(Les cauchemars surviennent pendant la phase de sommeil paradoxal )
« Que la gauche se concentre sur le véritable ennemi qui est à nos portes : l’extrême droite » écrit Rokhaya Diallo pour Marianne.(1)
Le titre pourrait paraphraser la formule des petits hommes verts dans le film Mars attacks ! : « Ne fuyez pas, nous sommes vos amis ! »
Plus politiquement pour éviter de dire sérieusement, le titre est un appel à l’intersectionnalité. Il y aurait un ennemi commun. La tribune, elle, voudra expliquer que l’appellation de wokisme, par ses opposants est une « vue de l’esprit », vue étroite d’une minorité humiliée et oppressée. Selon Rokhaya Diallo, le wokisme serait l’invitation faite aux féministes et aux antiracistes à garder les yeux ouverts sur les injustices.
Le problème de la tribune est à deux niveaux non-binaires.
Au premier se trouve l’expression de l’exclusivité de l’appartenance morale au camp du Bien. En conséquence, on ne discute qu’entre soi. Le racialisme indigéniste interdit, ainsi, l’accès de réunions aux Blancs. Comme des milliers d’autres livres, les aventures de Tintin et d’Astérix sont brûlées dans des cours d’école au titre que seuls des Amérindiens peuvent être autorisés à parler de l’histoire de l’Amérique. On prône la forme inclusive. On agit sur un fond exclusif.
La parole racialiste est audible au regard d’une émotivité comme seul mode de pensée. Il faut être Noir pour comprendre ce que vit un Noir comme une femme doit avoir été violée pour savoir ce qu’elle a subi. Pourquoi pas ? Un problème est d’en exclure totalement la raison. L’émotion devient l’objet contextuel d’algorithmes amplificateurs pour devenir obsessionnelle.
Parler d’un ennemi commun n’a pas de sens stratégique. La formule incantatoire de Rokhaya Diallo voudrait que l’ennemi de mon ennemi soit mon ami. Elle est incompatible avec la doctrine woke qui veut que qui n’est pas avec moi est contre moi. Elle est donc une formule d’entrisme.
Une des figures du racialisme est Maboula Soumahoro. Cette universitaire a été formée principalement dans les écoles américaines. Son sujet est l’Afrique, sur un critère racialiste. Elle se définit Afropéenne. Elle vit en Europe, Française par la loi du sol, mais elle est d’identité africaine.
Nous nous apercevons par Maboula Soumahoro que l’influence du Gauchisme américain est très forte en France. Les Etats-Unis sont le fer de lance du Gauchisme. Le Parti Démocrate fait partie de l’Internationale Socialiste. Avec 45 millions de membres, il contrôle naturellement l’organisation internationale. Le mouvement woke français reproduit son modèle américain. Voilà de quoi il est question. L’impérialisme intellectuel est l’émetteur quand l’entrisme est le récepteur du message.
8% des afro-américains ont voté pour Donald Trump en 2016. Ils ont été beaucoup plus nombreux en 2020.(2) Autour de 35% se reconnaissent dans son discours. L’argumentaire avancé par ces derniers contre l’idéologie Black Lives Matter est donc intéressante à reconnaître. Il se décompose en 4 points principaux et réfutent l’option émotion exclusive :
– La victimisation : Elle vise à déresponsabiliser. Être une victime construit une identité première. Il y a perte de l’identité profonde et véritable qui définit l’individu.
– La lutte contre le manque de diversité : elle développe la dépendance aux Blancs. Surtout, elle annule la diversité d’opinions entre Noirs.
– La violence urbaine : 48% des victimes sont Noires. 53% des criminels sont Noirs, pour 13% de la population. Le nombre total de meurtres de Noirs par des Blancs de 1882 à 1968, est dépassé tous les 6 mois par le nombre de meurtres de Noirs par des Noirs depuis l’ère des droits civils. L’idéologie BLM tend à se désintéresser de ce phénomène que devraient combattre les Noirs en tant qu’identité Noire.
– La structure familiale : 75% des naissances au sein de la communauté afro-américaine sont dans une structure monoparentale. Selon les études, il y a un rejet du père, de son image, ce qui conduirait à la violence.
Il n’est pas question de racisme dans leur argumentaire puisqu’il ne serait pas la cause du problème.
Pour cette raison, ils en appellent également à l’éveil. C’est le témoignage de l’erreur profonde du discours de Diallo. Il reproduit une pensée d’un système américain à un système français qui n’a pas les mêmes bases structurelles.
« La vie des Noirs compte » est une pensée de Blanc. En conséquence cartésienne, le Noir qui s’y affilie n’est pas. Il ne pense pas par lui-même. C’est le leitmotiv de nombreux Noirs qui, en opposition, appellent à penser par soi-même. « Cogito ergo sum ». C’est l’argument phare du député afro-américain de Géorgie Vernon Jones. Il compare la structure de Gauche aux plantations esclavagistes. Le militant afro-américain du parti démocrate y est le « bon Nègre ».
Parmi les intellectuels afro-américains, nous pouvons également citer le professeur de Harvard et de Princeton Cornel West, (3) figure marquante des « African-American studies ». Il est considéré comme un des plus grands philosophes américains contemporains. Son argument phare : comment Kamalia Harris peut-elle accepter, sans humiliation, d’être choisie, non pour ses compétences mais parce que Femme, parce que Noire ? Cornel West se définit « pragmaticiste ». Il reste dans le concret.
Le très déterminé avocat californien des Droits civiques Leo Terrell a été rendu célèbre par le Terrell and Katz Show. Son argumentation phare : Le racisme systémique n’est que système contre système.
Plus près de nous en France, l’affaire Tanguy David, soutien d’Eric Zemmour qualifié de « Noir de service », d’« alibi » et menacé de décapitation, renforce cette évidence d’erreur profonde du wokisme.
Un colloque vient de se dérouler à la Sorbonne. « Echantillon parfait des névroses du pays » dit Yann Barthès (4) pour Quotidien lors d’un reportage qui montre les étudiants de la Sorbonne opposés à la tenue du colloque. Ils portent des banderoles qui parlent d’Islamophobie. En face d’eux, une jeune femme qui participait à la réunion. Elle s’appelle Fadila Maaroufi, marocaine et lesbienne. Elle est également menacée de décapitation et sous protection policière en Belgique. (5) Voilà « le véritable ennemi à nos portes », dans le concret de la vraie vie.
Les faits nous remontent que ceux qui appellent à une lecture non-binaire du monde en ont une vision totalement binaire. Outil pour le cerner : le nominalisme.
Le nom des choses est un vieux débat plus que millénaires. Le nom que nous donnons aux choses fait-il ce qu’elles sont ou est-ce l’inverse ? Mal nommer les choses…, disait Albert Camus. « Que la gauche se concentre sur le véritable ennemi qui est à nos portes : l’extrême droite », dit Diallo. Qu’est-ce que la Gauche ? Qu’est-ce que l’Extrême Droite ? Manuel Valls ou Céline Pina sont-ils de Gauche ou d’Extrême Droite. Il y a les personnes et il y a les idées. Les Uns se réduisent-ils aux autres ?
Rokhaya Diallo intente un procès à Céline Pina pour injure raciste, procès, au demeurant, qu’elle perd. L’indigénisme se veut le seul détenteur du droit de parler de racisme. « Le véritable ennemi est l’Extrême Droite ». Rokhaya Diallo n’intente pas un procès à Marine Le Pen ou à Eric Zemmour, qui sont qualifiés au titre d’Extrême Droite dans l’opinion. Un autre procès lui est connu en 2014, une autre époque : elle attaque Samir, un jeune handicapé qui avait écrit en anonyme sur tweeter qu’il fallait la violer(6). Samir disposait de 650€ de revenus mensuels. Samir a été condamné à 3000€ d’amende, dommage et intérêt. Cela est justice car la Justice est la loi. La Justice n’est pas la morale Ces affaires témoignent que le woke est un sommeil paradoxal. C’est malheureusement la vraie vie.
Mais quelles sont « nos portes » ? Quel est le déterminant des chemins qui mènent à ce qui est appelé l’Islamo-gauchisme par ceux qui s’y opposent ? Pour ceux qui auront l’honnêteté de prendre le recul suffisant : l’antisémitisme est le dénominateur commun.
Pour ceux qui en doutent encore, l’Islamiste est par nature antisémite. La doctrine la plus représentée est celles des Frères Musulmans qui ont largement incités Adolf Hitler dans ses crimes et leur discours n’a pas varié depuis. Le Gauchisme a pour cible principale Israël sur le triptyque de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid. Les écolo-bobos peuvent prôner le spécisme tant qu’il ne touche pas à leur potes, les bouchers halals. Les doctrines LGBTQ+ voient la vie en arc-en-ciel mais veulent boycoter la gay pride de Tel Aviv. L’antiracisme ? Si le « mâle blanc dominant » est l’ennemi dissimulé sous les habits de l’Extrême Droite, le Juif en est l’archétype. Toute vérité doit être dite et redite.
Gilles FALAVIGNA,
Quelques remarques nécessaires pour compléter cet article
1) l’indigénisme et le wokisme prônent la lutte des « races », le déterminisme basé sur l’appartenance ethnique (donc le racisme) ou le genre, le révisionnisme et la réécriture de l’Histoire, le refus de l’universalisme, la négation de l’individu au profit de son clan etc. C’est la définition même du fascisme et de l’extrême droite la plus radicale. Donc la véritable extrême droite et le véritable fascisme sont déjà au pouvoir en France en Angleterre et aux USA
2) Rockaya Diallo est l’une des plus dangereuses activistes d’extrême droite de la planète (voir ce qui précède puisqu’elle incarne toutes les caractéristiques citées)
3) l’article devrait rappeler que le nombre de crimes racistes commis sur des Blancs est infiniment plus élevé que le nombre de crimes racistes commis par des Blancs. Rien qu’au Zimbabwe et en Afrique du sud c’est un véritable massacre
4) le.journal Marianne est devenu une daube scandaleuse.
Dans son analyse sur la définition philosophique du fascisme Umberto Eco écrit : « Les disciples (de l’idéologie fasciste) doivent se sentir humiliés par la richesse ostentatoire et la force de l’ennemi ». Comme la Shoah notamment l’a prouvé, à chaque fois qu’une population est désignée arbitrairement comme privilégiée elle finit par être menacée puis attaquée et massacrée.