Sarah Cattan. Mireille Knoll morte parce que Juive. Nous n’oublierons jamais

Alors que mardi le quotidien berlinois Die Welt s’alarmait à raison devant la multiplication d’affaires où des Français étaient tués parce qu’ils étaient Juifs, évoquait ce nouvel antisémitisme en France et parlait, évoquant au sujet des assassinats de Sarah Halimi et de Mireille Knoll  un phénomène insidieux mais bien visible, la justice a rendu son verdict dans une Affaire décrite par Me Sébastien Journé, avocat des fils de Mireille Knoll, comme la rencontre entre l’horreur et la lâcheté , condamnant notamment Yacine Mihoub à perpétuité.

Toutes nos pensées vont vers Madame Knoll et ses deux fils et nous saluons le verdict de la Cour d’assises de Paris tombé tard hier soir.

Il est pourtant dramatique – je pèse mes mots- que nous en soyons arrivés à nous féliciter que le seul fait que Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus aient dû se soumettre au jugement de la justice soit un succès, comparé à l’irresponsabilité pénale décrétée pour l’assassin de Sarah Halimi.

Nous voilà nous réjouissant que le caractère antisémite ait été retenu pour les deux barbares qui donnèrent une mort effroyable à une femme de 85 ans, affaiblie par la maladie, dont le corps fut retrouvé lardé de onze coups de couteau mais encore … carbonisé.

L’objet de la masturbation intellectuelle souffrait pourtant, selon la Cour, d’une détestation larvée des Juifs. Son intérêt pour des livres sur Mohamed Merah, la Charia ou pour Mein Kampf et sa sympathie en général pour les terroristes islamistes étaient venus étayer ladite thèse, le lascar ayant après les attentats islamistes de janvier 2015, écrit des graffitis sur les murs de sa cellule des tags à la gloire des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. Le même n’avait-il pas dit, à propos des victimes de la Shoah : Un ou deux millions de morts, on ne sait pas. On ne peut pas le prouver.  Voilà ce qui, ajouté à ses préjugés sur les Juifs et l’argent, avaient amené la Cour à évoquer un … halo d’antisémitisme.  ( Rendez-moi que l’expression a quelque chose de surréaliste au vu des faits)

Que le Président Franck Zientara, après plus de 9 heures de délibéré, actât que les faits s’étaient inscrits dans un « contexte global antisémite » et que le caractère crapuleux avait été alimenté par une haine en raison de l’appartenance » de la victime à la religion juive et par des « préjugés » de Yacine Mihoub et des « croyances que des richesses puissent être dissimulées » dans le logement social de Mme Knoll était la moindre des choses.

J’ai lu quelque part dans la Presse que ce dossier et son dénouement judiciaire constituaient une sorte de jurisprudence dans la manière dont la justice se saisirait des affaires visées par les lois contre l’antisémitisme : on croit rêver…

En réalité, comme l’a dit Gilles-William Goldnadel, représentant des familles dans les deux affaires, le dossier a ici été très bien ficelé au plan matériel. Les deux juges d’instruction ont très bien travaillé (…) C’est l’anti-affaire Sarah Halimi, c’est la nuit et le jour » . 

Et celle qui répète à l’envi que même le plus grand des salopards a droit au meilleur des avocats reste cependant saisie de nausée à entendre Charles Consigny fustigeant un réquisitoire aux termes moyenâgeux et un procès qui avait réduit son client à sa religion.

Le compte-rendu d’audience de notre contributrice Levana Ederhy sera publié aujourd’hui.

Sarah Cattan

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1 Comment

  1. En arriver a considerer le fonctionnement  » normal » de la justice comme une victoire : voila qui nous permet de mesurer le naufrage de notre communauté au milieu du naufrage global de la France .
    Michel Gurfinkel:avait ecrit un petit livre premonitoire sur  » la cuisson du homard  » que constitue la lente descente aux enfers de notre communauté , naguere forte et respectée , aujourdhui maltraitée et marginalisée

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