Le débat d’idées n’existe quasiment plus en France. Il a été tué par un procédé rhétorique, consistant à faire dire à quelqu’un le contraire de ce qu’il a énoncé, et à faire semblant de ne pas comprendre ce qui était vraiment en question.
La récente controverse sur les propos d’ Ivan Rioufol et la déformation de la quasi-totalité des propos d’Eric Zemmour en sont une parfaite illustration.
La question n’est plus de débattre mais de calomnier. Le but n’est plus de confronter des idées, mais de descendre l’adversaire en salissant son image.
Les « penseurs », journalistes d’opinion et pseudo-philosophes modernes sont en réalité des calomniateurs professionnels. Ils rendent tout débat d’idées véritable quasi-impossible. Ils savent pertinemment que leur argumentation est fausse. Mais font mine de ne pas comprendre ceux qui la réfutent, afin de continuer de semer leurs mensonges.
Beaucoup d’historiens datent le début de la décadence d’Athènes non à partir de la défaite contre Sparte au terme de la guerre du Péloponnèse, mais bien plus tôt, lors de l’apparition des sycophantes, calomniateurs de profession, qui pervertissaient toute cause. Les sycophantes étaient l’aboutissement de l’enseignement rhétorique des sophistes : emporter le débat dans l’opinion, par les méthodes les plus sales s’il le faut.
Nos sycophantes modernes ont perverti la vie de l’esprit en France. Faisons en sorte que leur immense malhonnêteté soit démasquée, afin que revive la discussion libre.
Cette reconquête du débat d’idées est possible : le procédé des sycophantes consiste à considérer la majorité de l’opinion comme une masse d’imbéciles incapables d’analyser le sens d’une phrase. Ils marquent ainsi leur mépris de l’être humain en même temps que leur malhonnêteté. Mais leur procédé devient à ce point grossier et immédiatement visible qu’il ne trompe plus grand monde.
© Marc Rameaux
Marc Rameaux est économiste et professionnel des hautes technologies. Il a publié Le Tao de l’économie. Du bon usage de l’économie de marché (L’Harmattan, Février 2020)
Vous dites :
» le procédé des sycophantes consiste à considérer la majorité de l’opinion comme une masse d’imbéciles incapables d’analyser le sens d’une phrase. »
Dans une agence immobilière, voulant louer un bien, j ‘ été reçu par une employée âgée de 25 ans environ. Le contrat type était mal rédigé. Il disait le contraire de ce qu’il est imposé par le droit. il m ‘ été impossible de lui montrer son erreur en m ‘ appuyant sur le droit et sur la grammaire. Elle ne comprenait pas le ses de la phrase, était incapable de l ‘ analyser.
L ‘ école fabrique une masse d ‘ imbéciles, comme vous dites.
C’est ce qui est arrivé à Onfray et Bensoussan entre autres. Le grand problème c’est que la plupart des journalistes lambda, politologues et électeurs (en plus d’être incultes en histoire) ne connaissent tout simplement pas le sens des mots qu’ils utilisent. Les mots gauche, droite, extrême droite, extrême gauche, progressisme ont été complètement vidés de leur sens depuis 40 ans : il est donc possible de qualifier d’extrême droite des personnalités publiques qui n’en font partie ou de gauche des personnalités publiques qui n’en font pas partie.
« La perversion de la cité commence par la fraude des mots ». Platon
Bonjour aux contributeurs et aux lecteurs de Tribune juive. En complément de mon post précédent je souhaiterais apporter un témoignage personnel qui vaut ce qu’il vaut mais bon…Il se trouve que ces dernières années j’ai été publié à de multiples reprises dans le courrier des lecteurs de trois journaux (Sud ouest, ouest France et Marianne). Or au fil des ans j’ai noté une censure de plus en plus grande au sujet de certains sujets fondamentaux, notamment l’islamisme, l’indigénisme et tout ce qui s’y rapporte. Mes courriers publiés il y a deux ou trois ans ne passeraient plus aujourd’hui. De plus en plus (à de rares exceptions près) les courriers politiques admis dans ces journaux se résument à 1) soutien à Emmanuel Macron et à sa propagande inepte 2) haro sur le méchant Zemmour « populiste » « raciste » « xénophobe » et j’en passe 3) soutien à l’Union Européenne
Cela me semble-t-il illustre bien la pertinence de l’analyse de Marc Rameaux.