Du berger à la bergère ? Refusant de voir son dernier livre traduit en hébreu pour protester contre la non-reconnaissance de l’État palestinien par Israël, l’autrice irlandaise Sally Rooney savait qu’elle perdrait des ventes sur le territoire. Les deux chaines de librairies israéliennes, Steimatzky et Tzomet Sefarim, ont annoncé l’arrêt de la commercialisation de tous les livres de Rooney.
D’un côté, le monde découvrait Beautiful World, Where Are You, nouveau roman très attendu de l’autrice irlandaise Sally Rooney. De l’autre, la maison d’édition israélienne Modan Publishing House se voyait opposer une fin de non-recevoir, l’autrice interdisant toute traduction en hébreu.
L’éditeur avait pourtant pris en charge les deux précédents livres de Rooney, mais, cette fois, la romancière prenait position. « Je comprends que tout le monde ne puisse pas approuver ma décision, mais je ne peux pas, en toute conscience, signer un nouveau contrat avec une société israélienne qui ne prend pas publiquement ses distances avec l’apartheid, et ne soutient pas les droits du peuple palestinien, reconnus par les Nations Unies », indiquait-elle.
Les voix intriguées se demandaient si elle interdirait également la vente de ses livres dans les librairies anglaises, étant donné que tout le nord de son pays était occupé par les forces armées anglaises… Mauvaises langues…
Car l’Irlandaise admettait que « d’autres pays qu’Israël sont responsables de graves violations des droits de l’homme », mais indiquait qu’elle répondait à « l’appel de la société civile palestinienne, y compris des principales organisations et syndicats d’auteurs ». Elle adhérait d’ailleurs pleinement au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui réclame la libération des territoires (occupés par Israël depuis 1967) et la reconnaissance de la Palestine.
Une réaction israélienne s’exprime désormais par le retrait de tous les ouvrages de Sally Rooney des rayonnages des librairies des chaines israéliennes Steimatzky et Tzomet Sefarim, ce qui représente tout de même 200 points de vente environ sur tout le territoire, mais aussi des sites internet, indique la BBC.
En octobre dernier, quelques heures après la prise de position de l’autrice, le ministre de la Diaspora, Nachman Shai, l’avait vivement critiqué, assurant que ce boycott relevait « d’un antisémitisme déguisé ».
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