Philippe de Gaulle, fils du Général de Gaulle, est centenaire depuis le 28 décembre 2021.
Il a reçu Charles Jaigu du Figaro pour une interview dans laquelle il précise beaucoup de points d’histoire sur les idées du plus illustre des Français, son père.
Il récuse que le Général ait prononcé l’expression « Colombey-les -deux -mosquées » comme le rapporte Alain Peyrefitte qui serait un peu « inventeur ».
Il affirme que son père n’a pas menti sur l’Algérie française en mai 1958 mais qu’il estimait arriver trop tard, que le mal était fait mais qu’il allait voir si c’était encore possible et qu’il ferait au mieux : « Je vous ai compris « n’était pas une promesse ni un mensonge mais un constat.
Charles Jaigu interroge Philippe de Gaulle ;
-Donc, votre père n’aurait pas dit « Colombey-les-Deux-Mosquées », mais il a dit « Israël, peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». On l’a accusé d’antisémitisme. Mauvais procès ?
-Dois-je répondre en évoquant les noms de Gaston Palewski, René Cassin, Michel Debré, et tant d’autres Français juifs qui l’ont entouré ? Mon père s’en fichait de la religion des uns et des autres, il utilisait les compétences de ceux qui voulaient la même chose que lui: servir la France. Après cette phrase qui a fait couler tant d’encre, il m’avait confié: « Peuple d’élite, sûr de soi et dominateur. Je voudrais bien pouvoir en dire autant des Français. »
Il faut lire cette interview qui aborde beaucoup de sujets : la viande halal qui ne devrait pas être produite en France, le sort des harkis qui aurait été exagéré, les caricatures de mauvais goût de Mahomet dans Charlie, la judiciarisation de la vie politique avec une défense de Fillon qu’on aurait dû laisser libre de choisir sa femme comme assistante et de se faire offrir des costumes …
Philippe de Gaulle survole l’actualité : « Zemmour s’amuse et sème la pagaille, peut être à la demande de Macron qui n’a pas démérité. Pécresse peut ressusciter la droite.
Le jeu est ouvert ! Une chose est sûre : les Français se sont laissés aller pendant quarante ans, et le monde est redevenu dangereux. Il faut remonter la pente, et c’est encore possible.
André Simon Mamou avec Le Figaro