Israël s’arme pour une éventuelle frappe en Iran.
Jérusalem vient de dépenser des milliards pour préparer une attaque en Iran, s’approvisionnant en missiles Dôme de Fer, en armes de précision avancées et en organisant un tas d’exercices à toutes les frontières ; Le Hezbollah se mêlerait très probablement à cette campagne depuis la Syrie et le Liban, mais on ne sait pas encore dans quelle mesure
Yossi Yehoshua|Publié: 12.02.21, 14:26
Manque flagrant d’armements offensifs et défensifs
Israël est très pessimiste concernant les pourparlers nucléaires entre l’Iran et les puissances mondiales à Vienne qui ont été renouvelés cette semaine, et un document officiel montre que le pays se prépare à dépenser quelque cinq milliards de shekels (1milliard 400 000 €) en armement.
Jérusalem, ainsi que Tsahal, se préparent sérieusement à la possibilité qu’Israël reste seul face à la menace nucléaire iranienne. L’éventuelle frappe en Iran semble plus proche que jamais, même s’il reste encore du temps (en-viron 2 ans?) et des obstacles militaires et diplomatiques à surmonter.
Néanmoins, les Forces de défense israéliennes se préparent à une éventuelle frappe, principalement en entraînant l’armée de l’air israélienne (IAF) et en recueillant des renseignements. Or, il s’avère que le comité ministériel en charge des équipements militaires, réuni dimanche, a confirmé, avec le ministre de la Défense Benny Gantz, l’acquisition de 12 nouveaux hélicoptères CH-53K King Stallion, et d’un stock supplémentaire de missiles pour le Dôme de fer.
Obstacles comme de percer les montagnes de Fordow
Les Américains ont également approuvé la demande d’Israël d’acheter des bombes classifiées (sont-ce les fameuses perceuses de bunker GBU-72?) et des armes de précision pour l’IAF, il y a quelques mois pour un coût estimé à un milliard de dollars. Et selon un document officiel, classé “top secret”, le coût total de ces achats est estimé à environ cinq milliards de shekels.
D’autres moyens militaires seront fournis par les industries de sécurité israéliennes dans deux accords supplémentaires, et ces accords soulignent la gravité du problème iranien pour Israël.
Assurer le quotidien comme les opérations hors-normes
Au cours des dernières années, Tsahal a détourné ses ressources pour améliorer ses capacités terrestres et de renseignement, dans le cadre de l’évaluation du renseignement – qui était basée sur l’accord entre les puissances mondiales et l’Iran – que cette mise à niveau pourrait être effectuée tout en calculant et en gérant le risque iranien et pour répondre aux besoins les plus urgents de l’armée (entraînement, réserve, restructuration, logistique courante et d’exception).
Cependant, les États-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire en 2018, et cela soulève la question de savoir pourquoi Israël ne s’est pas préparé à l’attaque à l’époque afin de montrer la gravité du problème et d’indiquer clairement qu’une option militaire était sur la table? L’actuel gouvernement semble lancé dans une course contre la montre pour combler cette lacune, liée à la confiance du précédent Premier Ministre dans la réaction américaine sous Trump, qui, cependant, n-‘envisageait rien au-delà de son mandat.
Quel que soit les résultats de l’accord, être prêt à frapper mortellement
L’état-major des Forces de défense israéliennes a déclaré avoir retenu la leçon de cette négligence au sommet, et même si les États-Unis parviennent à un bon accord, ce qui n’arrivera probablement pas, la préparation d’une frappe militaire ne sera pas ralentie et se poursuivra dans le cours prévu.
Dans un tel événement, il y a deux questions clés : si les Américains se joindront à l’attaque ou non, ou soutiendront-ils Israël, en fournissant une assistance sécuritaire pendant et après la frappe?
Concernant la première option, compte tenu de la politique de l’administration Biden dans la région, la probabilité de coopération est plus faible qu’auparavant. Mais, pour le soutien, à ce stade, les estimations sont positives, surtout s’il est clair, au-delà de tout doute, que les Iraniens auront conduit à un point où Israël n’avait pas d’autre choix.
Le Hezbollah plus autonome… et enlisé au Liban?
Une autre question principale est de savoir si le Hezbollah rejoindra la campagne contre Israël, et si oui, de quelle manière. Dans le passé, la réponse était sans équivoque : oui, et avec tout ce qu’ils ont obtenu, car c’est la raison pour laquelle les Iraniens ont investi environ un milliard de dollars par an dans une organisation qui détient les capacités d’une armée.
Cependant, le secrétaire général Hassan Nasrallah ne se considère plus comme un supplétif iranien mais comme un leader régional presque égal. Il est plus occupé par la crise libanaise et les luttes pour le contrôle du pays.
Ces raisons font croire à Israël qu’il ne se précipitera pas dans une telle guerre, dans laquelle même s’il cause des dommages importants à l’État juif, il devrait sacrifier à la fois le Liban et le Hezbollah, car Israël ne répondra plus avec retenue et prudence, il utilisera toute sa force contre lui, ce qui reviendra à l’anéantir complètement (ou presque).
Il eût été élémentaire de renflouer Tsahal en nombre de batteries Dôme de Fer
L’éventuelle guerre soulève un dilemme, parmi les responsables politiques et les responsables de la sécurité, sur la manière de négocier la question auprès du public, en particulier sur les dommages possibles qui seraient causés par un total de quelque 2 500 roquettes tirées vers Israël par jour.
Ce problème peut créer du stress et de l’anxiété chez les civils, et aussi donner du pouvoir persuasif à l’ennemi.
Les responsables de Tsahal estiment que le Hezbollah rejoindra très probablement la campagne après la frappe en Iran, mais ils ne peuvent pas déterminer l’intensité des représailles. En conséquence, Israël achète davantage de missiles Dôme de Fer, ce qui soulève de nouvelles critiques sur les raisons pour lesquelles cela n’a pas été fait avant et par conséquent, sur le plan de « défense aérienne nationale » – le déploiement de batteries Dôme de Fer dans tout le pays – serait déjà terminé.
Pourquoi Israël ne fabrique pas ses propres missiles pour Dôme de fer qu’elle a élaboré ?
Rafael aerospace dispose effectivement d’un complexe de bunkers ultra-secrets qui produit le fameux missile Tamir :
Mais 70 % des composants du missile intercepteur sont produits aux États-Unis dans une série d’entreprises et d’usines et importés en Israël pour l’assemblage final, le gros des matières premières, acier, alliage, etc continue d’être importé, dans une distribution des tâches entre les deux industries d’armement : Israël R&D et USA pour “le gros oeuvre” : question de superficie, peut-être aussi de dangerosité à trop stocker à domicile?.
Dans le cas de Dôme de Fer, Obama avait demandé 205 millions de dollars auprès du Congrès américain, destinés à soutenir la production et le déploiement du système. Chaque batterie comprend un radar de détection et de pistage, un logiciel de contrôle de tir et trois lanceurs équipés chacun de 20 missiles d’interception (cela fait 60 missiles pour chaque batterie et chaque session de tirs). Chaque tir de batterie reviendrait à environ 40.000 d’euros.
Dans ses dimensions, Israël ne développe qu’assez peu d’industries lourdes, et se tourne plutôt vers des productions de pointe de “Start-up Nation”.