Romain Tancredi. L’esprit du 11 janvier…

Il y a sept ans, le 11 janvier 2015, suite aux attaques contre « Charlie Hebdo » et la supérette « Hyper Cacher » de la porte de Vincennes, avait lieu la plus grande manifestation de l’Histoire de France.

Je pensais alors naïvement que la prise de conscience qui semblait avoir lieu dans la tête des gens allait perdurer et s’amplifier…

Rendez-vous compte : plus de quatre millions de personnes dans les rues de tout le pays pour dire leur attachement inconditionnel à la liberté et à la laïcité ! La plus grande manifestation de l’Histoire de notre pays (d’une ampleur supérieure à celles de la Libération et de la Révolution, de l’aveu de tous les historiens) !

Partout, des gendarmes, policiers et militaires chaleureusement remerciés, applaudis et acclamés ! Du jamais vu, ni avant, ni après (bien au contraire ) !

Depuis, je ne peux pas voir les photos ou les vidéos de ce grand rassemblement sans avoir les larmes aux yeux…

Hélas, très vite, il m’a fallu bien déchanter… L’esprit du 11 janvier – quelle belle expression trouvée par le Premier ministre d’alors Manuel Valls ! – s’est rapidement évaporé…

Je donnerais tout pour revivre ces instants d’unité nationale, mais il semble que cette journée du 11 janvier 2015 n’ait été qu’une parenthèse, une anomalie spatio-temporelle dans une vie quotidienne des Français faite d’irresponsabilité et d’individualisme…

Car depuis, comme avant, la seule chose qui semble pouvoir faire fraterniser les gens dans la rue par millions, c’est un grand parcours de l’équipe de France de football en Coupe du monde ou en Championnat d’Europe…

Et pourtant, en ce dimanche de janvier, nous étions tous ensemble et nous proclamions tous « Je suis Charlie »…

« Être Charlie », ce n’est pas juste apprécier et soutenir les idées de « Charlie Hebdo » et des membres de sa rédaction. « Être Charlie », c’est affirmer haut et fort son attachement aux valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité.

« Être Charlie », c’est refuser de baisser la tête face aux menaces et aux provocations de quelque totalitarisme que ce soit.

« Être Charlie », c’est combattre les intégrismes religieux, et particulièrement le plus mortifère d’entre tous : l’islamisme.

En France, chacun est parfaitement en droit de critiquer les religions, de les dénoncer, de les tourner en dérision et même de les insulter. Ne pas avoir peur, refuser de se taire, défendre nos valeurs et nos institutions, dire notre reconnaissance aux forces de l’ordre et aux services de secours : c’est tout cela, « Etre Charlie ».

Et c’est ça, l’esprit du 11 janvier.

Hélas, sept ans après, on peut affirmer que ce grand moment d’unité nationale était un feu de paille. Ce magnifique engouement patriotique est très vite retombé et rien ne s’est passé : les gens sont retournés à leur petite vie individualiste et les politiciens à leurs postures sectaires et à leurs polémiques politiciennes stériles. Dans leur immense majorité, ils ont été (et demeurent) cyniques, lâches et irresponsables.

Résultat des courses : l’islamisme, et l’obscurantisme religieux en général, ont toujours le vent en poupe.

Depuis sept ans, je maudis ma naïveté d’avoir cru que ce grand rassemblement du 11 janvier 2015 était le début de quelque chose, que l’esprit du 11 janvier allait perdurer et s’amplifier et que les gens allaient de nouveau avoir la passion de la politique, l’amour de la République et de ses valeurs et la fierté d’être Français.

Depuis sept ans, j’espère un sursaut républicain de mes concitoyens.

Je ne me décourage pas, mais je commence à désespérer.

Pourtant, il est urgent de faire revivre l’esprit du 11 janvier et que s’affirment et s’appliquent à nouveau partout sur notre territoire les lois et les valeurs de la République…

Vive la République ! Vive la France !

© Romain Tancredi

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1 Comment

  1. Quatre ou cinq jours après le 11 janvier j’ai compris que les collabos allaient de nouveau prendre le dessus et que ce serait encore pire qu’avant. Les faits m’ont très rapidement donné raison.

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