Israël aurait ordonné les frappes aériennes après que des rapports de renseignement ont suggéré que la Syrie reconstruisait ses capacités d’armes chimiques.
Par LE PERSONNEL DU POST DE JERUSALEM Publié 13 DÉCEMBRE 2021 17:59
Le personnel médical syrien participe à un exercice de formation pour apprendre à traiter les victimes d’attaques aux armes chimiques, lors d’un cours organisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaziantep, Turquie, le 20 juillet 2017(crédit photo : REUTERS/MURAD SEZER)
Des frappes aériennes israéliennes présumées en juin ont visé trois installations d’armes chimiques en Syrie, a rapporté lundi le Washington Post.
Les frappes aériennes du 8 juin qui ont visé les trois cibles militaires, situées près de Damas et de Homs, ont tué sept soldats, dont un colonel syrien qui travaillait dans un laboratoire militaire top secret, selon le rapport. L’officier, identifié comme étant Ayham Ismail, aurait été en poste dans une usine de fabrication d’armes chimiques à Masyaf en tant qu’ingénieur militaire.
Les frappes aériennes israéliennes présumées, qui dans le passé visaient des milices pro-iraniennes – des supplétifs iraniens – basées en Syrie, ont été jugées inhabituelles en raison de leur ciblage d’installations militaires syriennes.
Les frappes feraient partie d’une campagne israélienne visant à mettre un terme aux tentatives de la Syrie de redémarrer sa production d’armes chimiques avant qu’aucune arme ne puisse être fabriquée, ont déclaré deux agents du renseignement au Post. Une frappe sur un stock existant d’agents neurotoxiques, ou de gaz neurotoxiques, pourrait libérer des gaz dangereux et mortels dans les villes et villages syriens voisins de la région.
Israël a ordonné les frappes aériennes après que des rapports de renseignement ont suggéré que la Syrie reconstruisait ses capacités d’armes chimiques et après que l’armée syrienne a importé avec succès un produit chimique pouvant être utilisé pour fabriquer du gaz sarin, ont déclaré quatre officiers de renseignement occidentaux, selon le Post.
Une attaque massive au gaz sarin menée par le régime du président syrien Bachar al-Assad en août 2013, pendant la guerre civile syrienne, a tué plus de 1 400 civils dans la banlieue de Damas de Ghouta.
En outre, il y a eu de nombreux rapports sur l’utilisation d’armes chimiques pendant la guerre civile syrienne à la fois par le régime d’Assad et par l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL).
Deux rapports publiés l’année dernière faisaient état de quatre attaques d’armes chimiques syriennes contre ses propres citoyens en 2017 et en 2018, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, a déclaré à la Première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre, ajoutant que le régime d’Assad l’avait fait, même s’il avait adhéré à la Convention sur les armes chimiques (CAC).
Un rapport de l’agence de presse d’État syrienne SANA indique que les frappes aériennes du 8 juin ont visé la ville de Sahnaya et des sites appartenant à la première division d’Al-Kiswah, ainsi que des batteries de défense aérienne et un bataillon de missiles appartenant à la 155e brigade au nord de Damas.
Les responsables israéliens ont refusé de commenter les attaques. Les responsables syriens ont nié avoir utilisé ou fabriqué des armes chimiques depuis 2013.
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