Elle a quatorze ans, grande et un peu forte pour son âge. Tôt le matin du mercredi 8 décembre, cette écolière studieuse prépare son sac à dos avec un soin tout particulier. Livres, cahiers, crayons, stylo – et un grand couteau.
A la réflexion elle ajoute des vêtements de rechange. Elle sait qu’il y a des caméras de surveillance un peu partout et elle ne veut pas se faire prendre. La voilà partie, marchant vite, la tête baissée, espérant que son voile noir la rend méconnaissable.
Elle a repéré sa cible, a même échangé un bref regard avec elle avant de baisser les yeux.
Le temps est venu de passer à l’action. Pendant ce temps, ignorante du danger, une jeune mère de famille conduit ses enfants à la garderie.
Les trois plus petits sont dans une poussette et les deux « grands » – l’aîné a un peu plus de cinq ans – marchent à ses côtés.
L’adolescente – peut-on encore dire la fillette ? – se rapproche et enfonce avec détermination le couteau dans le dos de la maman qui pousse un cri de douleur mais ne comprend pas ce qui lui arrive, jusqu’à ce que le gamin de cinq ans s’écrie « Maman tu as un couteau dans le dos . »
Quant à la petite tueuse, sans prendre la peine de retirer le couteau du dos de sa victime, la tête toujours baissée elle reprend tranquillement le chemin de l’établissement où elle est scolarisée et où elle s’empresse de se changer, aidée, selon les soupçons de la police, par une ou plusieurs enseignantes.
D’abord traitée sur place, la maman a été rapidement transportée à l’hôpital Hadassah du Mont Scopus qui se trouve non loin de là.
Pendant ce temps les forces de sécurité israéliennes rapidement arrivées sur les lieux ont retrouvé sans peine la jeune terroriste sagement installée sur les bancs de l’école.
Côté palestinien les réactions ne tardent pas.
Le Hamas, comme il le fait lors de chaque attentat, s’empresse de saluer: « les actions héroïques en Cisjordanie et à Jérusalem, dont la plus récente a été l’attaque au couteau d’un colon à Sheikh Jarrah, prouvent la grandeur de notre peuple dont la résistance ne peut être brisée. »
Autre mouvement terroriste, la Jihad Islamique salue à son tour l’attentat. L’Autorité palestinienne, elle, garde le silence. La nouvelle n’a pas fait la Une de la presse française, mais admirons tout de même le flash aussi aseptisé que tendancieux publié par ce grand quotidien d’information qu’est Le Figaro, avant même d’être en possession de tous les faits :
« La police israélienne recherche mercredi matin l’auteure présumée d’une attaque au couteau qui a blessé au dos une femme dans un quartier de Jérusalem-Est, partie de la ville sainte occupée et annexée par l’État hébreu. »
Et maintenant ? La victime, qui n’a pas été gravement atteinte, a déjà pu regagner son domicile.
Son assaillante est aux mains de la justice. Que réserve l’avenir à cette gamine pas encore sortie de l’enfance qui n’a pas agi sous l’empire d’un coup de tête mais à longuement préparé son action ?
Et qui condamnera l’incitation et l’éducation mortifères qui poussent des petits palestiniens à frapper les Juifs maudits en rêvant de gloire ou même de l’auréole du martyr ?
Michèle Mazel
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