La dessinatrice Catherine Meurisse est une rescapée.
Arrivée en retard le 7 janvier 2015 à la Conférence de rédaction de « Charlie Hebdo », elle échappe de peu au carnage.
Comment recommencer à vivre après un tel traumatisme ?
Il faut se remettre à dessiner.
« La légèreté, c’est tout ce que j’ai perdu le 7 janvier et que j’essaie de retrouver. […] La légèreté, c’est aussi le dessin. »
Il faut aussi changer de lieux, changer de culture.
Elle part plusieurs mois au Japon et revient avec un magnifique album « La jeune femme et la mer ».
Une rencontre avec un animal légendaire, le tanuki, qui lui offre des poils de sa queue pour en faire un pinceau.
Un peintre en mal d’inspiration, qui compose de ( mauvais) haïkus en attendant de peindre un chef d’œuvre.
Une jeune femme énigmatique qui ausculte les replis de la mer pour prévoir typhons et tempêtes. Comme Hokusai, qui lorsqu’il peint « La vague », ne fait qu’exprimer l’angoisse du tsunami qui peut tout anéantir.
Catherine Meurisse est un des personnages de cette BD ( « Je suis facile à dessiner : grand nez et cheveux raides »), très drôle et au graphisme impeccable. Certaines vignettes sont du niveau d’un grand maître japonais.
Ce livre qu’elle nous offre, où elle dessine toute une flore exotique, est comme un bouquet qu’elle dépose sur les tombes de ses amis disparus.
© Daniel Sarfati
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