Le trafic de drogue a un impact négatif sur la sécurité et la stabilité de la région du Moyen-Orient
27 décembre 2021 17:04:16 IST
Image illustrative
Alors même que le monde lutte pour faire face à la pandémie de COVID-19, des groupes terroristes tels que le Hezbollah continuent de prendre pour cible la sécurité et la stabilité de toute la région du Moyen-Orient, ainsi que du monde dans son ensemble. La dimension de la menace n’a cessé de prendfre une gravité d’ordre international.
Les États-Unis, Israël, le Canada, le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe et, plus récemment, l’Australie – l’ont déclaré organisation terroriste. La communauté internationale doit s’attaquer à la menace avec une urgence de premier ordre.
Les estimations indiquent qu’il y a eu des tentatives de contrebande de plus de 600 millions de pilules du Liban au cours des six dernières années – cachées dans les expéditions d’orange, de grenades, de pâtes, de cacao et d’équipement mécanique.
Plus de 3 milliards de dollars de Captagon ont été saisis depuis février de l’année dernière. La menace de la drogue dirigée par le Hezbollah devient de plus en plus difficile à maîtriser. Avec l’interdiction d’expédition mise en place par le Conseil de Coopération du Golfe, le Hezbollah essaie maintenant de faire passer de la drogue par de nouvelles routes de transit.
Le Liban n’a pas réussi à arrêter l’exportation du fléau de la drogue depuis son pays. Il n’a pris aucune mesure contre le Hezbollah qui est derrière le trafic de drogue sans vergogne au Moyen-Orient. Le Liban a également clairement ignoré les appels répétés du Conseil de sécurité de l’ONU à s’engager dans une politique de dissociation de tout conflit extérieur dans la région. Le Hezbollah, lui aussi, a systématiquement violé les résolutions du CSNU à maintes reprises.
Ce qu’il faut comprendre, c’est de quelle façon le trafic de drogue a un impact négatif sur la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région. Le trafic de drogue fait partie de la myriade d’activités criminelles, terroristes et politiques du Hezbollah. Il soutient d’autres groupes terroristes dans la région, provoquant des troubles en Israël, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Égypte, à Bahreïn et en Jordanie. Le Hezbollah s’est idéologiquement aligné sur l’Iran dès le moment où il a pris racine, au début des années 1980 pendant la longue guerre civile libanaise. Des documents déclassifiés de la CIA ont révélé comment le ministère iranien du Renseignement, dans les années 1980, a chargé le Hezbollah de mener des campagnes de propagande sous le pseudonyme du Jihad islamique.
Le Hezbollah a depuis, pris le pouvoir sous le patronage de l’Iran. Son arsenal de réseau terroriste mondial comprend désormais le commerce de stupéfiants, le cyberespionnage, la guerre contre les groupes terroristes islamistes comme l’Etat Islamique, la formation de supplétifs pro-iraniens, le financement illicite, le blanchiment d’argent, etc. Ce syndicat du crime est connu pour générer plus d’un milliard de dollars chaque année grâce à ces moyens ! L’Agence de Lutte contre le trafic de Drogue (Drug Enforcement Agency) des États-Unis a également amassé des preuves substantielles sur le réseau de narcoterrorisme du Hezbollah dans le cadre du « Projet Cassandra ».
Acculé par les sanctions imposées par les États-Unis, la crise économique au Liban et la crise induite par la pandémie, le Hezbollah a fortement activé son cartel de la drogue pour générer des fonds pouvant réaliser ses ambitions terroristes furtives. Les analystes du renseignement ont également établi des liens entre le Hezbollah et les saisies de drogue dans des endroits d’Europe centrale et méridionale. Il est également connu pour avoir un lien avec les cartels de la drogue latino-américains.
L’Iran a pris les devants depuis le début. C’est le visage derrière la façade appelée Hezbollah – l’utilisant pour faire avancer son propre programme terroriste.
En 2006, lorsque la guerre avec Israël a épuisé financièrement le Hezbollah, l’Iran a équipé l’organisation terroriste de laboratoires pour la fabrication de drogue. Les opérations ont rapidement trouvé le chemin de la Syrie lorsque la guerre civile a ravagé le pays.
Le déni flagrant du Hezbollah est de la poudre aux yeux. Le Captagon n’est que la pointe de l’iceberg. Des stupéfiants tels que l’héroïne, le crystal meth et le haschich font également leur apparition dans le monde depuis les bastions du Hezbollah au Liban et en Syrie. La direction du Hezbollah a même publiquement accepté de recevoir des fonds de l’Iran. Le département d’État américain a classé le Hezbollah parmi les cinq premières organisations criminelles mondiales.
Récemment, les garde-côtes indiens et l’escouade antiterroriste ont capturé un bateau iranien avec un équipage entièrement iranien au large des côtes du Gujarat. La menace de la drogue s’est propagée à l’échelle mondiale comme une épidémie.
Entre 2010 et 2019, le nombre estimé de consommateurs de drogues dans le monde a augmenté de 22 %. Si les projections se vérifient, d’ici 2030, le nombre de personnes consommant des drogues augmentera de 11 % dans le monde et de près de 40 % rien qu’en Afrique. Les chiffres racontent une sombre histoire : la consommation de drogue et ses troubles associés ont pris près d’un demi-million de vies et 18 millions d’années de vie en bonne santé en 2019. Les principaux marchés de la drogue sur le dark web valent désormais plus de 315 millions de dollars par an.
Les données suggèrent également que les expéditions de drogues faisant l’objet d’un trafic ont augmenté depuis l’année dernière. Entre 2015 et 2019, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ont enregistré une multiplication par cinq de la quantité de nouvelles substances psychoactives de synthèse saisies. Les saisies au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Ouest ont également considérablement augmenté.
C’est une menace qui peut et doit être combattue de toute urgence. Elle a un coût économique et social que le monde, déjà aux prises avec la pandémie de Covid, ne peut se permettre.
L’auteur de l’article est le doyen et directeur de l’Université centrale du Bihar du Sud. Les opinions exprimées sont personnelles
Poster un Commentaire