Publié par brzustowskiTerre-des-Juifs.com > Iran > Une équipe de 1 000 agents du Mossad et 10 scientifiques iraniens «dissidents» ont saboté pendant 11 mois des sites nucléaires iraniens
– reportage
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Quatre frappes succesives étalées durant 11 mois
Les 10 scientifiques iraniens recrutés par des agents israéliens ont accepté de saboter la centrifugeuse souterraine A1000 à Natanz en avril, estimant (ou croyant) qu’ils agissaient pour le compte de groupes dissidents internationaux, a révélé le Jewish Chronicle, cité par le Daily Telegraph jeudi 2 décembre. Le Mossad a frappé clandestinement quatre fois, trois contre le site central d’enrichissement de Natanz entre juillet 2020 et avril 2021 et une fois contre le centre iranien de production de centrifugeuses à Karaj.
Les responsables israéliens n’ont pas confirmé les révélations des publications britanniques. Cependant, jeudi également, le nouveau directeur du Mossad, David Barnea, a déclaré fermement : « L’Iran n’obtiendra pas de bombe nucléaire ! Il a poursuivi en disant : « Le Mossad garde les yeux ouverts, nous sommes prêts, et avec nos collègues de l’appareil sécuritaire, nous ferons tout ce qui est nécessaire pour éliminer la menace iranienne de l’État d’Israël, pour la contrecarrer par tous les moyens ».
Passage rocambolesque des matériaux nécessaires
Le JC révèle que certains des explosifs utilisés pour faire exploser le complexe d’enrichissement de Natanz ont été largués par un drone et collectés discrètement par les scientifiques employés à l’usine, tandis que d’autres ont été introduits en contrebande dans l’installation de haute sécurité cachée dans des boîtes de nourriture sur un camion-restaurant. La destruction qui a suivi a provoqué le chaos aux plus hauts échelons de la direction iranienne. Il a démoli 90% des centrifugeuses de l’usine, retardant la progression vers une bombe et mettant le complexe central hors d’usage durant une période allant jusqu’à neuf mois. Un an plus tôt, en 2019, des espions du Mossad ont caché des explosifs dans des matériaux de construction utilisés pour construire le hall de centrifugation de Natanz, puis les ont déclenchés à distance, en 2020.
Drone pliable et transformable
Le quatrième assaut, en juin de cette année, s’est effectué par un quadricoptère (voir photo) sur la Compagnie de Technologies de centrifugation d’Iran (TESA), dans la ville de Karaj, à 48 km (30 miles) au nord-ouest de Téhéran.
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Les détails révélés pour la première fois par les deux publications sont stupéfiants. Les quatre opérations ont été planifiées ensemble sur une période de 18 mois par une équipe de 1 000 techniciens, analystes et espions du Mossad, ainsi que des dizaines d’agents sur le terrain. Pour le quatrième assaut cette année, en juin, ils ont introduit en Iran un quadricoptère armé, pesant le même poids qu’une moto, morceau par morceau, et l’ont utilisé pour lancer des missiles sur le site de TESA à Karaj.
Entreprise solitaire du Mossad, la CIA hors-jeu pour négocier
Cette campagne clandestine visant à détruire l’infrastructure nucléaire iranienne a été menée par le Mossad agissant seul– connu dans les cercles du renseignement israélien comme une « opération bleu et blanc » – et non conjointement avec les États-Unis, surnommé « bleu-blanc-et-rouge » .
Natanz a été ciblé pour atteindre le hall de centrifugeuses souterrain A1000, qui abritait jusqu’à 5 000 centrifugeuses et était protégé des assauts aériens par 12 mètres (40 pieds) de béton et de fer.
Quelques heures après que l’Iran a déclaré qu’il avait commencé à utiliser des centrifugeuses avancées IR-5 et IR-6sur le site, en violation flagrante de l’accord nucléaire de 2015, des agents ont déclenché les bombes à distance. L’explosion a détruit le système d’alimentation interne indépendant et hautement sécurisé qui alimentait les centrifugeuses. Cela a provoqué une panne d’électricité dans le complexe solidement fortifié.
Suspect inaccessible
Les scientifiques iraniens recrutés pour l’opération ont été divisés en deux groupes : un cercle intérieur qui en savait plus sur l’opération et un cercle extérieur, avec moins d’informations. La source du Jewish Chronicle a poursuivi en rapportant qu’après l’explosion, les scientifiques responsables ont été emmenés dans un endroit sûr, ajoutant : « Tous sont en grande sécurité aujourd’hui. » L’Iran a nommé un suspect – Reza Karimi, 43 ans – et a affirmé avoir publié une « notice rouge » à Interpol pour son arrestation. Pour l’instant, il n’a pas été retrouvé.
IRIB via AP, Portrait d’un homme identifié comme étant Reza Karimi, suspect présumé lié à l’explosion survenue au complexe nucléaire de Natanz, le 17 avril 2021. Toujours en fuite.
Fereydoon Abbasi Davani, le chef de la commission de l’énergie du parlement iranien, a reconnu à contrecœur à la télévision d’État iranienne, après la dernière attaque que le plan était « plutôt beau » (bien conçu).
Délégations déçues à Vienne
Les nouvelles révélations du Jewish Chronicle sont apparues quelques jours après que l’Iran a repris les négociations avec les puissances mondiales à Vienne sur le retour à l’accord nucléaire de 2015. Vendredi, les parties ont ajourné les pourparlers et sont retournées dans leurs capitales pour des consultations.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les chances de relancer l’accord nucléaire diminuaient. « Je dois vous dire que les gestes récents, la récente rhétorique adptée (par l’Iran), ne nous donnent pas beaucoup de raisons d’être optimistes« , a-t-il déclaré.
Cette semaine, l’Iran a officiellement confirmé que son programme nucléaire avait « des objectifs offensifs : et avait créé un système pour développer une arme atomique. Pendant ce temps, il avance à grande vitesse pour stocker 60% d’uranium pur enrichi – pas loin de la qualité militaire (90%).
On peut donc s’attendre à ce qu’Israël poursuive ses opérations pour cibler le projet de matières fissiles de l’Iran, notamment l’enrichissement d’uranium.
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