“ Un poulet de deux kilos, on l’élève sur une feuille A4 ”. Dans une enquête qui sera publiée mardi 22 février sur le site Internet de l’association de protection animale L214, Francis Guilloteau, éleveur de poulet en Vendée depuis 36 ans, met en lumière les pratiques de la marque Le Gaulois. A l’occasion de l’ouverture du Salon de l’agriculture le samedi 26 février, l’association L214 publie cette semaine une enquête par jour sur les différents aspects de l’élevage intensif. La première concerne le géant de la production de poulet, Le Gaulois, une marque appartenant au groupe LDC, l’un des leaders européens de la volaille.
Le témoignage de Francis Guilloteau, qui n’élève plus de volaille depuis le rachat de sa structure par le groupe LDC, est accompagné de vidéos tournées dans un élevage intensif de poulets situé à Moncé-en-Saosnois, dans la Sarthe, où le Gaulois s’approvisionne. Les images diffusées sont brutales. Le domaine élève jusqu’à vingt-deux poulets au mètre carré, d’après L214. Ces derniers n’auraient aucun accès à l’extérieur, vivraient entassés et feraient l’objet de sélection génétique pour stimuler leur croissance. Résultat : les animaux destinés à la vente en grande surface développeraient des maladies, des fractures et décèderaient parfois d’arrêt cardiaque. Les animaux morts pourraient rester plusieurs jours parmi leur pairs, à proximité d’autres poulets qui agonisent. “C’est un élevage représentatif des élevages de poulets en France”.
“Le consommateur qui achète le Gaulois est dans l’ignorance, il ne sait pas du tout ce qu’il y a dans la barquette”, insiste Francis Guilloteau qui dénonce également l’absence de transparence de la marque. Cette dernière miserait ainsi sur son appellation “origine France” pour laisser entendre aux consommateurs que ses produits sont éthiques. “Or, cela n’implique aucune garantie sur le traitement des volailles”, soulève Sébastien Arsac.
Mais alors, comment tenter de consommer de la volaille plus “responsable” en grande surface ? Les labels “rouge” et “agriculture biologique”, inscrits sur certains produits, garantissent un élevage plus raisonné, répond le porte-parole de L214. “Leur cahier des charges les oblige à donner accès au plein air aux poulets et leur impose de recourir à des souches à la croissance moins rapide que les poulets standards”, explique-t-il. La “souche” désigne la génétique des poulets : les élevages intensifs, comme ceux de la marque Le Gaulois, ont recours à des races de poulets qui vont avoir une croissance deux fois plus rapide que les poulets classiques. Ce qui peut avoir des conséquences sur la santé et la mobilité des volailles, en entraînant des problèmes de développement de leur squelette
Source : capital.fr Philippine Ramognino
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