Il est habillé d’un beau blazer bleu, d’un pantalon gris, d’une chemise blanche et d’une cravate. Il est bien rasé et il a dans sa main une feuille: il y a marqué “Monsieur Perez”
Je suis à Tunis, Carthage. Je me dirige vers lui. Il me fait un large sourire édenté: c’est le chauffeur du transfert de l’Hôtel Résidence à Gamarthe. Il prend en charge de suite mes valises et me demande de le suivre. Nous arrivons dans un parking où attend une limousine noire.
Il m’invite à rentrer. La voiture brille de 1000 feux. Un accoudoir me sépare de Myriam. Sans rien dire la voiture démarre. L’hôtel se trouve à 15 km environ. Il me dit “Bienvenue”. Je sais que cela n’est pas une simple formule de politesse, je le connais depuis des années.
En chemin nous sommes stoppés par un feu tricolore qui ne fonctionne pas. C’est un policier qui fait la circulation. Il est armé d’un sifflet et montre son autorité; il nous dit de stopper.
J’ouvre les fenêtres. Je sens l’odeur du lac. Il pue, je remplis mes poumons, je sais que je suis à Tunis, une odeur magique: mon Chanel numéro cinq à moi. J’adore.
D’un coup on frappe à la fenêtre. C’est une femme qui propose des paquets de Kleenex pour cacher sa mendicité. Je lui donne deux dinars. Elle me bénit. Elle me souhaite bonheur santé longue vie.
Nous ne sommes plus très loin. Nous arrivons. Un gros portail va s’ouvrir. La sécurité vérifie les entrées. Ils me reconnaissent. Ils me font des signes d’affection. Ils me disent “Bienvenue Bienvenue Bienvenue”.
Je suis fou de joie de les retrouver. La limousine avance devant la porte de l’hôtel. Ce n’est pas une porte qui s’ouvre automatiquement. Je monte les quelques marches. 4 ou 5 personnes s’occupent de moi. Encore une autre fois “Bienvenue Bienvenue”.
Ils sont impeccables, bien rasés, propres sur eux. Je passe le sas de sécurité et je pénètre dans une réception magnifique, style Art Deco années 30.
Une odeur de fleur d’oranger chatouille mes narines. Je me dirige vers la réception. Je suis accueilli par trois Miss Monde. Elles sont heureuses de me revoir et cachent mal leur enthousiasme. Je vois qu’elle se retiennent. Les formalités se font en deux minutes et elles m’annoncent que j’ai toujours la même chambre, la chambre 250, ma chambre depuis de nombreuses années.
Mes valises sont déjà ouvertes. Il y a Fatima et Leïla qui rangent tout à leur place, elles savent même que mes sous-vêtements sont dans le tiroir de droite.
Je pénètre dans la chambre, la première chose que je fais c’est d’ouvrir la fenêtre pour observer la piscine, le jardin et enfin la mer tout au fond. Fatima est folle de joie, elle demande des nouvelles de ma santé. Elle me demande si j’ai bien voyagé. Elle connaît tous mes petits besoins: une coupe de fruits m’attend. La chambre est remplie de fleurs de jasmin, j’ouvre une bouteille de Safia, je bois trois verres. J’adore cette eau, je déguste quelques dattes et je réalise que je suis enfin chez moi, en Tunisie, mon pays natal, mon cher pays.
Durant mon séjour j’ai rencontré un groupe de pèlerins bien sympathiques, ils étaient dirigés par un certain René Trabelsi. Ils étaient de confession israélite et au moment de leur chabat, ils m’ont convié. Alors là un des plus beaux moments de ma vie, c’était un vendredi soir. Ils ont bu. Ils ont chanté leur D.ieu avec une telle ferveur que d’un coup j’ai cessé d’être mécréant.
Le lendemain ils ont apporté avec eux les Rouleaux de la Loi. Ils ont pris soin de l’envelopper dans un immense châle blanc, c’était posé sur une table également nappée de blanc, l’ensemble était majestueux.
Après la prière un cocktail était organisé, encore une occasion de boire plus que de raison et de chanter et d’implorer leur D.ieu. C’était trop agréable. Heureusement au bout de 3 ou 4 jours ils sont partis et j’ai retrouvé mon calme que j’affectionne tellement.
Moi j’adore prendre le petit déjeuner dehors sur la terrasse, je préfère parler aux oiseaux, je préfère caresser le chat de l’hôtel, un habitué comme moi.
Très souvent je suis rejoint par la très jolie et truculente Olfa, une voisine de l’hôtel. Elle se pare tous les jours de vêtements différents Chanel Dior Hermès. Elle dépose sa fille au lycée Cailloux de la Marsa. Elle est trop sympathique. Elle parle 3 mots en français 2 mots en arabe, un mélange exquis.
Ensuite je vais me promener sur la plage. Je vais plonger dans la piscine chauffée. Je vais aller au hammam me faire masser.
J’aime cette vie. Je crois que je vais passer l’hiver ici. J’ai réussi à obtenir un prix qui me convient, le directeur a fait le maximum. Il s’appelle Mehdi, un aristocrate de la Goulette. Je l’adore. J’aurais voulu qu’il soit mon fils tellement j’ai de l’affection pour lui.
J’ai tout un programme. Je vais aller aux puces de Melasine. Là-bas il y a des trésors. Je vais aller à la fripe, j’ai tout mon temps.
Le soir je mets mes habits du dimanche car là bas c’est tous les jours dimanche.
Je vais également au Champ de courses Ka Saar Said tenter ma chance.
Je me sens tellement bien en Tunisie. J’ai tellement de peine de la mauvaise santé de leur économie. J’ai envie d’en devenir Président de la république, j’ai toutes les solutions.
Voilà, j’ai terminé ma déclaration d’amour envers ces gens et ce pays. Je t’aime, Tunisie de mon cœur, même tes défauts je les aime, je ne résisterai pas longtemps pour y résider en permanence.
N’en déplaise à mes coreligionnaires. Ils n’arrivent pas à comprendre mon sentiment. Ils mélangent politique et amour. Moi j’ai choisi l’amour!!!!!
© Charly Perez
Vous faites ce que vous voulez, pour ma part, je n’irai pas dans un pays où Israël n’est pas le bienvenu. Je sais la liste est longue, Turquie, différents pays arabes dont l’Algérie, bientôt le Chili … c’est comme ça !
Comme vous, Marcel…
A titre personnel
Je n’irai pas
Les dirigeants actuels de la Tunisie sont au dessous de tout ! Mais ils ne sont pas la Tunisie . Les pauvres citoyens tunisiens , travailleurs, intelligents et cultivés sont au dessus de la clique islamiste qui bouche l’horizon et interdit d’installer le progrès et la prospérité . J’ai de la peine pour mes copains tunisiens . Le Résidence à Gammarth est une perfection hôtelière .La lumière , les parfums de ce coin de paradis , la mer apaisée et surtout la gentillesse des gens , tout m’incite à y retourner mais je n’accepterai jamais de lire « l’entité sioniste » au lieu du nom de mon pays de cœur .
Un pays qui crache sur mon peuple , que ce soit une dictature arrierée islamiste ou gauchiste ,n aura jamais pour moi aucun interet : meme en me payant je n accepterai pas de m y rendre , il y a du soleil et des plages dans des coins civilisés .