En France, la campagne pré-électorale a conduit deux candidats à se déplacer en Arménie. Si Valérie Pécresse et Eric Zemmour ont ainsi fait le voyage à Erevan, c’est en raison de l’attrait que représente les électeurs franco-arméniens résidant en Arménie et en France et les électeurs français d’origine arménienne résidant en France.
Les Arméniens et les Franco-arméniens ne constituent pas un électorat homogène. Il apprécient néanmoins le courage électoral que représente tels déplacements. Dans une France désormais fractionnée en communautés, il existe en effet un électorat franco-turc, uniforme, vigilant et canalisé par le parti AKP du président turc Erdogan. Ils se souviennent des courses poursuites anti-arméniennes dans les rues de Valence et autres hostilités ailleurs. Ils soutiennent l’Arménie dans le blocus que lui fait subir la Turquie depuis plus de trente ans et dans le conflit qui l’oppose à l’Azerbaïdjan.
Au delà des nécessités électorales que représentent ces deux déplacements, il s’agit de la reconnaissance positive du fait arménien en France et de la solidarité nécessaire avec un peuple qui a subi un génocide.
Ce qui est surprenant, c’est que jusqu’à présent, aucune initiative identique ne se produit de la part de candidats politiques français pour se déplacer en Israël. Pourtant, les identités avec l’Arménie sont nombreuses. En voici quatre.
1- Liens naturels avec un autre pays
Des Franco-israéliens et des Français de confession juive attachés à Israël par les liens familiaux, amicaux et historiques vivent en France et en Israël.
2- Electorat
Ils ne constituent pas un électorat français homogène.
3- Politique
Ils n’ont pas d’option politique israélienne unique, et parfois n’en n’ont pas du tout. Seuls comptent la solidarité avec le peuple israélien menacé et le lien avec leurs familles et proches en Israël.
4- Sécurité
Le ministère français de l’Intérieur et des Cultes indique régulièrement qu’ils subissent en France les crimes et délits de haine raciste les plus nombreux alors qu’ils représentent moins d’un pour cent de la population.
Certes, il est difficile de comparer deux composantes nationales sans abuser des particularités de chacune.
Certes, la période électorale n’est pas encore commencée, et il est théoriquement possible que des déplacements en Israël interviennent d’ici l’élection présidentielle.
Pourtant, la haine antisémite, la propagande anti-israélienne, l’hostilité diplomatique française l’endroit d’ Israël à l’ONU et dans les organisations internationales, son indifférence et sa passivité au conseil de sécurité de l’ONU quant aux agressions que subit régulièrement la population israélienne, l’importance numérique d’un électorat et d’un lobby français hostile à l’existence de l’Etat hébreu, tout ceci forme un bloc panoramique qui ne laisse présager que peu de productivité électorale de déplacements de candidats en Israël.
Ce qui est sûr, c’est qu’effectuer des déplacements électoraux en Arménie et s’en abstenir en Israël alors que les analogies sont nombreuses confirmerait une négation supplémentaire, particulière et générale du fait juif en France. Il conviendrait alors, enfin, aux Français juifs et à leurs représentants de réagir à la mesure des inégalités subies.
Considérer l’ostracisme français anti-israélien comme le prix à payer de la juste capacité d’Israël à maintenir son droit de vivre est une indécence qui ne doit pas être infligée aux citoyens français de confession juive.
Pierre Saba
Israël supporte militairement l’Azerbaïdjan et l’a aidé à vaincre l’Arménie dans la guerre du Haut Karabagh en 2020.
Les visites récentes de politiciens français en Arménie sont purement électoralistes.
Elles ne traduisent pas un véritable souci de l’Arménie ; et il n’y a aucune raison que la France s’en soucie particulièrement.
Le cas de l’Arménie n’est pas exactement celui des « chrétiens d’Orient ». Présenter l’Arménie comme la victime de forces extérieures hostiles est un peu simpliste. Il s’agit d’un pays souverain qui n’a pas toujours fait les choix les plus judicieux.
Notons que dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, concernant surtout le Haut (« nagorny ») Karabakh, l’Azerbaïdjan utilise avec succès des armes (drones et autres) fournies par Israël.
Et si Israël a fait ce choix, c’est peut-être que l’Arménie lui est passablement hostile, ayant souvent voté des résolutions anti-israéliennes à l’ONU ; croyant, à tort, être « du bon côté » vus ses intérêts.
On est responsable de ses actes.
Le pouvoir de nuisance de la diplomatie haineuse de la France vis a vis d Israel s amenuise au rythme ou la France se rapetisse et s effrite .
Par contre autant je comprend le sens de la visite de Zemmour en Armenie , autant je trouve le » me too » de Pecresse assez pathetique .
Pour ce qui concerne Israel : qu ils restent chez eux , on a vraiment pas besoin de leur visite , et , en plus , il pleut en ce moment en Israel 😜
L’Arménie n’a que ses yeux pour pleurer.
Je ne vous expose pas ce qu’est Israël, sa puissance financière, son rôle politique international, sa puissance économique voire militaire, sa réalpolitik, son influence majeure.
Ne comparons pas ces deux pays, c’est inconvenant d’hypocrisie.
Seuls certains intellectuels Juifs peuvent avoir une pensée de compassion pour le peuple arméniens, son histoire et sa ressemblance au peuple juif.
La France connait bien ses ressortissants d’origine arménienne et ce n’est que le lien de l’amitié individuelle qui a motivé certaines prises de position. Il ne faut pas rechercher quelque intérêt électoraliste car justement l’électorat est très diversifié.
Prendre l’Arménie comme symbole de la préservation de la culture chrétienne et de son encrage européen peut être commenté mais cela nécessite beaucoup de précautions.