La Knesset discute du cas de proxénétisme dans les prisons : « Il faut mettre en place une commission d’enquête parlementaire »
Le Comité de sécurité intérieure s’est réuni pour une discussion sur le placement de gardiennes et de femmes soldats dans les centres de détention où séjournent des prisonniers de sécurité. Au cours de la discussion, les députés de l’opposition et de la coalition ont trouvé un accord pour qu’une commission d’enquête soit ouverte sur la question.
Mercredi 01 décembre 2021, 09:25 Mise à jour: 11:54
Une commission d’enquête est devenue incontourable
La Commission de la sécurité intérieure de la Knesset a discuté ce matin (mercredi 1er décembre) de la question du placement de femmes et de gardiennes dans les centres de détention où séjournent des prisonniers sécuritaires. Ceci, à la suite de l’affaire dans laquelle les gardiennes de la prison de Gilboa ont été utilisés pour la satisfaction sexuelle des prisonniers. Les représentants de la coalition et de l’opposition ont convenu, lors de l’audition, qu’une commission d’enquête parlementaire devrait être mise en place pour enquêter sur l’affaire.
Dans les coulisses de l’affaire, Tsahal a annoncé aujourd’hui la mise en place d’une équipe spéciale, sous le commandement du général de division Yaniv Asur, qui examinera les conditions du service obligatoire des conscrits en dehors de l’armée.
L’un des orateurs du comité était un journaliste, Liran Levy, qui a révélé l’affaire il y a trois ans.
Difficulté de procédures
« Cette histoire a fait l’objet d’un enquête du Lahav 433 (bureau de lutte contre le crime au sein de la police) et c’est l’un des problèmes : « L’unité d’enquête pénitentiaire ne peut pas enquêter sur l’IPS (système pénitentiaire), puisque cela devrait être confié à un organisme indépendant« , a-t-il ajouté. « Nous devons découvrir qui a enterré cette affaire et pourquoi il a fallu si longtemps pour la ré-examiner. »
Les victimes laissées à elles-mêmes
L’avocat Keren Barak, représentant deux des victimes, a commenté les propos du représentant de l’IPS lors de l’audience et a déclaré que l’organisation était au courant des préjudices causés et qu’aucun organisme n’offrait à ces victimes un soutien psychologique ou une quelconque assistance. « Il y a des femmes victimes de violences mentales ici, et d’agression sexuelle pendant leur service public et qui ont ensuite été renvoyées chez elles (sans autre forme de procès). »
« On ne sait pas pourquoi on devait penser que le procureur de district et l’adjoint de l’État ont nourri des arrière-pensées de façon à clore une affaire contre l’officier du renseignement (incriminé) de la prison de Gilboa. »
« L’affaire a été instruite sur le soupçon de harcèlement sexuel par un détenu en 2017. Dans le même temps, elle faisait l’objet d’une enquête contre le personnel pénitentiaire, y compris l’officier du renseignement incriminé. En fin de compte, le procureur du district nord a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour déposer un acte d’accusation contre la police. L’affaire a été transférée au procureur général adjoint Lemberger, qui s’est appuyé sur la décision du bureau du procureur du district nord. »
Un refus du Parquet de déposer
La présidente du comité, appartenant au parti Yesh Atid, la députée Merav Ben-Ari, a déclaré : « Ce n’est pas une discussion définitive. Nous tiendrons un autre débat sur cette question. Le premier choc n’a pas suffi. Il a juste ouvert ce dossier. On comprend les critiques des médias : » Le fait que le chef de la prison l’ait de nouveau soulevée, c’est que la question n’a pas été correctement abordée. Il y a eu des manquements et des échecs flagrants ici. Le parquet, entre autres, n’a rien fait, alors qu’il y avait des accusations de harcèlement sexuel et il n’a pas déposé d’acte d’accusation. Pourquoi est-ce le cas, à chaque fois que des femmes sont violemment maltraitées ? »
Le député Amichai Shikli (à droite) a déclaré : « Nous voulons qu’une commission d’enquête parlementaire aille au fond du problème. L’histoire ne doit pas s’arrêter là. »
La mixité de service dans les prisons est-elle justifiée?
La députée Orit Struk (Sionisme religieux) s’est demandée pourquoi les gardiennes servent dans les quartiers où vivent les prisonniers de sexe masculin. « Même dans une société normale (hors système pénitentiaire), nous assistons à beaucoup de harcèlement, donc c’est facile et concret (évident) dans une telle situation où les détenus ne voient pas leurs femmes pendant longtemps. » La députée Meirav Ari a répondu : « Ce n’est pas la question »
Liran Levy au cours du débat, aujourd’hui (Photo : porte-parole de la Knesset, Noam Moskowitz)
Le député Simcha Rotman (sionisme religieux) a déclaré que les personnes qui font partie de l’IPS (Direction du système pénitentiaire) et sont, d’une manière ou d’une autre, partie prenante de ces événements (ont couvert l’affaire), continuent de servir dans l’organisation et même obtiennent leur diplôme du service et reçoivent une pension budgétaire. Il a déclaré que l’enquête doit se concentrer sur ce qui a été fait ou non après que les cas ont été révéléés.
Commandant de la prison de Gilboa devant la Commission d’enquête sur l’échec de l’évasion des 6 prisonniers de Gilboa(Photo : Site officiel, Flash 90)
La fin d’une omerta, à cause de l’évasion?
Mercredi dernier, lors d’un témoignage donné par le commandant de la prison de Gilboa, Freddie Ben Sheetrit, devant le comité d’enquête du gouvernement sur la tentative avortée d’évasion des terroristes, il a admis que ces attitudes malsaines s’étaient produites et les a condamnées. Dans le cadre de l’affaire, il était allégué que le commandement de la prison de l’époque, dont Sheetrit n’était pas encore responsable, était au courant des actes et les avait blanchis jusqu’à ce que l’affaire soit révélée dans les médias, en juin 2018.
. Lors de son interrogatoire à l’Unité nationale d’enquête pénitentiaire, l’officier du renseignement a admis avoir spécifiquement demandé à certaines gardiennes d’être « accommodantes » envers Atallah (terroriste du Fatah). L’affaire contre lui a été classée « faute de preuves ».
Ben Sheetrit, qui n’était pas le commandant de la prison à l’époque, a admis qu’en prison « des femmes soldats en service obligatoire étaient « prostituées » et que « des femmes soldats en servie obligatoire avaient été fournies à des terroristes à des fins sexuelles ».
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