Que peuvent penser les derniers témoins de l’horreur en ce jour de commémoration ?
Que peuvent-ils penser au soir de leur vie alors que l’antisémitisme devient le langage commun des extrémistes de toutes obédiences et d’identitaires semeurs de haine ?
Sans doute ont-ils rêvé alors qu’ils n’étaient encore que des ombres délivrés de l’indicible que l’autre serait désormais une chance ou un espoir.
Pouvaient-ils alors imaginer que l’obscurantisme oserait afficher devant leurs yeux fatigués les symboles de leurs souffrances et de l’extermination des leurs ?
Je pense souvent à eux. Je pense à mon grand-père et à son bras tatoué qui ne parlait jamais de ses parents.
Gardons en mémoire que l’antisémitisme n’est pas simplement l’affaire des juifs.
Alors que ces derniers témoins disparaissent, racontons, portons leurs paroles et que la banalité du mal n’ensevelisse pas à jamais l’horreur qu’ils ont vécue.
J’espère encore et je suis heureux que cette pièce, racontant une heure de la vie d’une simple femme qui aurait pu être votre sœur, votre mère, votre amie, mon arrière-grand-mère, soit reprise dans le cadre du formidable Festival Femmes en Scène à Nice le 12 mars.
Un grand merci à Patrick Zeff-Samet et à Francoise Nahon qui mettent leurs formidables talents au service de ce témoignage.
© Eric Zanettacci
Pour info, Eric Zanettacci a écrit une pièce interprété par l’immense Hélène Vincent racontant la dernière heure de son arrière-grand-mère durant la guerre avant son arrestation puis sa déportation: Il rêve, dit-il, que cette pièce soit jouée en Israël. D’Elie Chouraki aux dirigeants de Yad Vashem, Qui aura à coeur d’aider ce projet?
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