mais aussi les occidentaux.
Les annulations d’entretiens entre officiels russes et occidentaux sont une plaisanterie qui amuse les russes.
In toto
L’absence manifeste de psychologie diplomatique de l’Occident et son incapacité à adapter sa diplomatie aux rigueurs d’un pouvoir russe vissé sur l’épreuve de force habille les interventions et les efforts de ses représentants en panoplie de divertissement pour enfant aux yeux de Poutine.
Il avance dans les failles que lui ouvrent les « protecteurs » d’une Ukraine indépendante.
Dans le cadre actuel, l’admission de l’Ukraine dans l’OTAN relève de la fiction et la protègerait d’un conflit qui alors éloignerait tout conflit. Mais personne ne le propose !
La dénonciation, la publication, le blocage des avoirs bancaires des dirigeants russes pourrait dresser un effet négatif auprès des Russes qui vivent en majorité dans des conditions difficiles.
Rien ne résiste à la puissance publique internationale.
Si prompte à attaquer par des mensonges relevant d’un Droit inexistant et des faits non avérés (Israël, Taïwan, etc), la « communauté internationale » présente sans vergogne son incapacité à la conciliation et à la résolution d’un conflit (Ukraine) dont il convient de rappeler que les victimes humaines meurent de la couardise des dirigeants mondiaux.
© Pierre Saba
Bien dit sauf que Ukraine polonaise totalement oublié.
Des inexactitudes historique qui devrait être corrigé.
L’article de Pierre Saba est très instructif pour qui veut avoir des précisions sur le conflit entre un quazi-dictateur russe, Poutine, et un démocrate, Zélinsky, Président de l’Ukraine ayant fait jadis partie de l’Union Soviétique.
Félicitations à Pierre Saba.