« Papa est mort. »
« L’enfant qui se taisait » est le récit des longues recherches sur la disparition du père de l’auteure, enlevé dans son village dans le désert des Hauts plateaux quelques jours avant l’indépendance de l’Algérie. L’écriture confronte les époques, les lâchetés, les peurs dans une quête obstinée et impossible de vérité.
« Le racket. La guerre. Il était bien obligé. Il distribuait l’argent qu’il gagnait et il éveillait les jalousies en distribuant son argent. Ce n’est pas bon pour un homme de montrer ce qu’il possède. A cause du mauvais œil. La terre est pleine de haines. Mon père prétendait qu’il n’avait pas d’ennemis. Les Arabes et les Juifs en gandoura de laine blanche se confondaient sous la chaleur. »
Le père enlevé a été tué puis jeté dans un puits. Sa famille va s’obstiner à le rechercher puis à retrouver sa dépouille.
« Khlass ! C’est fini à présent. Il n’y a plus rien à dire, rien à ajouter. Il vaut mieux se taire et ne rien dire … »
C’est une histoire banale des français d’Algérie que le Général de Gaulle avait « compris » mais qu’il abandonna pour que la Méditerranée sépare deux peuples bien différents.
C’est écrit en petites phrases et le point est presque toujours la seule ponctuation.
C’est un texte de grande tristesse et pas le moindre sourire sur 202 pages. L’auteure a écrit ce livre pour maintenir son père vivant . « J’écrivais pour me fabriquer un père. J’écrivais pour tuer le silence ».
Un beau sujet, la mort du père et avant cela la recherche du disparu et les fils de la tristesse et de l’espoir qui tissent la toile de la désespérance et de l’abattement.
Un beau livre sur la béance de l’absence.
André Simon Mamou
J’espère que certaines vérités finiront par éclater au sujet du général de gaulle et sa face sombre. Mais est tellement adulé qu’il semble intouchable. Un peu comme Gandhi qui était un triste personnage en dépit du culte délirant dont il est l’objet.