La vérité, la réalité, c’est que me voilà cloué chez moi depuis deux mois, d’abord par des déchirures musculaires dues à des crampes insupportables, puis par une bronchite asthmatiforme d’une extrême intensité, et que cela fait donc plus de deux mois que je ne peux dormir la nuit et que je passe mes nuits à lire et écouter de la musique, bien calé dans un fauteuil, conversant avec mes chats.
Mais cela n’interdit pas, bien au contraire de rêver évasion, voyages, bonheurs….
Nous irions, nous irions, voir la maison de Colette, il y a des rosiers et le petit chemin qu’elle prenait pour aller chercher le pain
Nous irions, nous irions, ça n’est pas loin, voir le Château de Saint Fargeau, il est tout de briques rouges, la Grande Mademoiselle y était amoureuse. Et puis il y a cette auberge en face et au matin les cygnes se font des grâces entre les nénuphars
Nous traverserions des bois aux couleurs dorées, nous irions, nous irions, longeant la Loire , la traversant, jusqu’à Sancerre, dorée en est la vigne, dorée en est la ville, et le vin dans les verres, pour faire joli est lui aussi doré comme le fond des yeux d’une femme qui sourit
Nous irions à Bourges, il y a des concerts de jazz, des chansons, des spectacles pleins de joie et cette rue qui monte est toute décorée, enjolivée toute l’année de si jolies boutiques à charmer le regard, à donner des envies
Nous roulerions, traversant des montagnes le soir nous arriverions jusqu’au Puy de Sancy, il y a une grande auberge, et au matin on voit la montagne couverte de neige, des skieurs prennent le téléphérique, on peut le prendre aussi, là haut le thé est russe ou bien fumé de Chine et la tarte aux myrtilles régal pour le palais, au haut de la montagne toute blanche en hiver
Nous irions, nous irions jusqu’à Salers, la ville en est charmante, toute magique et le jour et la nuit, on voit de grandes vaches rouges, une race unique, antique, avec de grandes cornes, et des cloches qui sonnent quand elles sont au pré, leur entrecôte est la meilleure au monde
On irait, on irait
On irait jusqu’à Sète
À Sète il y a là mer, la mer très bleue, et de grands bateaux pleins de couleurs parfois les marins font des joutes comme des chevaliers le vaincu tombé à l’eau, le vainqueur porté en gloire tel un héros
À Sète il y a la mer, la mer si bleue, à Sète il y ce bateau et toi sur ce bateau qui te prélasses au soleil, qui fait la belle, comme une déesse adorable et dorée au soleil de la mer de cette mer si bleue.
© Jacques Neuburger
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