Images totalement anormales d’Ispahan : une manifestation dure depuis deux semaines contre les autorités au sujet de la déshydratation d’une rivière locale et du détournement d’eau vers les comtés voisins. Elle a dégénéré en affrontements entre manifestants et policiers. Les manifestants ont crié « Honte à vous », deux contestataires grièvement blessés. Contexte : la Sécheresse s’étend sur 97 % du territoire iranien
Actualités et agences |Hier | 16:17
Deux semaines de manifestations sans discontinuer
La police iranienne a annoncé samedi après-midi avoir arrêté 67 personnes lors des émeutes qui ont eu lieu hier à Ispahan, la troisième plus grande ville du pays, dans le cadre d’une manifestation d’habitants, menée par des agriculteurs, contre les pénuries d’eau.
Des vidéos des émeutes ont montré des manifestants lançant des pierres sur la police et incendiant une moto de police et une ambulance. On a aperçu la police, pour sa part, en train de répandre des gaz lacrymogènes et de frapper les manifestants avec des matraques. On- a constaté que plusieurs manifestants étaient en train de saigner et deux des blessés lors des émeutes seraient dans un état critique. On a entendu des manifestants criant aux forces de sécurité : « Honte à vous !
La détresse des habitants d’Ispahan provient de la déshydratation de la rivière Zindhard qui traverse la ville : depuis 2000, cette rivière est à sec une grande partie de l’année. Si dans le passé la rivière fournissait une bonne quantité d’eau à l’industrie agricole dans la région d’Ispahan, ces dernières années, l’approvisionnement de cette activité essentielle a considérablement diminué.
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Des militants protestataires à Ispahan accusent également les autorités de détourner l’eau de la ville vers le district voisin de Yazd, qui souffre également de pénuries d’eau.
L’Iran fait face à des sécheresses depuis environ 30 ans, mais au cours de la dernière décennie, elles se sont considérablement aggravées. Selon le service météorologique iranien, 97% des territoires du pays sont actuellement en proie à une forme de sécheresse.
Selon des informations en provenance d’Iran, environ 500 personnes ont participé à la manifestation qui s’est transformée hier en émeutes. Leur principal lieu de rassemblement était le lit asséché de la rivière, mais les manifestants ont également manifesté dans les profondeurs de la ville, notamment en mettant le feu à du mobilier urbain. L’agence de presse semi-officielle iranienne Tesnim a rapporté que plusieurs manifestants avaient détruit jeudi soir une canalisation transportant de l’eau d’Ispahan vers les provinces voisines. Ce n’est pas la première fois que des inconnus sabotent des canalisations qui drainent l’eau vers les quartiers voisins.
La répression va en s’intensifiant
En annonçant l’arrestation des 67 manifestants aujourd’hui, le général Hassan Carmi, un haut responsable de la police iranienne, a affirmé que les détenus étaient des « fauteurs de troubles ». Plus tôt, on a signalé que d’importantes forces de police avaient été déployées pendant la journée à Ispahan pour empêcher les émeutes de se poursuivre depuis hier.
Depuis hier, les habitants d’Ispahan ont également signalé des difficultés de connexion à Internet, et les autorités sont soupçonnées d’en être responsables : dans le passé, le régime des ayatollahs a perturbé la connexion Internet lors de manifestations contre le pouvoir, rendant difficile pour les manifestants de se rassembler contre les dirigeants iraniens.
La veille des émeutes du week-end, les agriculteurs qui ont organisé une grève de deux semaines samedi pour protester contre les pénuries d’eau ont été contraints d’évacuer leur site de protestation sur la rivière après que des hommes non identifiés (nervis du pouvoir? Bassidjis?) ont mis le feu à leurs tentes. Des articles sur les réseaux sociaux ont affirmé que les responsables étaient en fait les forces de sécurité, tandis que les médias d’État iraniens ont rapporté qu’il s’agissait de « voyous ». Peu de temps avant l’incendie criminel, les médias d’État ont affirmé que les agriculteurs avaient accepté d’évacuer, après avoir conclu un accord avec les autorités…
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