Mon fils pense que je lui rends service en gardant son enfant quand il a un examen et que sa femme étudie.
Ce qu’il ne sait pas, c’est que c’est Naveh qui me garde.
Car on imagine trop que la solution vient de l’équation.
C’est faux.
Je lui donne un biberon, certes, mais lui me donne l’occasion de sourire juste parce qu’il sourit, de faire les gestes précis et doux qui vont le soulager, de me reconnecter à la simplicité de la vie. Au don sans calculs.
Oui c’est Naveh qui me garde de devenir cynique, qui m’empêche de penser que les choses sont jouées d’avance, tellement prévisibles. Ou définitives.
Chez lui tout change en un instant. Ou tout se pose calmement. Et, au bout d’un moment, ce qui se passe au dehors n’est plus l’essentiel. Et tu peux focaliser sur lui. Sur toi. Tes pensées vagabondent et alors il a faim, ou tu penses à ton zoom mais comme il tient ta main, ben, tu remets joyeusement l’urgence d’aujourd’hui… à demain. Et ça fait beaucoup de bien.
Je vous laisse. Il a besoin. Enfin, j’ai besoin. D’un câlin.
© Bernard Zanzouri
Bravo et merci pour ce beau texte qui remet les pendules à l’heure véritable !