Le 10 décembre 2021, l’explosion d’un dépôt d’armes et de munitions dans un camp de réfugiés situé près de la ville de Tyr (Sud Liban), a provoqué le décès d’un responsable du Hamas et blessé une dizaine de membres de l’organisation terroriste. Lors des obsèques du terroriste à l’intérieur du camp, le 12 décembre 2021, un membre de l’Olp a ouvert le feu sur le cortège, tuant 3 militants de l’organisation terroriste. Cet épisode de la guerre intestine que se mènent les terroristes palestiniens au Sud Liban conduit à un double constat : les factions terroristes palestiniennes disposent d’un armement considérable et demeurent dans l’incapacité de s’entendre et de coexister.
1° le stock d’armes des milices palestiniennes au Liban
Le premier problème est celui de la possession, par les réfugiés palestiniens du Sud Liban, d’un stock d’armes considérables alors qu’ils sont censés vivre aux crochets de la communauté internationale. En effet, c’est elle qui verse de généreuses dotations à l’UNRWA (office de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche Orient) chargé de leur redistribution. Israël déplore, depuis de nombreuses années, une utilisation dévoyée des fonds alloués aux réfugiés palestiniens, dans une finalité terroriste. En vain.
Le Hamas a, naturellement, nié l’existence d’un tel stock d’armes, en expliquant que la puissante déflagration et l’incendie qui s’en étaient suivis (à proximité d’une mosquée) avaient été causés par un court-circuit électrique dans un entrepôt contenant des bonbonnes de gaz et d’oxygène (et des produits chimiques utilisés pour la lutte contre le Corona Virus). Pour autant, les autorités libanaises ont bien précisé qu’il n’en était rien (même si le Hamas tend toujours à édulcorer les évènements qu’Israël nomme « accident de travail »).
L’existence d’un tel dépôt d’armes illustre en quoi une partie des sommes versées par l’Onu et la communauté internationale le sont, non pour assurer la subsistance et le développement économique de la communauté palestinienne de diaspora, mais bien pour les préparer à la guerre en cultivant des valeurs centrées sur la haine, la rancune, la rancœur et le désir de vengeance. L’Onu serait donc bien inspirée de procéder à une enquête sur la possession et l’utilisation de ces armes, plutôt que de s’acharner à enquêter sur les soi-disant crimes de guerres que commettrait l’Etat juif, dans sa relation avec les palestiniens.
Pour mémoire, l’armement historique des réfugiés palestiniens trouve son origine dans l’accord du Caire du 3 novembre 1969, passé entre Yasser Arafat (fondateur de l’organisation de libération de la Palestine) et le responsable de l’armée libanaise. À cette époque, Yasser Arafat avait négocié avec les autorités libanaises, le droit, pour les Fédayins palestiniens, de s’armer et de lancer des attaques contre Israël, en contrepartie de la reconnaissance de la souveraineté pleine et entière du Liban sur le territoire où les Palestiniens s’étaient installés. L’accord interdisait, en outre, à l’armée libanaise, de pénétrer dans les camps, laissant aux factions palestiniennes le soin d’assurer leur propre sécurité.
Cet accord du Caire s’est, en réalité, avéré être une véritable catastrophe tant pour le Liban que pour la communauté internationale. En effet, les terroristes palestiniens se sont vus reconnaître une légitimité pour agir, de façon armée, et en toute impunité contre Israël et contre les intérêts libanais. Aussi, le pays du cèdre qui était un exemple de tolérance, de paix et de tranquillité au Moyen Orient est devenu le théâtre d’une haine intercommunautaire et une source d’instabilité, conduisant à sa quasi-destruction.
En effet, les milices palestiniennes ont utilisé leurs armes pour commettre des exactions contre la population civile libanaise, en se constituant tel un Etat dans l’Etat. Sur ce point, ils ont été d’une extraordinaire ingratitude à l’égard du pays qui les a accueillis. D’ailleurs, ils ont assassiné le Président Bachir Gémayel (le 14 septembre 1982), lui reprochant sa trop grande proximité avec l’Etat d’Israël. Les milices phalangistes ont alors été amenées à se venger (immédiatement) en massacrant des milliers de palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila…
C’est finalement Amine Gemayel qui a décidé d’abroger l’accord du Caire, en juin 1987. Deux ans plus tard (le 22 octobre 1989), l’accord de Taef a envisagé une réconciliation nationale des libanais : pour mettre un terme à la guerre civile débutée en 1975, il était envisagé le désarmement des milices armées, notamment palestiniennes, ce à quoi les palestiniens n’ont jamais déféré, et pour cause.
L’accord de Taef a autorisé le Hezbollah à poursuivre la lutte armée contre Israël. L’organisation terroriste chiite en a donc profité pour réaliser une véritable OPA sur le pays en se transformant en Parti politique, tout en contrôlant les médias, les associations caritatives, les institutions du pays, son administration, ses ressources, ses décisions stratégiques, et bien évidemment en conservant sa propre armée. Or, le Hezbollah n’a jamais été opposé à la possession d’armes par les palestiniens.
2° la guerre Olp – Hamas au Liban
Le Hamas et le Fatah se disputent le contrôle des 12 camps de réfugies palestiniens situés au Liban, qui hébergent près de 200 000 palestiniens. L’inconvénient résulte de ce que le Hamas y étend son influence (depuis sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007), à l’origine de multiples affrontements armés entre les deux organisations. Or, les palestiniens du Liban (tout comme ceux des territoires sous contrôle palestinien) sont de plus en plus séduits par les sirènes du Hamas, compte tenu de l’absence de progrès des négociations entre le Fatah et Israël (Mahmoud Abbas a d’ailleurs été contraint d’annuler les élections prévues en mai 2021, de peur de les perdre).
L’épisode du 12 décembre 2021 n’est donc qu’une nouvelle illustration de cette guerre que se mènent les deux organisations palestiniennes : des témoins ont d’ailleurs confirmé que c’est bien un membre du Fatah qui a tiré, même si le mouvement dirigé par Mahmoud Abbas le conteste catégoriquement.
Théoriquement, le Liban devrait s’en tenir à la résolution 1559 de l’Onu (adoptée le 2 septembre 2004) qui interdit aux milices implantées sur le territoire libanais de détenir des armes, mais dans ce cas, le Hezbollah perdrait sa raison d’être. En outre, le peuple palestinien (né de la charte de Olp de 1968) est persuadé devoir remplir une mission : détruire l’entité sioniste, objectif qui est définitivement inscrit dans son ADN…
D à placé la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction devant les palestiniens. Pour l’heure ils ont choisi la mort. Mauvaise pioche. Ce mauvais choix a également été fait par le Liban, la Syrie et l’Irak, qui ont quasiment disparu. Moralité à l’attention de l’Olp et du Hamas : pour éviter de disparaître, mieux vaut faire la paix avec Israël.
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