Les familles des diplomates israéliens partent alors que les rebelles avancent sur Addis-Abeba. L’Iran donne à l’Éthiopie des drones explosifs
Addis-Abeba , guerre civile en Éthiopie , Israël , Tigré , États – Unis
La vulnérabilité des régimes militaires en Afrique
Alors que les forces rebelles se rapprochaient d’Addis-Abeba, Israël, les États-Unis et d’autres gouvernements étrangers ont ordonné samedi 5 novembre l’évacuation des civils. Le Premier ministre éthiopien Ably Ahmed a dit à sa nation de se préparer à de nouveaux sacrifices pour sauver le pays, après que neuf groupes rebelles ont construit une alliance autour du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) pour mener la bataille clé visant à atteindre la capitale et à renverser le gouvernement. Le TPLF a affirmé mercredi avoir capturé Kemissie à Amhara, à 325 km au nord-est de la capitale, et il avançait toujours.
Le Premier ministre Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a déclaré l’état d’urgence avec de vastes pouvoirs de mise aux arrêts et de répression. On rapporte que la police va de maison en maison détenant des personnes d’origine tigréenne.
Le Front de Libération a expulsé l’armée du Tigré
En juin, le TPLF a envahi deux villes stratégiques à Amhara et Afar, après avoir repris leur bastion du Tigré aux 160 000 hommes de l’armée éthiopienne qui s’étaient emparés du nord du Tigré depuis des mois pour liquider le TPLF. L’armée a été repoussée avec de lourdes pertes.
Les forces des rebelles du Tigré ont nettement progressé depuis juin et tiennent désormais des positions stratégiques leur ouvrant la route de la capitale. (FINBARR O’REILLY/NYT-REDUX-REA)
Seul reste le personnel de crise
Samedi, les familles des diplomates israéliens ont reçu l’ordre de faire leurs valises prêtes à rentrer chez elles, bien que le personnel lui-même soit resté à l’ambassade.
Les Etats-Uns ont ordonné aux employés du gouvernement non-concernés par les situations d’urgence et aux citoyens américains de quitter l’Ethiopie « dès que possible », comme l’ont fait plusieurs autres ambassades, dont celles d’Arabie saoudite, de Suède et de Norvège.
« Des incidents comportant des troubles civils et des violences ethniques se produisent sans sommation. La situation pourrait encore dégénérer et entraîner des pénuries dans la chaîne d’approvisionnement, des pannes de communication et des perturbations des voyages », a déclaré samedi l’ambassade des États-Unis sur son site Internet. L’avertissement est venu après que l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman, n’a pas réussi à faire une percée dans sa tentative de mettre fin aux combats lors d’une visite la semaine dernière à Addis-Abeba.
Israël cherche à rapatrier les derniers Béta Israël
Mercredi, le président Isaac Herzog a appelé à l’extraction rapide de tous les Juifs éthiopiens restants en attente d’immigrer en Israël depuis l’Éthiopie.
Ce conflit brutal qui dure depuis un an a fait des milliers de morts, déplacé plus de 2,5 millions de personnes et laissé plus de 5 millions de personnes dans un besoin urgent d’aide. DEBKAfile ajoute : La chute d’Addis-Abeba plongerait l’Éthiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, dans un bain de sang de guerre tribale.
Tsahal a dit « non » à la vente de drones-kamikazes
Les liens de voisinage d’Israël avec cette nation de la mer Rouge remontent à des décennies. Nos sources rapportent que l’ancien Premier ministre Ahmed a refroidi les relations lorsqu’Israël a refusé de vendre à son gouvernement des drones kamikazes pour avoir stoppé l’avancée des rebelles – bien qu’il soit le principal fournisseur d’armes de son armée.
L’Iran cherche à occuper le vide
Le Premier ministre a réussi à mettre la main sur un petit nombre de drones armés de fabrication chinoise à Abou Dhabi, à la suite de quoi l’Iran s’est avancé pour offrir davantage de ces drones meurtriers à l’armée de l’air éthiopienne, s’assurant ainsi une place précieuse dans la Corne de l’Afrique, que Téhéran avait perdue auprès de Khartoum (Soudan).
La chute du gouvernement Ahmed à Addis-Abeba ne signifierait pas nécessairement la fin de ses liens historiques avec Israël. Israël et les Tigréens ont noué des contacts dans le passé, tandis que les membres de leur principal partenaire dans la rébellion, l’Armée de libération oromo sont musulmans, mais pas extrémistes. Cependant, si le gouvernement Ahmed survit à l’escalade du conflit, l’armée éthiopienne aura une dette envers l’Iran pour son aide. Téhéran ne tardera pas à en faire la monnaie d’une influence accrue dans la capitale pour tenter d’en expulser Israël.
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