Les soi-disant extrémismes de Zemmour, la Doxa, la Courbe de Gauss : quelques munitions pour répondre à nos détracteurs.
Etant incapables d’argumenter sur le fond, car dépassés politiquement, intellectuellement et moralement, les détracteurs de Zemmour ne peuvent s’attaquer à lui que par le biais de la calomnie et de la rumeur.
La dernière mode consiste à dire que Zemmour serait environné de personnages troubles. Selon la dernière déclaration de Marine Le Pen cédant visiblement à la panique :« Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux », avant d’ajouter : « Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis. »
Passons rapidement sur les nombreuses incohérences de cette déclaration : 1. Les catholiques et les nazis sont intrinsèquement incompatibles et ne peuvent cohabiter
2. Où s’arrête la frontière des « catholiques traditionalistes » et en quoi être catholique traditionaliste serait une insulte justifiant de les mettre dans le même sac que des nazis ?
3. J’ignorais que le paganisme constituait une force politique notable en France. MLP lance des déclarations hélas conformes à son habituel niveau, celui dont elle a fait la pitoyable démonstration lors du débat du deuxième tour avec Macron.
Venons-en au fond de l’argument, repris aussi bien par MLP que par d’autres adversaires de Zemmour et à la meilleure façon d’y répondre. Qu’il y ait quelques excités en marge des meetings d’Eric Zemmour, personne ne le conteste. Mais non seulement leur présence ne signifie rien vis-à-vis des convictions politiques de Reconquête, mais clarifie le fait que le mouvement d’Eric Zemmour leur est totalement opposé.
En voici l’explication :
1. La doxa ordinaire et la prise de risque de l’honnêtetéLorsque vous développez une pensée politique sortant des sentiers battus, que vous quittez l’opinion ordinaire concernant l’Union Européenne, l’immigration, la notion de service public, la politique de sécurité intérieure et de diplomatie extérieure, vous sortez du centre de la courbe de Gauss. Vous n’êtes plus dans la tranche du milieu de la courbe, celle de l’opinion molle et conformiste vous assurant d’être du bon côté du manche, le confort de la médiocrité.
La courbe de Gauss en statistiques concentre la majorité sur sa frange centrale et place ce qui est hors-normes aux deux extrémités de la courbe, en positif comme en négatif. La courbe de Gauss ne s’applique pas à la population française en nombre d’adhérents concernant ces questions politiques : le discours lénifiant sur l’UE, l’immigration ou le faux service public n’est plus majoritaire dans l’opinion.
En revanche, il est maintenu artificiellement majoritaire dans les médias mainstream et les partis politiques s’en réclamant. Dans ce petit microcosme, il demeure la frange centrale de la courbe.
Dès lors que vous sortez des sentiers battus, vous êtes confronté aux deux extrêmes de la courbe de Gauss, le meilleur comme le pire. C’est un peu comme faire du ski hors-piste ou être le pionnier explorant des terres inconnues : vous ferez des rencontres hors-normes, en bien comme en mal.
Il s’agit du prix à payer pour sortir de sa zone de confort. Il y a très longtemps de cela, environ trente ans auparavant, j’étais un jeune socialiste bon teint croyant en l’Union Européenne. Difficile de l’imaginer vis-à-vis de celui que je suis maintenant. A force d’exercer mon esprit critique, je me suis rapproché de plus en plus de positions souverainistes, jusqu’à les épouser entièrement il y a de cela quinze ans. Lorsque j’ai commencé de fréquenter les cercles souverainistes, j’ai fait des rencontres parfois extraordinaires, parfois effrayantes. Je faisais la connaissance de personnalités hors-normes, dans les deux sens du terme. J’ai eu la tentation de reculer au début, car je voyais que des personnalités douteuses et dangereuses fréquentaient les mêmes cercles. Mais je fus confirmé dans mon choix en voyant a contrario des hommes et femmes qui pensaient et agissaient plus loin, plus fort, plus authentiquement et plus véridiquement que la moyenne. Mieux valait prendre le risque de ces rencontres inattendues et imprévisibles pour ce qu’elles avaient de meilleur, que de rester dans la mélasse hypocrite et mensongère de mon environnement passé.
Le phénomène des deux extrêmes gaussiens se rencontre également vis-à-vis de ceux que l’on traite trop facilement de « complotistes ». Parmi ceux qui remettent en question les vérités officielles, l’on rencontre aussi bien des hurluberlus colportant des théories aberrantes et délirantes que des personnes dont la pensée, la culture et l’expérience de terrain sont exceptionnelles. Je me suis par exemple régalé lors de la publication de l’article de Surgisphere dans « The Lancet ». Toute personne ayant des connaissances scientifiques et entrepreneuriales suffisamment fortes pouvait démontrer que cet article était l’œuvre de faussaires, mais avec un faisceau d’arguments allant très au-delà des capacités cognitives d’un progressiste.
Après avoir été copieusement traité de complotiste, je me réjouissais d’avance de l’issue qui survint deux semaines plus tard, avec l’effondrement de l’article et la fuite de ses auteurs démasqués comme falsificateurs scientifiques professionnels.
Dès lors qu’un mouvement politique ou social sort de la zone du conformisme, il attirera quelques charognards essayant de le récupérer ou de s’en réclamer, ceux de la zone inférieure de la courbe de Gauss.
Les responsables du mouvement ont alors deux choix : soit celui de l’opportunisme, en préservant une ambiguïté vis-à-vis de ces parasites, soit celui de la sortie par le haut, en ne conservant que la partie supérieure de la courbe et en barrant fermement l’entrée du mouvement à ceux qui veulent y répandre leur bassesse.
Eric Zemmour a plus d’une fois été d’une parfaite clarté et sincérité sur ce sujet : les agités cherchant à profiter de la montée hors-norme de Reconquête n’ont non seulement rien avoir avec lui, mais lui sont totalement opposés, comme la queue de distribution inférieure de la courbe de Gauss se trouve diamétralement opposée à sa queue supérieure.
Il n’y a aucun élitisme derrière cette présentation : être dans la tranche supérieure ne signifie nullement avoir fait de longues études ou être supérieurement cultivé. L’on trouve toutes les catégories sociologiques dans les deux distributions : des personnes de condition très modestes ou n’ayant fait que peu d’études mais dotées d’un sens supérieur de l’observation et d’un sens moral aiguisé dans la distribution haute et parfois des personnes surcultivées et bardées de diplômes dans la fange.
Ceux qui me lisent savent que je place beaucoup plus haut l’expérience de terrain d’un homme classé dans les milieux modestes que les prétentions intellectuelles d’un faussaire de profession. Le discours d’Eric Zemmour à Lille était de ce point de vue exemplaire, la chaleur fraternelle et méritante de cette région reconnue a contrario du mépris de classe des progressistes.
Tout mouvement qui prend le risque de contrarier la doxa ordinaire sera environné d’une kyrielle de profiteurs cherchant à en exploiter la dynamique pour faire passer leurs thèses aberrantes. C’est un effet secondaire inévitable de la prise de risque et de l’honnêteté intellectuelle. Reconquête a passé brillamment ce test de sincérité : les agitateurs et parasites professionnels ont toujours été repoussés du mouvement. L’on pourra toujours exhiber les déclarations de l’un de ces charognards professionnels se réclamant soi-disant de Reconquête : ils n’ont et ne seront jamais reconnus par le parti d’Eric Zemmour.
L’on n’empêchera pas qu’ils puissent organiser quelque agitation bruyante en marge des meetings. Mais leurs « idées » et actions ne constitueront jamais le programme de Reconquête et seront toujours vues comme des ennemies de la part des véritables patriotes. Comme l’écrivait Eric Zemmour dans son dernier livre, « Nos ancêtres les Gaulois » est la phrase la plus anti-raciste que l’on puisse imaginer. Le patriotisme de l’assimilation forte est la meilleure garantie contre toutes les dérives racialistes, de gauche comme de droite. Cette voie a été l’honneur de la France pendant des décennies, il suffit de la rejoindre à nouveau.
2. MLP. Dans un grand numéro d’hypocrisie, Marine Le Pen est très mal venue de faire ce type de déclaration. A contrario d’Eric Zemmour, son mouvement abrite encore de façon hypocrite exactement ce qu’elle dénonce. Des personnages tels que Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, antisémites forcenés et véritables néo-nazis font encore partie de sa garde rapprochée. Les dirigeants du RN nous diront que ces deux personnages ont été mis à l’écart. Désolé, mais je connais suffisamment de personnes ayant été très proches de la direction du RN pour savoir que cet éloignement apparent n’est qu’une supercherie qui ne trompe personne. Chatillon et Loustau sont encore des membres influents de la campagne du RN, bien évidemment sous une forme masquée. MLP n’a nullement tranché de façon claire pour se séparer de la partie basse de la courbe de Gauss, sur le plan politique et moral. Elle a conservé de façon opportuniste et cachée, toute une clique qui rentre très bien dans sa propre description calomnieuse.
3. La voie moyenne contre les « extrémismes » ? : la réalité de l’extrême-centre.
Certaines personnes reconnaissent la réalité de ce que je viens de décrire, concernant la courbe de Gauss politique, la zone de confort et la prise de risque d’une sortie de la doxa. Mais ils en tirent la conclusion inverse : autant rester dans la zone centrale de médiocrité morale et politique. Celle-ci est certes souvent peu reluisante et pleine d’hypocrisie. Mais elle aurait le mérite de nous préserver du risque de l’extrême inférieur de la courbe. Beaucoup de personnes appartiennent ainsi aux LR, à LREM ou au PS pour ce type de raison. Ne se faisant aucune illusion sur leur mouvement. Mais ayant peur par-dessus tout de « la montée des extrêmes », sans faire aucune distinction entre les ruptures historiques nécessaires à l’histoire d’un pays menées par sa meilleure part et celles qui ont précipité sa chute, menées par les pires. Les ruptures n’ont jamais été menées par des tièdes, ceux-ci ont toujours au contraire préparé le terrain aux pires tyrannies. Churchill était par exemple qualifié d’extrémiste, de danger social et de fauteur de guerre. Lord Halifax, « modéré » et partisan de solutions de compromis avec Hitler, fut longtemps pressenti par le camp conservateur comme un bien meilleur candidat pour conduire l’Angleterre en 1940 que Winston Churchill. L’excellent film « Les heures sombres » relate ce moment crucial de l’histoire.
« L’extrême-centre » selon l’expression très bien observée de l’historien Pierre Serna, peut masquer une forme insidieuse de totalitarisme beaucoup plus dangereuse que celle des trublions bruyants et prévisibles qui alimentent la « crainte des extrêmes ». Pierre Serna montre que la présence d’un « extrême-centre » en France est une réalité historique ancienne, de plus de deux siècles.
L’extrême-centre s’impose dans la plupart des démocraties européennes occidentales depuis les années 1980. Sa puissance se renforce avec la création de l’Union Européenne en 1993 et la pression de la mondialisation, ce qui n’est pas un hasard. Avant lui, les démocraties européennes occidentales étaient rythmées politiquement par un clivage entre un camp conservateur et un camp socialiste, s’affrontant sur deux projets de société et entretenant le débat démocratique autour de leurs différences. Avec l’extrême centre est apparu un jeu politique bien différent : le clivage s’opère entre « modérés » et « extrémistes » et non plus entre deux camps présentant chacun un projet de société à débattre. Les « modérés » se présentaient et se présentent encore comme la voie de la raison ou « les cercles de la raison » selon l’expression célèbre d’un extrême centriste. Un observateur superficiel y verrait un progrès de la démocratie, les dangereux extrémistes étant écartés du pouvoir, celui-ci étant exercé par des personnes « raisonnables » et pondérées.
En réalité, ce changement de paradigme est un poison mortel pour la démocratie. Il suppose que l’un des camps serait détenteur de la réalité objective et de la raison, tandis que tous ses opposants seraient entachés de biais subjectifs et irrationnels. La croyance en l’extrême-centre fut telle que certains de ses thuriféraires annoncèrent la fin de l’histoire en son nom. Les extrême-centristes refusent la condition humaine selon laquelle tout projet politique est nécessairement partial et partiel, la démocratie vivante nécessitant de confronter ses propres thèses aux autres. Le refus de débattre et de confronter son projet est on ne peut mieux illustré par l’attitude du premier des extrême-centristes : Emmanuel Macron. Les débats politiques jusqu’aux années 1970 avaient ceci de sain qu’ils se présentaient comme de simples projets politiques, non comme la voie de la raison.
Les extrême-centristes se présentent comme des pondérés, mais se livrent régulièrement à des formes d’ultra-violence d’autant plus redoutables, que celles-ci sont accomplies avec une parfaite bonne conscience. La répression des gilets jaunes, au-delà de la violence physique extrême inédite en France depuis l’après-guerre et dénoncée par de nombreux observateurs étrangers en masquait une bien pire encore. Pour des raisons de pure idéologie d’une prétendue transition écologique, les mesures prises par le gouvernement revenaient à rayer d’un trait de crayon l’existence et la survie d’une partie de la population, sans état d’âme. Des personnes déjà en limite de précarité se trouvaient plongées en dessous du seuil de survie. La violence de la mobilisation qui s’en est suivie n’a surpris que les imbéciles ou les cyniques.
Comme cela a été expliqué plus haut, les charognards de l’extrême inférieur de la courbe de Gauss se sont greffés au mouvement des gilets jaunes, le faisant chuter jusqu’au discrédit. Confondre volontairement ces deux populations comme le firent les extrême-centristes est la marque d’un esprit ordurier, d’un mépris de l’être humain bien pire que celui de la fange des extrémistes qui ont récupéré le mouvement.
Les extrêmes-centristes se présentent ainsi comme certains banquiers, proprets et en impeccables complet vestons à l’extérieur, capables des plus répugnantes manipulations à l’intérieur. La ruse de l’extrême-centriste est de ne jamais paraitre être la cause ou le responsable des actions politiques menées : l’extrême centriste peut aussi être défini comme l’art de se défausser de ses responsabilités. Ainsi les décisions éco-fiscales prises par le gouvernement revenaient à tuer à petit feu toute une population, sans que cela se remarque trop ouvertement, mais infailliblement sur le long-terme. Parfois, l’inconscient répugnant des extrême-centristes déborde par inadvertance. Les marques de mépris de classe se multiplient, montrant que dans leur subconscient, les extrême-centristes considèrent tout contradicteur comme un sous-homme.Une autre manifestation montrant que la voie « modérée » ne préserve en rien de l’extrémisme, est la présence de personnages extrêmement douteux dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Ainsi, les accointances islamistes de LREM sont-elles patentes, Mohamed Saou, Yassine Belattar en sont deux exemples parmi d’autres. Leur mise à distance n’est pas plus convaincante que celle de MLP vis-à-vis de ses deux encombrants lieutenants. La frange basse de la courbe de Gauss n’essaie pas seulement de noyauter la frange haute en profitant de son effervescence. Elle cherche aussi à infiltrer la soi-disant paisible zone du milieu, réfutant la stratégie de la médiocrité tranquille garante contre les extrêmes.
L’extrême centre se caractérise en effet par un opportunisme total et une absence complète de convictions. Ce vide attire les extrémistes dangereux comme des mouches, car ils savent que contre un tel ventre mou, leur discours insidieux rencontrera peu de résistance. En étant suffisamment rusés, et les islamistes le sont, ils peuvent se glisser dans un discours en apparence modéré. Ils gagneront alors un double bonus : infiltrer les notables faibles de l’extrême centre pour les influencer, et attaquer et discréditer la frange haute de la courbe de Gauss comme de dangereux extrémistes, car ils savent que seuls ceux-ci auront la colonne vertébrale pour s’opposer à eux. Le double discours d’un Yassine Belattar est typique de cette préparation à la violence de l’extrême centre : des paroles doucereuses et mielleuses contre « la haine » et en coulisses, la propagation de l’idéologie des frères musulmans dans des milieux qui ne lui opposent aucune résistance.
Macron, c’est Halifax, Zemmour c’est Churchill
Macron, c’est Halifax, partisan de solutions de compromis avec Hitler et ne réagissant que lorsqu’il est trop tard, lorsqu’il s’est déjà enfoncé aux trois-quarts. La comédie des laborieuses négociations et compromissions avec le CFCM avant son rejet tardif en est un cas d’école.
Zemmour c’est Churchill, accusé de troubler la paix, de tenir des propos gênants et non consensuels, mais seul capable de résister.
Zemmour ne propose pas la voie de l’extrémisme mais celle de la lucidité, ainsi que du courage de mettre celle-ci en action. C’est aussi une marque de médiocrité de certains que de ne plus savoir faire la différence entre les deux.
© Marc Rameaux
Les médias les plus anti Zemmour (Libe Slate les Inrocks etc) sont les plus racistes. La fameuse caricature de Zemmour en Gargamel (Rance TV) reprend la propagande antisémite des années 30. Sur les forums YouTube où il est question de Z au moins 95% des commentaires haineux et racistes viennent des anti Zemmour.