Dans une démarche inhabituelle, le secrétaire général du Hezbollah s’est rendu à Téhéran il y a deux mois • Les gardiens de la révolution ont exigé de Nasrallah réticent -ou contraint au double-langage intérieur – qu’il coordonne des représailles au cas où Israël déciderait d’attaquer les installations nucléaires.
A l’ombre des pourparlers sur le nucléaire à Vienne : le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est rendu secrètement à Téhéran il y a deux mois, a dû quitter son quartier général de Dahiya où il se trouve, et a discuté avec des responsables des Gardiens de la révolution de la possibilité qu’Israël attaque l’Iran.
Les Iraniens voulaient s’assurer d’une réplique du Hezbollah si Israël attaquait les installations nucléaires iraniennes, au cas où elles seraient effectivement attaquées, et que Nasrallah avait bien l’intention de répondre.
Au moins depuis l’explosion du Port de Beyrouth, le 4 août 2020, Nasrallah, dans la tourmente intérieure et décrédibilisé quant au prétexte de la prétendue « résistance », marche au milieu d’un champ de mines et tient des propos illustrant une apparente « prise de distance » à l’égard des ordres qu’il reçoit de son patron iranien. Il doit donc rendre des comptes auprès de ses maîtres pour dire ce qui relève de la tactique politique libanaise et de la stratégie régionale iranienne.
D’autre part, il semble suivi à la trace par les services israéliens, mais subsiste une ambivalence, quant au fait de l’éliminer, selon l’adage qu’il est préférable d’avoir affaire au Diable que l’on connaît, plutôt que d’en faire apparaître un nouveau. Le 16 février 1992, des hélicoptères israéliens attaquent un cortège de voiture au Liban sud où se trouvait Abbas Moussaoui, son prédécesseur à la tête de la branche armée du Hezbollah. Il meurt avec son épouse, son fils de cinq ans et quatre autres personnes.
Ces jours marquent le 30e anniversaire de l’entrée de Nasrallah au poste de secrétaire général de l’organisation terroriste, et la question se pose de savoir à quel point il subit réellement la dissuasion marquée par les actions israéliennes.
Selon des publications étrangères, Israël a attaqué et éliminé des membres du Hezbollah 40 fois, principalement en Syrie mais aussi au Liban. Nasrallah a choisi de ne pas commenter toutes ces attaques attribuées à Israël. Cela signifie qu’il y a probablement une dissuasion mutuelle, mais l’establishment de la défense dit que ce n’est pas symétrique (Israël conserverait une marge avantageuse).
Nir Dvori|L’édition principale| Publié le 16/02/22 21:16
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