chez Cyril Hanouna
Par John Timsit Publié hier à 23:55, mis à jour il y a 2 heures
Le candidat à la présidentielle était l’invité de la nouvelle émission politique de l’animateur phare de C8.
C’était un face-à-face autant qu’attendu qu’inattendu. Invité de Cyril Hanouna sur C8 pour sa nouvelle émission, Face à Baba, Éric Zemmour était face au présentateur et à plusieurs invités comme le journaliste et militant antispéciste Aymeric Caron, la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les Femmes et les Hommes Elisabeth Moreno ou le député LFI Alexis Corbière. Deux heures durant, le candidat a dû davantage répondre à ses anciennes déclarations qu’à détailler point par point son projet présidentiel.
«Composer un gouvernement, c’est facile»
Face aux questions du présentateur, Éric Zemmour a une nouvelle fois joué sa partition, en prônant rapidement une politique d’assimilation. S’il a précisé n’avoir «rien contre les musulmans», il a expliqué avoir des personnes de cette religion dans son équipe de campagne.
Pour lui justement, «composer un gouvernement, c’est facile». Souvent tancé pour son manque de poids lourds et d’équipes structurées, Éric Zemmour l’affirme: une fois élu, «il y a de quoi former plusieurs gouvernements» dans la tendance politique dans laquelle il se retrouve: gaullo-bonapartiste.
«L’OPA» d’Eric Zemmour sur la twittosphère LR et RN
Interrogé par Mathieu Kassovitz en visio sur leurs origines juives communes et sur la promotion de la diversité de l’acteur, Éric Zemmour a défendu «nos ancêtres les Gaulois». «Pour que la France reste la France, il faut que toutes les vagues d’immigration s’imprègnent à cette culture française imprégnée de christianisme et de culture gréco-romaine», a pointé l’ancien essayiste qui est revenu sur son enfance en France dans les années 1960 pour justifier sa politique assimilationniste.
Face à Aymeric Caron, Éric Zemmour a dû se défendre face aux accusations de racisme lancées par le chroniqueur. Dans un débat sous tension, la discussion a vite viré au dialogue de sourds. Reprenant sa comparaison entre l’islam et le communisme, le candidat a réitéré sa volonté de «défendre sa culture» sans croire qu’elle est au-dessus des autres. Sur le sujet de l’immigration et des mineurs isolés, la joute est partie dans une bataille de chiffres obscure et cafouilleuse. «L’immigration est une malchance pour la France depuis des années», a même lancé le polémiste qui termine sur une dernière pique contre le véganisme du chroniqueur: «Monsieur Caron a de la tendresse pour les moustiques, moi j’ai de la tendresse pour les Français.»
Le candidat à l’élection présidentielle a également été confronté à son ami chroniqueur Éric Naulleau, positionné à gauche sur l’échiquier politique et qui subit une vague de critiques depuis qu’il s’est rendu à son meeting de Villepinte, plus par fidélité personnelle que par soutien partisan. Au cours du presque seul échange calme de la soirée, les deux hommes ont rendu réciproquement hommage à leur amitié qui a commencé dans les années 2000 lorsqu’ils étaient chroniqueurs chez Laurent Ruquier.
«Si Monsieur Macron est réélu, il y aura la GPA», dit Zemmour
Après avoir confronté Bruno Le Maire la semaine dernière, Éric Zemmour s’est opposé à une nouvelle membre du gouvernement: Elisabeth Moreno. Sur la question des droits des femmes, l’ancien polémiste s’est défendu face à deux angles d’attaques : sa misogynie et son opposition à la parité. Selon lui, les femmes «peuvent prendre tous les rôles, toutes les fonctions, tous les métiers (…) elles ont une intelligence bien égale à celle des hommes et donc peuvent donc prendre les mêmes métiers que les hommes.» Attaqué sur son idéologie et ses écrits sur ces questions, et questionné par la ministre, Éric Zemmour a tranché : «Si le féminisme, c’est l’égalité entre les hommes et les femmes, je suis féministe, si le féminisme, c’est l’indifférenciation, alors je ne suis pas féministe.»
Les deux personnalités se sont enfin affrontées sur les questions des transgenres et de la PMA pour toutes. «Si Monsieur Macron est réélu, il y aura la GPA», a fait mine de prédire Éric Zemmour. Au fil d’une conversation électrique sur le fond mais de bonne tenue, le mouvement MeToo s’est invité entre les débatteurs. Si Éric Zemmour a voulu faire dériver le débat vers l’islamisation de la société et de ses conséquences sur les femmes, la ministre a év
évoqué les meurtres conjugaux en zone rurale.
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Face au député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, Éric Zemmour a récusé le terme d’extrême-droite employé par l’élu mélenchoniste. Lequel ne semblait pas à l’aise pour se définir d’extrême-gauche. Alors que le député avait lancé la discussion sur l’éducation nationale, Éric Zemmour s’est placé sur le terrain idéologique, éreintant le communisme de son adversaire et son admiration pour Lénine ou Robespierre. Dans la lignée de sa déclaration de candidature, le leader nationaliste a dit préféré la France à la République. Tout l’inverse de l’insoumis. «Au nom de la République, vous êtes capables de tuer la France», surenchérit Éric Zemmour
Avec son lancement de campagne fin novembre, sa grande démonstration de force à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 5 décembre et sa forte présence médiatique depuis quelques jours, l’impétrant a tenté de reprendre la main d’un mois de novembre marqué par plusieurs polémiques, un déplacement compliqué à Marseille et un enrayement de sa dynamique dans les sondages.
Dans la dernière enquête Harris Interactive pour Challenges, le candidat de Reconquête atteint 15% d’intentions de voix, juste derrière Marine Le Pen (16%) et Valérie Pécresse (17%). «C’est la marge d’erreur. On est à égalité. La gauche est très loin derrière», indique le leader de Renconquête. Et de poursuivre, confiant, qu’il puisse prendre le dessus sondagier : «C’est un jeu à trois (…). Les électeurs du RN n’ont plus le droit de vote parce que Marine Le Pen perd tout le temps.» Avant d’ajouter que Valérie Pécresse ne serait pas au second tour sans sa candidature.
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