Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
[…] À ces mots, on cria haro sur le baudet.
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Le passe vaccinal n’a pas un objectif direct d’efficacité supplémentaire, par rapport au passe sanitaire, dans la lutte contre l’épidémie. Il n’a pas été conçu dans ce but. Le passe sanitaire avait pour objectif d’interdire à des personnes non vaccinées ou n’ayant pas subi un test de non contagiosité de fréquenter certains lieux de la vie sociale.
L’explosion des contaminations (200 000 par jour en ce moment) mesure le succès de la démarche! Nous savons aujourd’hui que le vaccin n’empêche pas la contagiosité (même s’il est censé la limiter).
Dès lors, la garantie de non contagiosité à l’issue d’un test se prête davantage à la lutte contre l’épidémie. Dans la nouvelle formule de passe vaccinal, la possibilité de prouver que l’on n’est pas contagieux par un test disparaît.
Seule désormais la vaccination – qui elle n’assure pas la non contagiosité – autorise à mener une vie normale. Car le but déclaré de cette réforme est d’obliger les 5 à 6 millions de Français réfractaires aux vaccins anti covid 19 à se faire vacciner. « Le passe vaccinal est une façon d’arriver à l’obligation vaccinale, mais moi je pense que c’est plus efficace que de mettre une amende ».
L’objectif déclaré est, sans décider l’obligation formelle de vaccination qui serait susceptible d’engager des responsabilités, d’exercer une pression sur les personnes non vaccinées en multipliant à leur encontre les interdits et les brimades dans la vie courante c’est-à-dire en les condamnant à la mort sociale – en effet pire qu’une amende. 66% des Français y sont favorables selon un sondage odoxa du 23 décembre dont 90% de sympathisants LAREM.
Son avantage suprême est de montrer du doigt un groupe de parias (non ou mal vaccinés) auquel est attribué la responsabilité du mal, défaussant ainsi le pouvoir politique, scientifique et médical de ses responsabilités dans les erreurs commises depuis deux ans.
Le principe du bouc émissaire est aussi ancien que l’humanité… Seulement, il n’est pas interdit de s’interroger sur la conformité de cette condamnation à la mort sociale – curieusement encensée par la gauche morale et progressiste – aux principes les plus élémentaires de la civilisation ni même sur sa constitutionnalité. Article 5 de la DDHC : « nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle [la loi] n’ordonne pas. » On est en plein dedans…
© Maxime Tandonnet
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
Et si on devenait adultes ?
Et si on cessait de taper du pied et pester contre Papa Président et Maman République pour avoir failli de nous apporter tout et son contraire illico sur un plateau d’argent ?
Et si on reconnaissait que le problème est inédit, inouï, imprévisible ?
Et qu’à l’impossible nul n’est tenu ?
Et que l’humanité (pas que la France évidemment) tâtonne face à des questions inconnues il y a encore deux ans ?
Et que la science humaine est infiniment moins rapide que l’Omicron ?
Et que le cerveau humain avec ses milliards de neurones est infiniment moins rapide qu’un virus qui n’en possède aucun ?
Et que les politiciens, par définition, ne peuvent pas nous le dire ouvertement ? Car, irresponsables et puériles que nous sommes, nous en prendrions prétexte pour les remplacer ? Par d’autres politiciens qui n’auraient certainement pas de meilleures solutions vues les raisons citées ?
Et si on admettait que l’espèce humaine est devenue un terreau idéal pour la prospérité des virus, par ses nombres déraisonnables sur terre, par son omniprésence, par sa promiscuité ? Par sa manie d‘envahir l’espace vital d’autres espèces, porteuses de virus depuis des millénaires, mais de ce fait vaccinées ?
Et si on cessait de prendre prétexte sur tout et n’importe quoi pour une harangue politicarde ?
Commentaire d’une grande sagesse : bravo Marcel 04! Votre texte mérite d’être lu par tous les lecteurs de Tribune juive et diffusé par eux vers tous leurs correspondants . La palinodie de lundi et de mardi à l’ Assemblée nationale prouve que votre réflexion était prémonitoire.
Pourtant je ne connais pas la Goulette.
» Un irresponsable n’est plus un citoyen. »
Je suis terrifié par les implications de cette phrase.