Pierre Saba : Accords avec Israël

L’un des principaux obstacles à la paix entre Israël et les Etats arabes encore hostiles à son existence est la nature de leurs régimes politiques.

Les Etats arabes ennemis d’Israël

La république algérienne « démocratique et populaire » n’est ni l’une ni l’autre, la tunisienne passe de dictature en dictature, la Libye vit une guerre civile qui interdit toute démocratie interne, la république « arabe syrienne » massacre son propre peuple, l’Irak est en proie au chaos confessionnel qui maintient la théocratie autoritaire, le Koweit, le Qatar sont des monarchies autoritaires et de Droit divin.

Ces régimes autoritaires canalisent depuis leurs installations les mécontentements populaires contre l’ennemi communément et obligatoirement admis : Israël.

Nul doute que s’ils disparaissaient au profit de régimes démocratiques en libérant leurs peuples de la haine du Juif et de l’Etat juif, ces Etats arabes signeraient avec lui des accords de paix.

Les Etats arabes en paix avec Israël

La république « arabe d’Egypte », le royaume « hachémite » de Jordanie et l’Autorité palestinienne (AP) se comportent à l’égard des traités de paix signés avec l’Etat hébreu à l’image de leurs intitulés.

L’Egypte

L’« arabité » de la république égyptienne soumet toutes les minorités coptes, chrétiennes orientales, et le reliquat juif à la domination ethnique arabe de l’Egypte. La paix avec Israël est devenue un accord de non-belligérance depuis l’assassinat du président Sadat qui avait décidé de la paix et de la démocratisation de l’Egypte. Sa disparition a glacé la paix avec Israël et la démocratie avec le peuple égyptien. Les récents rapprochements avec Jérusalem sont le reflet jaloux des accords de paix récents entre Israël et des Etats arabes et de la pression américaine.

La Jordanie

Sur le plan intérieur, le roi « hachémite » de Jordanie consacre la suprématie de sa famille sur le reste du pays. Sur le plan extérieur, la Jordanie a réduit les dispositions du traité de paix à une non-belligérance et se comporte pour le reste comme un Etat hostile à Israël.

L’AP

L’AP est une dictature militaire qui opprime son peuple et discrimine les minorités confessionnelles, politiques, sexuelles…tout en bénéficiant des agréments de paix avec Israël par des accords financiers, bancaires, commerciaux et sanitaires. Des élections, et des élections libres permettraient aux palestiniens de se libérer des personnages qui profitent des subsides israéliens, européens, de l’ONU, à leurs profits personnels. L’instauration d’un régime démocratique permettrait par la libre expression populaire de développer les accords de paix avec Jérusalem. Certes, des décennies d’enseignement de la haine des Juifs et d’Israël par l’AP rendront ardues de nouvelles négociations. Mais une AP démocratique, débarrassée de son régime mafieux et représentative de sa population organiserait la gestion des relations avec Jérusalem dans un objectif pacifiste alors qu’elle reste aujourd’hui tournée vers la destruction d’Israël.

Les Etats arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël

Sous l’impulsion de l’administration américaine du président Trump, le royaume du Maroc, celui du Bahreïn, les Emirats arabes unis et la république du Soudan ont normalisé leurs relations avec Israël par l’établissement de relations diplomatiques et générales.

Ces Etats sont tous en processus de démocratisation parlementaire.

Réserves

Même si la non-guerre vaut mieux que la guerre, les accords diplomatiques entre Israël et l’Egypte, la Jordanie et l’AP ont révélé la duplicité du Caire, d’Amman et de Ramallah. Après avoir obtenu des avantages territoriaux et financiers, ces régimes arabes ont tourné le dos à Israël et lui ont adressé une agressivité générale.

Simultanément ou presque, le Maroc a obtenu de Washington la reconnaissance diplomatique de la souveraineté marocaine sur le Sahara ex espagnol. Ce territoire revendiqué depuis son indépendance par le « Frente Polisario » est armé et financé par l’Algérie. Celle-ci a depuis rompu ses relations avec Rabat et diffuse une haine anti-israélienne et antisémite dans l’ensemble de sa sphère d’influence. L’écoute des « bulletins d’information » de « Radio Algérie internationale » est à cet effet édifiant. Il reste à espérer la pérennité de cet échange diplomatique entre Rabat, Jérusalem et Washington).

Les menaces iraniennes sur Bahreïn, les Emirats arabes unis et Israël constituent un socle diplomatique évident. Mais Jérusalem compte ici aussi sur la pérennité de ces reconnaissances diplomatiques bien au-delà des menaces temporelles iraniennes.

Enfin, le Soudan reçoit depuis ces accords des aides américaines attrayantes. Si elles devaient s’interrompre, les relations avec Israël seraient elles maintenues ?

Responsabilité des Etats occidentaux

L’axe qui lie des démocraties occidentales aux dictatures arabes ennemies ou hostiles à Israël est conduite par la France, membre du conseil de sécurité de l’ONU…au mépris des dispositions internationales relatives aux libertés et aux souverainetés des peuples et des Etats. Cet axe menace l’existence d’Israël et maintient les dictatures en place.

Plus que jamais, la rhétorique anti-israélienne est antisémite et contraire au Droit international public. La folle construction d’un Droit spécial visant Israël à l’exclusion de tous les autres (occupation, colonisation, illégitimité, etc.) ne doit pas exonérer les démocraties occidentales qui telle la France, la soutienne et l’initie.

Israël doit se décomplexer de ces accusations et les attaquer avec la vigueur du Droit et sans relâche. A cette fin, Jérusalem doit dénoncer les natures autocratiques des régimes qui les formulent et les lobbies antisémites qui ravagent le monde occidental.

En toutes hypothèses, quelle que soit la violence des attaques contre Israël, le compte des relations diplomatiques, économiques, commerciales, militaires, financières, maritimes est plus important et plus diversifié. Ce compte positif est en augmentation constante.

En dépit des naturelles réserves dues à l’expérience historique, les accords de paix et de normalisation entre Jérusalem et ses nouveaux partenaires consacrent la victoire de la paix, des échanges et de l’existence de l’Etat hébreu dont on ne répètera jamais assez qu’il est une bénéfique création de l’ONU.

Quant aux régimes oppressifs qui nuisent à leurs propres peuples et à la paix, ils sont encore un peu plus isolés en attendant leurs espérées disparitions.

Le Temps et le Droit sont des alliés. Ils sont finalement favorables à Israël.

Pierre Saba