Autour de ce flagrant déni de justice que fut la conduite d’un procès sans procès et d’un crime terrifiant sans réelle condamnation.
Cette histoire de non – justice rendue, amenant une injustice flagrante, et qui nous préoccupe tant, a ceci de particulier qu’elle est toute entière selon la légalité et menée selon les lois de la république et dans le cadre de ses lois.
On ne peut pas remettre en question la séparation des pouvoirs, on ne peut pas remettre en question la souveraineté et l’indépendance des juges, à défaut de quoi ce serait l’édifice républicain lui même qui s’effondrerait.
Il y a de grandes injustices ainsi – et dans de très rares cas parfois, peut-être, une sorte de justice tardive : ainsi il semblerait que puisse enfin être refaite l’instruction du procès dont fut victime le célèbre bien malgré lui Omar.
L’indignation d’un Jacques Chirac qui aura la détermination de gracier le condamné présumé criminel et si peu vraisemblable coupable, la persévérance de personnes d’énergie et de prestige comme Jean Marie Rouart, auront peut-être raison de cette injustice.
Quelle différence avec l’affaire qui nous soucie tant: tout d’abord elle apparaît comme essentiellement communautaire, à la différence de celle que j’évoque: si le sort du pauvre Omar a pu susciter une large indignation, la conduite du procès ou plutôt du non-procès de l’assassin de Sarah Halimi suscite peu d’intérêt hors du milieu juif.
On se ferait même volontiers jeter à la face un: “Oh, vous, les Juifs, jamais contents.”
Ensuite, si il existe un mécanisme social bien rodé, un état des consciences comme prêt à l’avance, une mentalité morale déjà en place, afin de lutter contre une injuste condamnation et tenter de sauver la victime de ce qui apparaît être comme une machination judiciaire, inversement il n’existe aucune structure mentale prête à exiger une sanction plus lourde, un jugement réel, d’un évident coupable.
Oui, c’est une évidence: nous sommes en face d’un très légal déni de justice, nous sommes en face d’un très réel et très légal refus d’enquêter à fond, nous sommes en face d’un cas limite qui vient souligner les failles d’un système judiciaire poussiéreux, en décalage avec les problèmes de société actuels, et auquel aucun, je dis bien aucun, ministre de la justice, que celui-ci soit de droite ou de gauche, n’a jamais eu le courage de s’affronter.
À ceci s’ajoute un système carcéral à la fois relâché et dans lequel toutes les combines sont possibles et à la fois d’un état général innommable et qui fait honte à un pays civilisé.
Pour ma part je ne pardonnerai jamais à madame Taubira, cette personne qui ne cesse de parler d’injustice, cette progressiste qui mit en scène sa démission, quittant son ministère à vélo sous les flashs des photographes, de n’avoir strictement rien fait pour améliorer le fonctionnement de la justice de ce pays et surtout pour rendre supportables les conditions d’hygiène de nos prisons françaises et y créer suffisamment de places correctes pour qu’un juge puisse condamner réellement un jeune délinquant sans se voir confronté à un insoluble problème d’espace et sans craindre le voir ressortir un mois ou six mois plus tard pire qu’au jour de sa condamnation.
Peu d’élus, hors Eric Ciotti, m’ont donné l’impression de vouloir faire changer les choses – et ce sera en changeant la loi, changement qui n’aura pas d’effet rétroactif.
Nous connaissons là un terrible et terrifiant échec puisque c’est un échec moral.
lorsque le socle de l’équilibre républicain se fissure, les premières et définitives victimes en sont toujours les nôtres, les Juifs
Je ne sais s’il est consolant de se redire combien dans une époque aussi agitée il est noble et beau de tenir pour peut-être encore plus important de préserver l’équilibre républicain que de faire que le droit soit dit au prix d’un déni de légalité de la chose jugée. Car le fait est que pour ma part, au risque de choquer, et de me choquer moi même dans ma volonté qu’une véritable justice soit rendue, dans ma souffrance d’assister impuissant à cette façon dont la notion même de justice fut bafouée par une juge d’instruction, je voudrais quand même rappeler combien l’édifice républicain est chose précieuse et fragile et que lorsque le socle de l’équilibre républicain se fissure, in fine les premières et définitives victimes en sont toujours les nôtres, les Juifs.
43Vous, Edith Ochs, Patricia Abitbol et 40 autres personnes8 commentairesJ’aimeCommenter
Il me semble qu un des desseins a peine cachés de la macronie est l americanisation de la societe , le multiculturalisme egalitaire au sens ou toutes les cultures ( et surtout la culture islamique comme par hasard) sont egales a la culture française .
D ailleurs la France de 2021 ressemble plus aux USA qu a la France de 1980 , la laicité , specificité bien française devrait aussi sombrer dans l oubli , malgré les discours lenifiants
Fait significatif : Macron est soutenu par France Inter, la radio du PIR, et par Slate et Libération : les Rivarols bobos. Ah j’oubliais, et non des moindres : des partisans de l’eugénisme font aussi partie de la macronie. Charmant tableau, n’est-ce pas ?