Avec Zemmour, les médias français enlisés dans le même piège que celui de Trump
L’omniprésence médiatique d’Eric Zemmour fait le jeu du potentiel candidat de droite à l’élection présidentielle. Un phénomène qui a déjà fait ses preuves de l’autre côté de l’Atlantique, avec Donald Trump, met en garde le journal américain « The Atlantic ».
La ressemblance est frappante. Lui non plus, n’a pas peur d’appeler « un chat un chat », se dressant sans tabou contre l’immigration, le féminisme ou encore le politiquement correct. Les discours d’Eric Zemmour et de Donald Trump se recoupent en tous points. Mais, surtout, leur mode de communication : à l’image de l’ex-chef d’Etat américain, le polémiste français, potentiel candidat à la présidentielle en avril prochain, s’est fait une place de choix sur la scène médiatique française.
Alors qu’à chaque apparition, Eric Zemmour semble gagner en popularité, le journal américain « The Atlantic » s’inquiète de l’attention médiatique démesurée dont il bénéficie. Les médias français, en étant obnubilés par la campagne non officielle du polémiste, risquent bien de commettre la même erreur que leurs homologues d’outre-Atlantique, met en garde le quotidien.
Spectacle politique
Après l’ascension de Trump, la presse française connaît les dangers de transformer Zemmour en une sorte de spectacle politique ou de normaliser ses opinions extrêmes. Selon l’organisme de surveillance des médias Acrimed, 4.167 mentions de Zemmour ont été faites dans les médias français rien qu’en septembre dernier. C’est 139 par jour, souligne le mensuel de Washington.
Pourquoi, alors, rester dans un tel cercle vicieux ? Si la question fait débat au sein des rédactions des journaux français, il est difficile de « résister » à un tel phénomène politique. D’autant que la presse est confrontée au dilemme : ignorer ce phénomène, ce serait risquer de manquer à son devoir journalistique d’informer sur un candidat viable à la présidence française.
Zemmour face au vide
Si les Français écoutent Zemmour, c’est qu’il leur parle de ce qu’ils vivent, et non pas d’une France fantasmée où tout va si bien. Prendre le RER D, quand on est un Français de souche, c’est la certitude de se sentir un peu seul, et peu rassurer. Mais au-delà de ça, Zemmour intéresse parce que les autres désintéressent. Il remplit des salles entières avec régulièrement 2.000 à 3.000 personnes, vend des centaines de milliers de livres, a des audiences en centaines de milliers, alors que les autres attirent péniblement 200 à 300 personnes. Alors il fait peur, mais peur à qui ? À la pseudo-élite qui a gouverné pendant 40 ans un pays qui a maintenant plus de 25% de sa population qui ne partage pas la culture française et qui surtout ne veut pas la partager.
Alors ils ont beau nous servir les discours en langue de bois, nous anesthésier avec des poncifs creux, le résultat est là, tout a empiré en France. Et la gauche qui refusait de voir l’antisémitisme arabo-musulman pendant des décennies a tout de suite détecté l’antisémitisme d’un Juif un peu fier et dominateur.
Mais qui va s’intéresser à une Anne Hidalgo, à un Xavier Bertrand, à un Emmanuel Macron, à un Michel Barnier, ou à un Mélenchon ? Ça sent trop le réchauffé, et plus personne n’y croit. Mais comment faire, pour nous obliger à avaler encore les sornettes habituelles ? La recette est simple : assassiner par tous les moyens celui qui gêne. On demande aux juifs de cour de déclarer ce Juif « antisémite ». Et ils s’exécutent. Un Juif qui ne renie pas son judaïsme, qui a fait sa scolarité dans une école et un lycée juif, qui pratiquent un peu plus que d’autres, qui ne connaissent pas le chemin de la synagogue, est excommunié sans aucune autre forme de procès. Force est de constater que certains arguments sonnent creux comme celui de l’antisémite. Ce n’est pas que l’intéressé ne dit pas lui aussi des inexactitudes voire des bourdes, avec un langage qui parait outrancier. Mais il semble que ceux qui l’écoutent, retiennent une tonalité générale, et renvoient le reste aux scories du personnage.
Maintenant il faut faire très attention, à force de manipuler le peuple pour le bâillonner on risque fort de susciter sa révolte.
LCI : Eric Zemmour offre un nouveau record d’audience, CNews pénalisée.
Depuis qu’il a été évincé de Face à l’info en septembre 2021 sur CNews, Eric Zemmour déchaîne les Français à chacune de ses apparitions télévisées..
Lors de la saison 2020/2021, Eric Zemmour a sensiblement contribué à une percée historique de CNews en audience. Face à l’info , émission à laquelle il a été associé à Christine Kelly dès octobre 2019, a été jusqu’à dépasser le cap des 800.000 téléspectateurs dans le carrefour stratégique de l’access prime time. Du jamais vu pour la chaîne du groupe Canal+.
Eric Zemmour stoppé par le CSA sur CNews
Alors que sa saison 2021/2022 débutait sous les meilleurs auspices, Eric Zemmour a été stoppé dans son élan par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. CNews a acté la fin de sa collaboration avec le polémiste vedette de Face à l’info suite à une demande du gendarme du PAF de décompter son temps de parole.
Dès lors, le journaliste controversé a multiplié les apparitions sur les plateaux télévisés. Les chaînes se sont emparées de la frénésie autour de sa potentielle candidature à la présidentielle.
Une pluie de records d’audience
Entre la mi-septembre et la mi-novembre, Eric Zemmour a affolé les compteurs d’audience des chaînes de télévision. Il a battu tous les les records de Laurent Ruquier dans On est en direct sur France 2, de Jean-Jacques Bourdin dans Bourdin Direct sur BFMTV, de Pascal Praud dans L’heure des pros sur CNews ou encore de Ruth Elkrief sur LCI. Le jeudi 23 septembre, Eric Zemmour s’est payé l’exploit de positionner BFMTV leader devant TF1 en première partie de soirée avec un débat contre Jean-Luc Mélenchon.
LCI (encore) historique
Cette tendance s’est de nouveau vérifiée le dimanche 24 octobre 2021. Eric Zemmour a été l’invité de LCI à l’heure du déjeuner. Durant une heure, l’ex-polémiste de CNews a agîté l’audience du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
Le rendez-vous politique, où il a été interrogé par Benjamin Sportouch, Marie-Pierre Haddad et Adrien Gindre, a passionné 367 000 téléspectateurs, soit 3.6% de l’ensemble du public. En plus de s’adjuger un record historique, Le Grand Jury a permis à LCI de se hisser leader des chaînes info devant BFMTV, CNews et franceinfo. De quoi inciter France 2 à s’emparer du phénomène Eric Zemmour. Il y est attendu comme le prochain invité d’Elysée 2022…
En Isère, Zemmour attire des anciens élus RN et l’ex-patron de la police de Lyon
Invité par le maire LR de Charvieu-Chavagneux (Nord-Isère), Eric Zemmour a attiré plusieurs personnalités lyonnaises ce vendredi à l’occasion d’une réunion publique qui a réuni plus de 2000 personnes.
Après avoir involontairement provoqué la chute d’Etienne Blanc à Lyon, le polémiste et probable candidat à l’élection présidentielle a visiblement intrigué les pontes rhodaniens.
Au premier rang se trouvait par exemple Michel Neyret, l’ancien numéro deux de la police judiciaire lyonnaise, dont la carrière fut entachée par une condamnation en 2018 pour « association de malfaiteurs ». « Ses propos sur la perte de l’autorité de l’État me parle », a-t-il confié à plusieurs journalistes.
Agnès Marion, l’ancienne candidate RN aux municipales, était également de la partie. Celle qui fut exclue du parti de Marine Le Pen, tout comme Antoine Melliès, lui aussi exclu, semblait très attentive à parole de l’invité.
Ces deux derniers, proches de Marion Maréchal, étaient accompagnés de Thibaut Monnier, le co-fondateur de l’ISSEP avec la nièce de Jean-Marie Le Pen.
Tous ont pu écouter les propos d’un Eric Zemmour qui, comme à son habitude, s’est plu à parler insécurité, délinquance et traditionalisme.
L’ancien journaliste a d’ailleurs profité de cette escapade en région lyonnaise pour évoquer la situation actuelle dans la capitale des Gaules. « Quand on peut faire des rodéos urbains au cœur de Lyon en toute impunité, c’est que l’État a failli dans sa mission », a-t-il déclaré en faisant certainement référence aux « Daltons », un groupe de délinquants très organisé qui sévit actuellement. « Ce sont des faits divers, des faits de la diversité », a-t-il ensuite lancé.
Parallèlement à ces idées liées au contexte local, Eric Zemmour s’est également prononcé en faveur de la défense de la chasse et du cumul des mandats. La réunion s’est clôturée par une Marseillaise entonnée pour la première fois à l’initiative de l’auteur.
Sources diverses dont JForum
La presse américaine est aussi crédible que la Flat Earth Society et la comparaison entre Zemmour et Trump est un raccourci débile. Mélenchon et Sandrine Rousseau sont beaucoup plus racistes que Zemmour, même si celui-ci a aussi des défauts : il soutient les chasseurs.