Initiée par la Conférence Européenne des Rabbins, la loi Agunot est adoptée par la Knesset, libérant des dizaines de « femmes enchaînées ».
Mercredi 1er décembre, La Knesset a approuvé un amendement à la loi sur les tribunaux rabbiniques (mariage et divorce), initié par la Conférence des rabbins européens (CER), qui autorise les juges rabbiniques à entendre les demandes de divorce, même pour ceux qui ne sont pas citoyens ou résidents israéliens.
En dehors d’Israël, depuis l’émancipation, les tribunaux rabbiniques n’avaient aucun moyen de contraindre un mari récalcitrant à libérer sa femme. L’amendement à la loi, qui a d’abord été adopté comme une disposition temporaire en 2018 pour trois ans, a autorisé les tribunaux rabbiniques en Israël à entendre la demande de divorce des non-citoyens et des résidents d’Israël, dans les cas où le mariage a été mené selon la loi juive et où la femme n’a pas reçu un divorce religieux.
Exprimant sa satisfaction quant à l’adoption de la législation, le Grand Rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence Européenne des Rabbins, a déclaré : « Aujourd’hui est une nouvelle étape positive pour des dizaines d’agunots du monde entier qui, jusqu’à présent, n’ont pas été en mesure de forcer leurs maris à plaider devant un tribunal en Israël, ou alternativement à faire respecter les décisions des tribunaux à l’étranger. Le fait que cet événement ait lieu le jour de Hanoukka revêt une signification symbolique particulière, car il apporte lumière et espoir dans la vie des agunots de la diaspora.
J’éprouve une grande joie dans le fait que tous les partis représentés à la Knesset, du parti chareidi Judaïsme Unifié de la Torah au parti laïc de gauche Meretz, ont soutenu cette loi importante. Aujourd’hui, le peuple d’Israël a montré son unité avec les Juifs de la diaspora.
L’importance aiguë de la nouvelle loi réside dans le fait que, du point de vue du droit civil en Diaspora, il suffit qu’un mari accorde à sa femme un divorce civil pour être considéré comme divorcé, même si le couple était marié selon la halakha. En conséquence, des centaines de maris récalcitrants, qui ont ensuite fondé de nouvelles familles, ont empêché leurs femmes de se remarier. Cette loi extraordinaire donne aux tribunaux rabbiniques israéliens la compétence d’imposer des sanctions à ces maris, même s’ils ne sont ni citoyens ni résidents
Sylvie Bensaid
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