– reportage : Pnina Tamano-Shata place haut l’étendard humanitaire sur cette région qu’elle connaît plus que tout.
Le débat sur les Juifs éthiopiens restants : la ministre de l’Intégration et de l’Aliyah, Pnina Tamano-Shata insiste pour qu’Israël lance une opération de sauvetage, malgré un document de l’INS qui dit le contraire et nie la Judéité de beaucoup de ceux qui restent.
Par ELIAV BREUER Publié: 8 NOVEMBRE 2021 09:39
Mise à jour : 8 NOVEMBRE 2021 12:23
PNINA TAMANO-SHATA : Nous sommes la génération qui méritait d’être celle qui est retournée à Sion, et nous devons encourager l’aliya parce que c’est la maison de tous les Juifs.(Crédit photo : MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)
Le risque d’un geste humanitaire trop peu regardant?
Une crise se prépare avec la ministre de l’Aliyah et de l’Intégration Pnina Tamano-Shata (Kakhol lavan), à propos du retard persistant dans le transfert des Juifs éthiopiens restants vers Israël, a rapporté la radio militaire lundi matin.
C’est dû au refus de Tamano-Shata de faire des compromis sur la question et elle affirme qu’elle ne restera pas au gouvernement si aucune mesure n’est prise.
Selon le rapport, un document classifié compilé par le Conseil national de sécurité a affirmé qu’il n’est pas évident de déterminer dans quelle mesure les 8 000 juifs restants sont effectivement juifs et dans quelle mesure ils sont réellement en danger.
Jusqu’où peut-on filtrer en situation d’urgence guerrière?
Le document ajoute que les amener en Israël sans enquête appropriée pourrait être une erreur démographique et qu’une opération de sauvetage pourrait créer des tensions avec les autorités éthiopiennes.
Un manque de discernement déjà acté?
Dimanche, Haaretz a révélé qu’Israël avait déjà transporté par avion des dizaines d’Éthiopiens hors du pays déchiré par la guerre, mais a ensuite appris qu’ils n’étaient pas, en fait, juifs.
Tamano-Shata et la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked (Yamina) se rencontreront ce lundi pour discuter de la question, et le gouvernement se réunira lundi soir pour une discussion spéciale sur le sujet avec tous les organes concernés.
Le ministère des Affaires étrangères a émis jeudi un avertissement de voyage vers l’Éthiopie en raison d’informations selon lesquelles les forces rebelles avaient l’intention d’occuper la capitale, et a commencé samedi à évacuer les familles des diplomates israéliens du pays.
Des Éthiopiens, qui ont fui les combats en cours dans la région du Tigré, transportent leurs biens après avoir traversé la rivière Setit à la frontière soudano-éthiopienne, dans l’État de Kassala oriental, au Soudan, le 16 décembre 2020. (Crédit : MOHAMED NURELDIN ABDALLAH/REUTERS)
Alyah et groupes de pression nationaux
Dimanche, Ori Frednik, chef des Juifs d’Éthiopie, a appelé le gouvernement à lancer une opération pour amener les Juifs restants en Israël, à la lumière de la violence croissante dans le pays.
« Nous recevons des rapports inquiétants de la part des fils et des filles des communautés juives d’Addis-Abeba et de Gondar. Une opération de sauvetage éclair est nécessaire avant qu’une catastrophe ne se produise. Le Premier ministre Bennet peut entrer dans l’histoire et suivre les chemins de [Menachem] Begin et [Yitzhak ] Shamir avec une opération efficace d’ Aliyah, ou qu’on se souvienne de celui qui n’a pas tenu compte des avertissements et n’a pas empêché le pire pour tous“, a-t-il averti.
« Le ministère de l’Intérieur dit qu’il y a environ 8 000 Juifs en Éthiopie, [et] ils font partie du cœur et de l’âme de la communauté en Israël », a ajouté Frednik lundi dans une interview à la radio militaire.
Un risque de laisser-faire ou de complicité de crimes contre l’humanité
“Nous avons des membres de la famille qui attendent là-bas. Nous avons fondé ce pays pour accepter les Juifs en détresse, mais lorsqu’il s’agit de Juifs noirs, il y a des problèmes. Cela devient soudain une faveur accordée -et non un droit-“, a-t-il déclaré.
La récente escalade en Éthiopie fait partie d’un conflit qui dure depuis plus d’un an entre les forces tigréennes et l’armée éthiopienne.Une enquête conjointe menée par l’ONU et une équipe éthiopienne des droits de l’homme a conclu que toutes les parties ont torturé et tué des civils, commis des viols collectifs et arrêté des personnes uniquement sur la base de leur appartenance ethnique.
La guerre entre les deux parties a commencé il y a plus d’un an lorsque des soldats tigréens de l’armée nationale ont pris le contrôle de bases militaires à travers le Tigré.
Gadi Zaig a contribué à cet article.
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