Un jour mon fils m’a annoncé qu’il a lu un livre où l’on explique aux enfants que si le garçon veut devenir une fille, il a le droit. Et pour « prouver » cette assertion , il a brandi devant mon nez un livre pour enfants où il était question d’une fille qui a décidé de devenir garçon. Bêtement, j’ai pensé à ce qu’on appelle « garçon manqué » (ce fut avant de découvrir les perles du nouveau Bon Usage du Planning Familial où il est interdit d’employer cette expression voir https://www.planning-familial.org/fr/medias/lexique-transpdf).
Mais non, la fille, personnage principal de ce chef d’oeuvre de la propagande trans (voir nouvelle série Club des Cinq), a exigé de ses parents de l’appeler « fiston » et de changer le prénom. En fouillant dans les programmes de l’éducation nationale, j’ai trouvé beaucoup de documents intéressants concernant l’endoctrinement des enfants. Comme toute propagande qui se respecte, la propagande du genre commence par l’école. Les sites comme canopé, onsexprime, lumni fournissent des documents extraordinaires sur ces sujets. J’ai aussi lu récemment cette tribune signée par la fine fleur de la pédopsychiatrie française (https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/ca-change-rien-avec-qui-tu-couches-quelle-education-sexuelle-pour-nos-enfants_2166108.html) qui montre que le corps médical, des psys, des philosophes commencent à être conscients de maux que les théories du genre risquent de causer aux enfants.
J’ai également lu l’ouvrage dirigé par Maurice Berger et Eugénie Izard, deux pédopsychiatres, Dangers de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents qui explique parfaitement ce que cette éducation veut dire. Le corps enseignant, auquel j’appartiens, constate ces dégâts tous les jours sur le terrain intellectuel (les inepties sur le langage, la destruction des fondamentaux du savoir linguistique, la diffusion massive de l’idéologie du genre, etc.)
Cependant, si un adulte peut juger par lui-même (enfin, s’il en a les moyens) quelle est la camelote idéologique qu’on lui vend, tel n’est pas le cas de l’enfant.
Mais ce n’est pas tout. Outre les théories du genre qui prétendent ébranler le psychisme des jeunes en pleine construction identitaire, l’on découvre que l’école, tout en abandonnant progressivement l’apprentissage des fondamentaux est également le lieu où l’on forme désormais à la sexualité. Non pas à la prévention, aux dangers des MST et toutes ces choses fort utiles, mais carrément à la sexualité. Cela veut dire que le plus intime, ce qui se découvre avec la maturation psychique et ce qui s’explore loin de la scène publique devient l’apanage de l’institution. Ne serait-ce là un parfum très familier de l’emprise totale sur le psychisme et sur le corps de l’enfant? L’homme transparent, contrôlable dans tous les domaines de ses activités, même les plus intimes, voilà qui est en route comme projet politique et éducatif.
Maurice Berger, l’un des pédopsychiatres français les plus connus propose son analyse que je publie ici avec son autorisation.
par Maurice Berger, Ancien chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne, ex-professeur associé de psychologie à l’Université Lyon 2 , et psychanalyste, vice-président du REPPEA (Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et l’adolescence)
FICHE EDUCATION NATIONALE
Une prise de position politique s’impose concernant l’évolution des programmes scolaires en matière d’éducation à la sexualité depuis 2013. Tels qu’ils sont réalisés actuellement, ils sont nocifs : lorsqu’ils choquent les enfants ou les adolescents ; lorsqu’ils provoquent de l’excitation sexuelle, et la différence avec la pornographie contre laquelle ils sont supposés lutter n’est alors pas évidente ; ou lorsqu’ils cherchent à ébranler le sentiment d’identité sexuelle de l’enfant. Il ne s’agit pas d’un problème mineur puisqu’il concerne le non-respect de l’enfance, de l’autorité parentale, et le mode de société que nous voulons. Il est donc indispensable qu’en France, les présidentiables prennent position sur ces questions. D’où les préconisations proposées à la fin de cette note.
Les faits
Beaucoup de parents constatent actuellement que leur enfant, dès l’enseignement primaire, leur rapportent de l’école des propos très sexualisés ou qui montrent qu’on a évoqué avec eux la théorie du genre. Le film « Le bonheur de la vie » (conseillé à partir de 6 ans selon l’éditeur) est passé régulièrement dans des classes de primaire à l’occasion d’interventions portant sur la reproduction, la santé, la prévention des agressions sexuelles intra et extrafamiliales. Il met en scène une fille qui explique comment provoquer manuellement une érection et une éjaculation chez un garçon laquelle fille parle ainsi de l’orgasme féminin : « une série d’ondes de plaisir qui envahit tout son être ». Une animatrice d’une telle intervention m’a expliqué que certains enfants s’étaient bouché les oreilles, d’autres avaient baissé la tête pour ne pas regarder, mais que « cela n’avait pas d’importance ». Si, cela a de l’importance lorsque des parents, qui disent avoir toujours répondu librement à leur enfant quand il leur posait des questions sur ce sujet, livrent leurs témoignages : « Ma fille m’a dit qu’elle était collée dans le fond de sa chaise et qu’elle avait une seule envie c’était de rentrer à la maison.» Ou encore : « Ma fille est choquée et ne veut plus entendre parler de tout cela. Elle m’a demandé à 2 reprises de ne pas aller à l’école car elle allait devoir regarder la suite des vidéos. Elle m’a répété et répété qu’elle préférait en parler avec moi et ne surtout pas voir d’images parce qu’elle les revoit la nuit et que ça l’empêche de dormir[1]. »
Ou encore un élève de CM2 raconte à sa mère que lors du cours d’éducation sexuelle, l’intervenante a expliqué que ce qui « excitait les garçons », c’était « le string » (témoignage recueilli, non publié).
« Ma fille de sept ans était en CP quand la maitresse a expliqué aux élèves qu’en devenant adultes, ils auraient des relations sexuelles, que cela entrainerait des risques (MST, sida, grossesse) et qu’il fallait se protéger en mettant un préservatif. Et elle avait sorti un préservatif devant pour leur expliquer. Résultat, entre autres, problèmes dans les toilettes surtout entre garçons traumatisés par la taille du préservatif comparé à la taille de leur sexe » (témoignage recueilli, non publié). Préconisation des Standards européens (cf. infra) : « Entre 6 et 9 ans, décrire les différentes méthodes de contraception ».
Quant aux interventions sur la théorie du genre, voici les réflexions d’enfants de sept ans au retour de l’école : « On m’a demandé comment je savais que j’étais un garçon », « Maman, si je veux être une fille, j’ai le droit » (témoignage recueilli, non publié).
L’évolution de l’éducation sexuelle en France
Un résumé de cette évolution est nécessaire pour comprendre comment on en est arrivé à la situation actuelle.
En France, de 2003 à 2012, on avait su raison garder avec un programme obligatoire sur « l’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées » (circulaire No.2003-027 du 17 février 2003), qui s’inscrivait dans une démarche « constitutive d’une politique nationale de prévention et de réduction des risques – grossesses précoces non désirées, infections sexuellement transmissibles, VIH/ sida – et légitimée par la protection des jeunes vis-à-vis des violences ou de l’exploitation sexuelles, de la pornographie ou encore par la lutte contre les préjugés sexistes ou homophobes. » Il faut rappeler à ce propos que le taux de suicide est plus élevé chez les adolescents homosexuels qui ne parviennent pas à faire face au regard social et familial. L’aspect obligatoire de ce programme était destiné, comme pour la pratique de la natation, à empêcher que des parents de cultures où tout ce qui concerne le corps féminin doit être voilé, tabou, ne s’opposent à ces informations protectrices.
A partir de 2013, les programmes reposent sur un texte intitulé « Les Standards européens d’éducation à la sexualité » (PJ)[2], alors disponible sur le site « canopé », réseau de ressources à destination des enseignants.
Selon ces Standards, on doit parler de sexualité à l’enfant AVANT qu’il (se) pose des questions à ce sujet, « dès le plus jeune âge »[3]. « Idéalement, les différents sujets sont introduits avant que l’enfant arrive au stade correspondant de développement afin de le préparer aux changements qui vont se produire » (p 22). Dans ce programme, entre 0 et 4 ans, il faut lui parler « du plaisir lié au toucher de son propre corps, de la masturbation infantile précoce », le faire « exprimer ses propres besoins, désirs et limites en jouant au docteur », « avoir le droit d’explorer les identités sexuelles, la nudité », etc.[4]. Entre 6 et 9 ans sont au programme : la menstruation, l’éjaculation, les rapports sexuels, les différentes méthodes de contraception dont le préservatif, l’influence positive de la sexualité sur la santé et le bien-être, l’amour envers des personne du même sexe.
Ces Standards s’appuient eux-mêmes sur des textes de l’OMS à l’origine desquels se trouvent les travaux d’Alfred Kinsey. De ce chercheur, connu du grand public pour son rapport sur la sexualité des adultes dans les années 50, on sait moins qu’il effectuait lui-même des recherches destinées à prouver que les nourrissons avaient des orgasmes si on les stimulait « comme il fallait », à partir de l’âge de 5 mois (in Sexual Behavior in the Human Male, 1948,p.175-180, tableau 34) :
Dans le même ouvrage (p 115), Kinsey recommandait également les actes sexuels entre adultes et enfants[5].
L’historique de l’éducation à la sexualité montre comment les successeurs de Kinsey ont infiltré l’OMS et qu’ils ont un lien avec la libéralisation de la pédophilie. Ceci n’est pas forcément l’intention de toutes les personnes qui promeuvent le programme actuel, mais l’intention d’introduire des idées fortement sexualisées dans l’esprit de l‘enfant est présente. Ou dit de manière très simple, il est évident que l’éducation à la sexualité prônée par les Standards ne peut que donner aux enfants et aux adolescents l’envie d’avoir des expériences sexuelles. On prétend leur enseigner le consentement d’un côté tout en prenant le risque d’en faire des proies sexuelles (ou des prédateurs ?) d’un autre côté.
Les lobbies à l’origine des textes de l’OMS portant sur « les droits sexuels des enfants » et considérés comme légitimes par la CEDH ont pour projet de répandre ces idées principalement à deux niveaux : dans les programmes scolaires et dans les programmes de télévision pour mineurs.
Concernant les programmes scolaires, ensuite :
L’adhésion aveugle aux Standards européens débute en février 2013 avec une convention interminitérielle associant le ministère de l’Éducation nationale[6] « pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif 2013-2018 », indiquant notamment en préambule que « la réussite de tous et toutes, élèves, apprentis ou étudiants, suppose de créer les conditions pour que l’École porte à tous niveaux le message de l’Égalité entre les filles et les garçons et participe à modifier la division sexuée des rôles dans la société. Cela nécessite que (…) l’éducation à la sexualité, dans toutes ses dimensions, soit assurée pour les filles et les garçons. Les savoirs scientifiques issus des recherches sur le genre, les inégalités et les stéréotypes doivent nourrir les politiques publiques mises en place pour assurer l’égalité effective entre filles et garçons, femmes et hommes. ». En 2016, un Rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes complète ce texte en décrétant qu’« Il est temps de changer de paradigme et de parler d’une sexualité synonyme de plaisir ».
De nombreux parents expliquent alors aux pédopsychiatres et psychologues cliniciens de l’enfance du REPPEA[7] que le programme décrit ci-dessus a été mis en oeuvre en classe à leur insu et rapportent des propos inquiétants tenus par leurs enfants au retour de l’école . Ces cliniciens s’alarment devant les troubles que présentent des enfants et alertent en 2018 sur la forte nocivité des Standards européens pour le développement affectif des mineurs, par une pétition qui a recueilli 36 500 signatures, dont celles de 95 psychiatres et pédopsychiatres, 260 médecins, 35 pédiatres plus de 1000 psychologues/psychothérapeutes et 1500 enseignants. Malheureusement, cette pétition a été parasitée/polluée par la signature d’Alain Soral, lui faisant perdre une partie de sa crédibilité.
A la suite de cette pétition, Jean-Michel Blanquer a demandé que les Standards européens soient enlevés du site Canopé de l’Éducation nationale et a publié la circulaire No.2018-111 du 12-09-2018 exigeant que les parents soient associés à l’éducation à la sexualité et précisant qu’il n’y aurait pas en primaire d’éducation sexuelle explicite contrairement à ce qui se faisait et que nous dénoncions. « À ce niveau d’âge, il ne s’agit pas d’une éducation explicite à la sexualité » ou encore « Cette éducation vise à la connaissance, au respect de soi, de son corps et au respect d’autrui, sans dimension sexuelle stricto sensu à l’école élémentaire ». Cependant, le cours sur la reproduction est maintenu en CM2 avec description de l’érection, de l’éjaculation et, souvent, du plaisir[8]. Après discussion entre professionnels, nous pensons que ce cours devrait plutôt être dispensé l’année suivante voire même en 5ème.
Le programme officiel semble donc plus respectueux des enfants et adolescents. Sur le site education.gouv.fr éducation à la sexualité[9], on ne voit apparaitre aucune des interventions dont les dangers sont soulignés ici. Mais les problèmes ne sont pas résolus pour autant, comme l’ont montré les exemples cités en introduction, car :
- Certains professionnels de l’éducation nationale ont décidé de s’affranchir de cette circulaire ;
- Beaucoup de membres d’associations mandatées pour intervenir en milieu scolaire sur l’éducation à la sexualité, en particulier le Planning familial, maintiennent les Standards européens comme cadre de référence[10] ;
- La question de l’éducation à la sexualité à la maternelle est toujours sous-jacente, les Standards la préconisant « dès le plus jeune âge ».
Face aux protestations qu’avait suscitées l’atelier intitulé « L’éducation sexualisée [sic] : les petits aussi » animé par le Planning familial lors du Congrès 2017 des enseignants de maternelle, Marlène Schiappa avait assuré en 2018 qu’il n’y aurait aucune éducation à la sexualité en maternelle. Mais le rapport 4517 sur les stéréotypes de genre remis à l’Assemblée Nationale le 6 octobre 2021 préconise de « faire de l’éducation à la sexualité un enseignement obligatoire spécifique dès la maternelle ». On ignore quel sera le devenir de ce rapport qui recommande aussi de prévoir dans le secondaire l’intervention d’associations LGBTQIA+.
- La place de plus en plus envahissante des programmes destinés à « visibiliser les minorités sexuelles » (ce qui n’est pas sans rappeler ce qui se produit actuellement à l’Université) fait craindre que la lutte contre l’homophobie et le rejet des personnes transgenre ne soit détourné en prosélytisme. Il suffit pour s’en convaincre de constater à quel point les formations actuelles proposées aux enseignants sont envahies par la théorie du genre. L’une de ces formations destinée à lutter contre les « discriminations transphobes » s’intitule : « Les transidentités en milieu scolaire: défaire la norme cisgenre ?». C’est là qu’apparait l’idéologie selon laquelle on ne peut pas protéger sans déconstruire. Peut-on s’empêcher de penser que cette introduction de la théorie du genre est en lien avec l’augmentation des demandes de changement de sexe de la part de mineurs ?
Ainsi, dès l’école primaire, puis dans l’enseignement secondaire, beaucoup de parents constatent que leurs enfants sont soumis à une éducation à la sexualité « sexualisante », c’est-à-dire qui provoque du dégoût ou de l’excitation concernant le sexe. On leur tient des propos et des discours qui questionnent leur identité sexuelle en s’appuyant sur la théorie du genre selon laquelle cette identité serait déterminée autant, sinon plus, par le discours parental et le regard social que par leur sexe biologique[11]. De tels discours peuvent être très déstabilisant pour un enfant ou un adolescent en construction.
On mesure l’aspect intrusif, traumatique, que peut avoir cette éducation, d’autant plus que, par sa dimension collective, elle ne tient pas compte du fait que tous les enfants d’un groupe classe n’ont pas le même niveau de maturité. Rappelons que les Standards insistent sur le fait qu’il faut intervenir avant que l’enfant fasse preuve de curiosité dans le domaine de la sexualité. De plus, cette éducation amène la sexualité à faire irruption dans la tendresse des relations intrafamiliales et dépossède les parents de leur rôle éducatif, et même de leur autorité parentale dans ce domaine. Et si on laissait les enfants tranquilles ?
- Enfin le détour pour l’application des Standards passe par les programmes officiels sur internet à destination des mineurs.
Le site www.onsexprime.fr de Santé Publique France, consacré à l’éducation à la sexualité (en libre accès sur internet, les vidéos « sexotuto » ayant comme seule mention « déconseillé pour les moins de 10 ans »), contient des informations intéressantes, par exemple sur la contraception et sur une ligne téléphonique qui permet de parler des problèmes de sexualité de manière individuelle à un professionnel. Mais le changement de paradigme indiqué ci-dessus, parler du plaisir sexuel, apparait clairement.
Dans la section « plaisir », un document s’intitule « Ma recette du plaisir ». Sur le principe des « magnets » décorant les réfrigérateurs, cet outil permet de « composer » sa propre recette en choisissant des mots parmi trois catégories : quoi ? (ex : mordiller, lécher, caresser, masser, frotter, chatouiller, tripoter, etc.) ; où ? (ex : gland, dos, clitoris, pénis, paupières, pieds, oreilles, cuisses, etc.) ; comment ? (ex : doucement, en jouant, délicatement, passionnément, etc.).
Toujours dans cette section « plaisir », à la rubrique « outils », un autre document intitulé « Pratiques et positions » est composé de personnages à découper permettant de reconstituer sept positions de pénétration vaginale.
Et sur le site lumni.fr, la rubrique Sexotuto présentent différentes vidéos réservées aux enfants de plus de … 10 ans, dont par exemple celle intitulée « Le sexe des garçons » ou la page « Les pratiques sexuelles ».
Dans une tribune publiée dans le Figarovox le 11 mai 2021, les psychologues Sabine Duflo et Marie-Alix Le Roy posent les bonnes questions : « Que va-t-il se passer pour un enfant de 5, 6 ou 7 ans qui peut très facilement tomber sur ces vidéos grâce à ce site « partenaire de l’Éducation Nationale » ? Est-ce le rôle de France Télévision, chaîne publique, de produire ce genre de films… avec l’argent du contribuable ? Est-ce que ces 37 épisodes de Sexotuto relèvent bien du même domaine à savoir celui de la « Prévention » ? La réponse est clairement non ». Les mêmes questions se posent concernant la présence des ouvrages pornographiques pour adolescents d’Antoine Dole dans les catalogues de Centre de Documentation et d’Information (CDI) accessibles sur internet. On est plutôt proche de l’incitation de mineur à la débauche. L’adulte a ici réellement une dimension d’initiateur séducteur.
On ne voit pas la différence avec la pornographie à laquelle ces sites sont supposés faire contrepoids. Education à la sexualité et pornographie provoquent de l’excitation, alors qu’un des buts fondamentaux de l’éducation est d’aider un enfant à contrôler ses pulsions. D’autre part, un mineur qui ne veut pas voir un film pornographique n’est pas obligé de le faire. S’il le fait, il doit cocher une case indiquant qu’il est majeur, donc il sait qu’il transgresse un règlement et que les adultes ne sont pas d’accord ; alors que sur ces sites, ce sont des adultes qui l’incitent à s’intéresser à cela, et il peut en être de même pendant les cours d’éducation à la sexualité au sein d’un établissement scolaire. Il existe ainsi une réelle collusion entre la pornographie et l’éducation à la sexualité « officielle ».
PROPOSITIONS
Construire un programme officiel plus respectueux du rythme de maturité des enfants et des adolescents, avec l’aide de pédopsychiatres et de psychologues cliniciens de l’enfance non imprégnés d’idéologie.
- Ce programme s’inspirera des principes énoncés en jusqu‘en 2012 en les réactualisant
- Pas d’éducation à la sexualité en maternelle, et en primaire sauf concernant la prévention des agressions
- Les parents seront informés loyalement du contenu de ce programme.
- Ce programme devra prendre en compte le fait que certaines dimensions de la sexualité sont du domaine de l’intime, ce qui est différent d’un tabou.
- Il devra être respecté y compris dans les documents officiels sur internet. Il ne devra pas être soumis à l’avis des associations de parents d’élèves (FCPE, APEL) qui se sont révélées incapables de s’opposer aux Standards.
- Son application devra être surveillée par un Conseil de vigilance extérieur à l’établissement.
- Si cela s’avérait nécessaire, une information pourrait être faite auprès des parents en leur communiquant les Standards et en leur indiquant les « dérapages actuels » à l’origine des principes directeurs proposés en remplacement.
En novembre 2021, aux USA, la victoire du candidat républicain aux élections de l’Etat de Virginie a été en bonne partie due aux excès du programme d’éducation/initiation à la sexualité de cet Etat, ainsi qu’à l’enseignement de « la théorie critique de la race », mal tolérés par des parents qui avaient voté pour Biden quelques mois auparavant, et aux déclarations du candidat démocrate affirmant que les parents d’élèves n’avaient pas leur mot à dire sur le programme enseigné à leurs enfants[12].
Au Canada, si au Québec aucun enseignant et parent n’a eu le droit de s’opposer à ces enseignements en classe, il existe un contre-exemple particulièrement intéressant, celui de l’Ontario. Suite au mécontentement de nombreux parents après la mise en place du programme de l’OMS en 2015, le 22 août 2018, le Cabinet du premier ministre demande que soit sollicité l’avis de tous les parents de cette province concernant le programme d’éducation sexuelle et que soit élaborée ensuite une charte des droits des parents mise en œuvre par l’Ordre des enseignants de l’Ontario. Le résultat a été, en gros, le retour à un programme proche de celui existant en France jusqu’en 2012, avec un décalage des informations vers des âges plus avancés[13].
2) Interdire l’enseignement de la théorie du genre et l’intervention d’associations LGBTQIA+ dans les établissements scolaires
Mais on continuerait à parler de l’égalité des droits, des tâches et des rôles entre hommes et femmes
3) Retirer l’agrément aux associations qui effectuent cette éducation à la sexualité avec une dimension massivement idéologique et la confier à d’autres organismes mieux contrôlés dans le contenu de leurs interventions.
[1] In « Danger de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents », dirigé par Maurice Berger et Eugénie Izard p.52 (Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et de l’adolescence (REPPEA), 2018)
https://www.sante-sexuelle.ch/assets/docs/Standards-OMS_fr.pdf. A noter le chapitre « Pourquoi commencer l’éducation sexuelle avant l’âge de 4 ans » (p.35)
[3] « Dès la naissance », p. 29 des Standards
[4] L’Unesco, s’appuyant directement sur ces Standards, indique dans « Principes généraux internationaux sur l’éducation à la sexualité » qu’on doit parler aux enfants de la jouissance sexuelle à partir de l’âge de 5 ans : « Les élèves pourront comprendre que la jouissance et l’excitation physique sont des sentiments humains naturels, qui peuvent impliquer le contact physique avec d’autres personnes », p 83.
[5] Ces documents sont consultables dans le livre « Danger de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents », dirigé par Maurice Berger et Eugénie Izard (Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et de l’adolescence (REPPEA), 2018)
[6] dont le ministre Vincent Peillon déclare à ce propos : « Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. » (JDD, 1-9-2012)
[7] Réseau de Professionnels pour la Protection de l’Enfance et de l’Adolescence (principalement pédopsychiatres et psychologues de l’enfance)
[8] La reproduction (cm2dolomieu.fr)
[9] Enjeu et mise en œuvre de l’éducation à la sexualité
L’apprentissage d’un comportement responsable
L’éducation à la sexualité en milieu scolaire contribue à l’apprentissage d’un comportement responsable, dans le respect de soi et des autres.
L’éducation à la sexualité est une démarche éducative qui vise à :
- apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques
- identifier les différentes dimensions de la sexualité : biologique, affective, culturelle, éthique, sociale, juridique
- développer l’exercice de l’esprit critique
- favoriser des comportements responsables individuels et collectifs (prévention, protection de soi et des autres)
- faire connaître les ressources spécifiques d’information, d’aide et de soutien dans et à l’extérieur de l’établissement
Cette démarche s’inscrit dans la politique nationale :
- de prévention et de réduction des risques : grossesses précoces non désirées, mariages forcés, infections sexuellement transmissibles, VIH/sida
- de lutte contre les comportements homophobes, sexistes et contre les violences sexuelles
- la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et la prévention de violences et cyber violences sexistes et sexuelles
[10] « Les standards de l’OMS sont une référence pour les séances d’éducation à la sexualité du Mouvement Français pour le Planning Familial », in « Education à la sexualité. L’approche d’un mouvement émancipateur », 2018, p 18 et 19 (sur internet).
[11] Nadjet Cherigui, Judith Waintraub, « École : comment on endoctrine nos enfants », Le Figaro Magazine, 12-11-2021
[12] Laure Mandeville, « Aux États-Unis, ces parents qui veulent bouter la théorie critique raciale hors des écoles de Virginie », Le Figaro, 01-11-2021
[13] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1268537/education-sexuelle-reforme-doug-ford-ontario
© Yana Grinhpun
https://perditions-ideologiques.com/
Linguiste, analyste du discours, Maître de Conférences en Sciences du Langage à l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle UFR Littérature Linguistique Didactique, Yana Grinshpun est particulièrement intéressée par le fonctionnement des discours médiatiques et par la manière dont se présentent les procédés argumentatifs dans les discours de propagande. Elle co-dirige l’axe « Nouvelles radicalités » au sein du Réseau de Recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme (RRA)
Article très utile.
Et dire qu’en 1982 les socialistes voulaient supprimer les écoles privées sous prétexte de créer un grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale », dit « grand SPULEN ».
Merci à ceux qui ont manifesté en 1984 contre ce truc dangereux.
Merci Yana Grinshpun pour cet article plein de sagesse. Il fut un temps où les adultes qui parlaient sexualité à des enfants qui ne leur avaient rien demandé étaient taxés de perversité. Je suis pour ma part d’accord avec ça. Bien sûr, il faut répondre à leurs questions quand questions il y a : la conception, la grossesse, etc.
Mais que se passe-t-il aujourd’hui ???? Qu’est-ce qui pousse ces gens-là à dire à des enfants par essence malléables et influençables qu’ils peuvent changer de sexe comme ils veulent, que c’est anodin et les pousser ainsi à des actes dont les conséquences sont graves et irréversibles. Stérilité, hormones à vie sans parler des regrets éventuels à l’âge adulte.
Mais dans quel monde vivons-nous ?