par Shiryn Ghermezian
Lalela Mswane, Miss Univers Afrique du Sud 2021, sur scène lors du segment Top 3 Final Look du 70e concours Miss Univers le 12 décembre 2021. Photo : Benjamin Askinas
Miss Afrique du Sud, Lalela Mswane, a parlé publiquement mercredi des efforts déployés pour lui faire boycotter le concours Miss Univers en Israël et des menaces de mort qui l’ont empêchée de dormir la nuit.
Mswane, 24 ans, était entourée d’une grande foule de fans – ainsi que d’autres qui ont scandé « Palestine libre » – alors qu’elle atterrissait mercredi à l’aéroport international OR Tambo d’Afrique du Sud, selon les médias locaux, rentrant chez elle après avoir terminé troisième au concours du 12 décembre à Eilat.
Les partisans sud-africains du mouvement BDS contre Israël avaient exhorté la reine de beauté à se retirer de la compétition, en utilisant des hashtags comprenant « #NotMyMissSouthAfrica ». Le ministère sud-africain des Sports, des Arts et de la Culture a également déclaré qu’il ne soutiendrait pas Mwane après des tentatives infructueuses pour la convaincre de ne pas participer au concours.
Lors d’une conférence de presse mercredi après son arrivée dans son pays d’origine, Mwane a admis qu’elle s’était sentie « désespérée » et « profondément déçue » lorsque le gouvernement a fait son annonce en novembre, a rapporté la chaîne sud-africaine Channel 24 .
« Je me sentais abandonnée (par mon pays). J’ai aussi ressenti un peu de colère parce que je ne sais pas ce que j’avais fait de si mal », a déclaré la reine de beauté les larmes aux yeux. « Je ne comprendrai jamais ce que j’ai fait pour que les gens se sentent justifiés dans leurs actions. Tu n’as pas à être pour moi, mais tu n’as pas à être contre moi. Vous n’avez certainement pas à me souhaiter la mort parce que j’ai fait un choix. Je n’ai jamais déclenché de guerre. C’est bien plus grand que moi. Tout ce que j’ai fait, c’est de poursuivre un de mes rêves.
En lisant une déclaration qu’elle a préparée, la reine de beauté a déclaré qu’elle savait que représenter l’Afrique du Sud « n’allait pas se faire en douceur » mais qu’elle ne s’attendait pas à « un baptême par le feu ».
« J’étais quelque part entre les deux », a-t-elle expliqué. « J’espérais le meilleur, mais je m’attendais aussi à chaque mauvaise chose, et j’ai l’impression que chaque mauvaise chose est devenue l’une des plus belles choses qui puisse m’arriver. »
Au bord des larmes, elle s’est ensuite souvenue des menaces de mort qu’elle avait reçues pour avoir participé au concours Miss Univers.
«Parfois, je me demande si y aller était même le bon choix. Tout simplement parce que lorsque j’ai pris cette décision, il ne s’agissait plus de moi mais de la sécurité de ma famille et de ceux que j’aime », a-t-elle déclaré aux médias. « Et recevoir des menaces de mort, ne pas pouvoir dormir, je ne pense même pas m’être préparée pour cette compétition, donc pour moi, être troisième est la plus grande victoire que j’aie jamais pu remporter, et je suis extrêmement fière de moi .
« J’ai toujours dit que je portais les espoirs de tant de jeunes filles en Afrique du Sud. Et j’espère que mes actions vous ont inspiré à choisir le courage plutôt que le confort chaque fois que vous en avez l’occasion.
Mwane a également décrit son parcours Miss Univers comme « extrêmement enrichissant ».
Ses commentaires interviennent après qu’une organisation à but non lucratif a déclaré qu’elle s’efforçait de traduire en justice le gouvernement sud-africain pour « intimidation » de Mwane et pour avoir retiré son soutien à la candidate de Miss Univers, une décision que le groupe a qualifiée d' »inconstitutionnelle et irrationnelle« .
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