Par Gilles-William GoldnadelPublié il y a 6 heures
FIGAROVOX/CHRONIQUE – Dans une lettre adressée au président du CSA, l’avocat dénonce le manque de pluralisme et de neutralité dans la politique de régulation de l’audiovisuel.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
Monsieur le président du CSA, je vous écris ouvertement.
J’ai depuis longtemps cessé d’espérer que votre haute institution manifesterait, à tout le moins, autant de vigilante autorité à l’égard d’un audiovisuel public astreint réglementairement à une obligation de pluralisme et de neutralité qu’à l’égard des médias privés, par essence, plus libres de leurs opinions diversifiées .
Mon observation attentive m’a persuadé hélas de l’exact et paradoxal contraire et m’enseigne que votre œil s’était montré plus vétilleux et votre main financièrement plus lourde pour sanctionner le domaine privé pour des raisons parfois discutables.
Raison pourquoi vous inspirez la crainte au second mais au premier une grande décontraction.
C’est ainsi que vous reprochâtes aux Grandes Gueules de RMC d’avoir laissé dire à Daniel Riollo que le PCF et l’Humanité s’étaient méconduits pendant l’occupation, ce qui est rigoureusement exact quand le journal communiste reparut sous autorisation des Allemands en juin 1940 de la Kommandantur en souhaitant la bienvenue aux envahisseurs germains tout en insultant les «juifs Blum et Mandel». C’est l’invasion de l’URSS par Hitler, le 22 juin 1941, qui changea du tout au tout l’attitude du PCF.
En revanche, le CSA resta coi malgré les protestations lorsque Laurent Ruquier – qui vient encore de se vanter dans le Monde d’avoir voté Mélenchon- souhaita sur la chaîne de télévision publique l’assassinat de l’ancien président honni des États-Unis.
Mais ma blâmable résignation cesse en cette période d’élection.
En ces temps cruciaux, j’espère que vous m’accorderez que la licence dont jouit le domaine audiovisuel public d’exprimer à sa guise ses opinions unilatéralement marquées devrait être bornée aussi bien chez ses éditorialistes que chez ses “humoristes” convenus.
J’entends en conséquence par la présente attirer très respectueusement votre attention sur un point particulier, mais essentiel, quant à la sourde manipulation délibérée des esprits par le pouvoir révulsif des mots.
J’affirme en conséquence solennellement que seul le côté droit du spectre politique fait l’objet, principalement sur le service public, d’une “extrêmisation” symbolique autant que systémique.
Ainsi, et à titre d’exemple topique , tel candidat est systématiquement qualifié de “polémiste d’extrême – droite” tandis que le terme “d’extrême – gauche” est banni du lexique politique télévisuel ou radiophonique public pour caractériser certains candidats extrêmement à gauche .
L’examen attentif et fastidieux auquel je me suis astreint dans le cadre de mon devoir de vigilance citoyenne, me conduit dans ce contexte à vous signaler deux exemples significatifs relevés lors de la dernière semaine de la défunte année sur la chaîne publique France Inter. Mais j’aurais pu évidemment vous en livrer cent autres .
Ainsi, le mardi 28 décembre, à 7h37, lors des informations de cette station financée par le versement d’une redevance fiscale obligatoire, l’on évoque d’abord une déclaration émanant de M. Éric Coquerel, simplement présenté comme “député de la France Insoumise” tandis que quelques instants plus tard, on annonce celle de Mme Marine Le Pen en débutant par la formule excentrée :”À l’extrême – droite, la candidate du RN … ” .
Alors que, autre exemple inverse , le jeudi 30 décembre à 7h 42, l’éditorialiste de la même radio publique localise M. Jean-Luc Mélenchon au sein de la “gauche radicale”… expression déjà presque audacieuse quand on sait que l’habitude de la station est de le situer plus aimablement “à la gauche de la gauche” ou tout simplement “à gauche”.
Je précise que le candidat du Parti Communiste Français bénéficie de la même géolocalisation politique recentrée.
L’utilisation aussi systématique d’un vocabulaire aussi asymétrique selon que l’on candidate d’un côté ou de l’autre du spectre politique ne saurait évidemment tenir du hasard cosmique.
Déjà, en période normale, le droit d’étiquetage unilatéral que s’octroie le personnel médiatique relève de l’arbitraire discutable. Mais en période électorale, je pense que vous m’accorderez qu’il relève du manquement démocratique caractérisé, lorsqu’il s’agit de surcroît du personnel médiatique public.
Les mots sont des armes de destruction d’autant plus massive qu’ils agissent de manière aussi pernicieuse qu’insidieuse sur l’inconscient collectif désarmé.
A fortiori, en traitant inéquitablement les candidats entre eux.
Il s’agit donc de rappeler à leurs devoirs déontologiques élémentaires d’équilibre de traitement les journalistes de service public.
En espérant que ma missive rencontre un esprit ouvert au changement d’attitude qu’imposent ces errements idéologiques et le moment politique , je vous prie de croire, Monsieur le président, à ma parfaite et cordiale considération.La rédaction vous conseille
GWG fait référence à la collaboration communistes-Allemand.
Un élément :
La collaboration occupant allemands-communistes :
Humanité du 4 juillet 1940.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k879187h/f2.image.r=humanite%20clandestine.langFR
En bas à droite voir le paragraphe ” travailleurs français et soldats allemands”
France inter est la radio officielle du PIR. La radicalisation du service public va de pair avec celle des universités : en comparaison la radicalisation des réseaux sociaux est plutôt accessoire.
En 1939 , la cgt sabotait l effort de guerre français .
En 1940 , l humanité fut le seul journal autorisé par les nazis
Le chef communiste Thorez desertait , alors que le chef communiste Marchais courait travailler pour les boches ….. les communistes c est du beau monde …🥵