Bon
Samedi
J’ai bien écrit : samedi
Ce qui signifie que grosso modo une semaine a détalé depuis samedi dernier et que si on n’y prend pas garde, on va se retrouver dimanche, la semaine sera passée , ce sera le week-end, je n’ai pas pour habitude de proposer des chroniques de plomb, mais là, je touille, je tisonne avec ardeur les résidus neuronaux qui clapotent dans ma tête, j’en appelle à l’assistance de la dure-mère et de ses deux copines pour me souffler un thème porteur qui me permette de rester fidèle à moi-même- vous savez cette légèreté apparente qui cache -avec brio, il faut l’avouer- une profondeur de grand sage ( lisez bien, de grand sage, pas de grand singe)..
Bref, j’aurais tant voulu éviter de faire peser sur vos épaules cette incrédulité qui nous laisse tous bouche ouverte : le temps passe…
Et j’ajouterai un détail issu à la fois de mon analyse et de mon expérience personnelle: il passe vite!!!
Les enfants confondent un peu demain ,dans un mois ,dans deux ans, alors on leur parle du futur à l’aune de leurs préoccupations: les dodos.
Dans 2 dodos on part en vacances, dans 4 dodos on va chez le dentiste, dans 10000 dodos tu pars à la retraite.
Mais nous?
Imagine-t -on un chef d’état dire :dans 60 dodos vous allez voter et vous avez intérêt à ne pas vous tromper d’adversaire.
Sinon vous risquez de manger votre cagoule, mais ce sera trop tard.
Et imagine-t -on un conseiller présidentiel dire à Monsieur Macron: dans 60 dodos, ce sont les élections, alors n’oubliez pas les câlins à toute la famille, même le pépé qui ne sent pas très bon et la mémé dont le menton pique, sinon les électeurs déçus iront faire des bisous ailleurs et au final…
Au final… Quoi?
Ben il ne s’agira plus d’un baiser mais d’un baisé…
Non je ne deviens pas vulgaire – quoique- je file juste la métaphore, essayez de comprendre…
On ne peut donc pas mesurer le temps qui passe à l’aide de dodos.
Ça rend la chose inintelligible, les dodos n’étant qu’un intermède obligé dans la vie de chacun.,
Enfin sauf pour moi, où il s’agit généralement d’une exquise plongée dans un coussin de plumes tendres et légères qui hébergera pour quelques heures un monde parallèle lavé des indignations et des épouvantes diurnes.
Mais je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça…
Bref.
Mon propos d’origine ( pas contrôlé) était de trouver avec vous un moyen performant d’arrêter cette insupportable galopade qui nous conduit de samedi à samedi dans un attelage débridé que personne ne maîtrise et que menace l’embardée fatale si la vigilance fait défaut.
Je porte donc à votre virtuosité intellectuelle prompte à résoudre les plus insolubles problèmes la question obsédante qui pourrit la vie de chacun:
Comment arrêter le temps ?
Voilà.
La question, posée de manière aussi brillante que synthétique, mérite une rapide réponse de votre part -que mon inépuisable optimisme attend avec la confiance qui signe l’amour et l’admiration qu’on porte à celui qui en est crédité.
La phrase est un peu longue, mais reconnaissez que j’ai géré avec beaucoup d’efficacité l’emplacement du sujet, du verbe et de certains compléments.
Compléments non excédentaires, compte tenu de la complexité de la pensée exprimée.
Le temps ne fait rien à l’affaire, chantait Georges Brassens, quand on est con, on est con
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand père
Quand on est con, on est con…
Certes, certes…
Mais je ne parlais pas de ça…
Je parlais juste d’une recette simple pour rallier lentement un samedi à un autre…
Que cette journée signe une lenteur opportune, un jour qui prend son temps pour vous éviter dans une hâte enivrante de vous retrouver trop vite à samedi prochain…
Je vous embrasse
© Michèle Chabelski
Poster un Commentaire